Le Chien des Baskerville

El Sabueso de los Baskerville

   VII

   CAPÍTULO SIETE

   M. STAPLETON, DE MERRIPIT HOUSE

   LOS STAPLETON DE LA CASA MERRIPIT

   Le lendemain, la splendeur du matin dissipa un peu l’impression de tristesse laissée dans nos esprits par notre première inspection du château de Baskerville. Pendant que je déjeunais avec sir Henry, le soleil éclaira les fenêtres à meneaux, arrachant des teintes d’aquarelle à tous les vitraux armoriés qui les garnissaient ; sous ses rayons dorés, les sombres lambris prenaient l’éclat du bronze. On aurait difficilement reconnu la même pièce qui, la veille, nous avait mis tant de mélancolie à l’âme.

   Al día siguiente la belleza de la mañana contribuyó a borrar de nuestras mentes la impresión lúgubre y gris que a ambos nos había dejado el primer contacto con la mansión de los Baskerville. Mientras Sir Henry y yo desayunábamos, la luz del sol entraba a raudales por las altas ventanas con parteluces, proyectando pálidas manchas de color procedentes de los escudos de armas que decoraban los cristales. El revestimiento de madera brillaba como bronce bajo los rayos dorados y costaba trabajo convencerse de que estábamos en la misma cámara que la noche anterior había llenado nuestras almas de melancolía.

   « Je crois, dit le baronnet, que nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes de ce que nous avons éprouvé hier. La maison n’y était pour rien… Le voyagé nous avait fatigués ; notre promenade en voiture nous avait gelés… ; tout cela avait influé sur notre imagination. Ce matin, nous voilà reposés, bien portants et tout nous paraît plus gai.

   -¡Sospecho que los culpables somos nosotros y no la casa! -exclamó el baronet-. Llevábamos encima el cansancio del viaje y el frío del páramo, de manera que miramos este sitio con malos ojos. Ahora que hemos descansado y nos encontramos bien, nos parece alegre una vez más.

   — Je ne suis pas de votre avis, répondis-je, en ce qui concerne le jeu de notre imagination. Ainsi n’avez-vous pas entendu quelqu’un — une femme, je crois — pleurer toute la nuit ?

   -Pero no fue todo un problema de imaginación -respondí yo-. ¿Acaso no oyó usted durante la noche a alguien, una mujer en mi opinión, que sollozaba?

   — Oui, dans un demi-sommeil, il me semble bien avoir entendu ce bruit. J’ai écouté un instant ; mais, le silence s’étant rétabli, j’en ai conclu que je rêvais.

   -Es curioso, porque, cuando estaba medio dormido, me pareció oír algo así. Esperé un buen rato, pero el ruido no se repitió, de manera que llegué a la conclusión de que lo había soñado.

   — Moi, je l’ai perçu très distinctement et je jurerais que c’étaient des gémissements de femme…. Il faut que nous éclaircissions ce fait. »

   -Yo lo oí con toda claridad y estoy seguro de que se trataba de los sollozos de una mujer.

   Sir Henry sonna Barrymore et lui demanda quelques explications. Aux questions de son maître, je crus voir le visage, déjà pâle, du valet de chambre, pâlir encore davantage.

   -Debemos informarnos inmediatamente.

    Sir Henry tocó la campanilla y preguntó a Barrymore si podía explicarnos lo sucedido. Me pareció que aumentaba un punto la palidez del mayordomo mientras escuchaba la pregunta de su señor.

   « Il n’y a que deux femmes dans la maison, sir Henry, dit-il : la fille de cuisine, qui couche dans l’autre aile du château, et ma femme. Or, je puis vous affirmer qu’elle est absolument étrangère au bruit dont vous parlez. »

   -No hay más que dos mujeres en la casa, Sir Henry -respondió-. Una es la fregona, que duerme en la otra ala. La segunda es mi mujer, y puedo asegurarle personalmente que ese sonido no procedía de ella.

   Le domestique mentait certainement, car, après le déjeuner, je rencontrai Mme Barrymore dans le corridor. Elle se trouvait en pleine lumière. C’était une grande femme, impassible, aux traits accentués, ayant, sur les lèvres, un pli amer ; Elle avait les yeux rouges et, à travers ses paupières gonflées, son regard se posa sur moi. Elle avait dû pleurer toute la nuit, et, s’il en était ainsi, son mari ne pouvait l’ignorer. Alors pourquoi avait-il accepté le risque de cette découverte en déclarant le contraire ? Pourquoi ce ton affirmatif ? Et pourquoi — surtout — sa femme pleurait-elle si convulsivement ? Déjà une atmosphère de mystère et d’obscurité se formait autour de cet homme au teint pâle, porteur d’une superbe barbe noire. N’était-ce pas lui qui, le premier, avait découvert le cadavre de sir Charles Baskerville ? N’était-il pas le seul témoin qui pût nous renseigner sur les circonstances de la mort du vieux gentilhomme ? Qu’y avait-il d’impossible à ce qu’il fût le voyageur entrevu dans le cab, à Londres ? Sa barbe ressemblait étonnamment à celle de l’inconnu. Le cocher nous avait bien dépeint son client comme un homme plutôt petit…. Mais ne pouvait-il pas s’être trompé ? Comment tirer cette affaire au clair ? Évidemment le plus pressé était d’interroger le directeur du bureau de poste de Grimpen et de savoir si le télégramme adressé à Barrymore lui avait été remis en mains propres. Quelle que fût la réponse, j’aurais au moins un détail à communiquer à Sherlock Holmes.

   Y sin embargo mentía, porque después del desayuno me crucé por casualidad con la señora Barrymore, cuando el sol le iluminaba de lleno el rostro, en el largo corredor al que daban los dormitorios. La esposa del mayordomo era una mujer grande, de aspecto impasible, facciones muy marcadas y un gesto de boca severo y decidido. Pero sus ojos enrojecidos, que me miraron desde detrás de unos párpados hinchados, la denunciaban. Era ella, sin duda, quien lloraba por la noche y, aunque su marido tenía que saberlo, había optado por correr el riesgo de verse descubierto al afirmar que no era así. ¿Por qué lo había hecho? Y ¿por qué lloraba su mujer tan amargamente? En torno a aquel hombre de tez pálida, bien parecido y de barba negra, se estaba creando ya una atmósfera de misterio y melancolía. Barrymore había encontrado el cuerpo sin vida de Sir Charles y únicamente contábamos con su palabra para todo lo referente a las circunstancias relacionadas con la muerte del anciano. ¿Existía la posibilidad de que, después de todo, fuera Barrymore a quien habíamos visto en el cabriolé de Regent Street? Podía muy bien tratarse de la misma barba. El cochero había descrito a un hombre algo más bajo, pero no era impensable que se hubiera equivocado. ¿Cómo podía yo aclarar aquel extremo de una vez por todas? Mi primera gestión consistiría en visitar al administrador de correos de Grimpen y averiguar si a Barrymore se le había entregado el telegrama de prueba en propia mano. Fuera cual fuese la respuesta, al menos tendría ya algo de que informar a Sherlock Holmes.

   Sir Henry avait de nombreux documents à compulser ; je mis à profit ce temps pour exécuter mon projet. Une promenade très agréable sur la lande me conduisit à un petit hameau au milieu duquel s’élevaient deux constructions de meilleure apparence que les autres. L’une était l’auberge ; l’autre, la maison du docteur Mortimer. Le directeur de la poste, qui se livrait également au commerce de l’épicerie, se souvenait fort bien du télégramme.

   Sir Henry necesitaba examinar un gran número de documentos después del desayuno, de manera que era aquél el momento propicio para mi excursión, que resultó ser un agradable paseo de seis kilómetros siguiendo el borde del páramo y que me llevó finalmente a una aldehuela gris en la que dos edificios de mayor tamaño, que resultaron ser la posada y la casa del doctor Mortimer, destacaban considerablemente sobre el resto. El administrador de correos, que era también el tendero del pueblo, se acordaba perfectamente del telegrama.

   « Certainement, monsieur, me dit-il, on a remis la dépêche à Barrymore, ainsi que l’indiquait l’adresse.

   -Así es, caballero -dijo-; hice que se entregara al señor Barrymore, tal como se indicaba.

   — Qui l’a remise ?

   -¿Quién lo entregó?

   — Mon fils, ici présent. » Le fonctionnaire épicier interpella un gamin qui baguenaudait dans un coin. « James, demanda-t-il, la semaine dernière, tu as bien remis une dépêche à M. Barrymore ?

   -Mi hijo, aquí presente. James, entregaste el telegrama al señor Barrymore en la mansión la semana pasada, ¿no es cierto?

   — Oui, papa.

   -Sí, padre; lo entregué yo.

   — À M. Barrymore lui-même ? insistai-je.

   -¿En propia mano?

   — À ce moment-là, il était au grenier et je n’ai pu la donner à lui-même ; mais je l’ai remise à Mme Barrymore, qui m’a promis de la lui porter aussitôt.

   -Bueno, el señor Barrymore se hallaba en el desván en aquel momento, así que no pudo ser en propia mano, pero se lo di a su esposa, que prometió entregarlo inmediatamente.

   — As-tu vu M. Barrymore ?

   -¿Viste al señor Barrymore?

   — Non, monsieur ; je vous ai dit qu’il était au grenier.

   -No, señor; ya le he dicho que estaba en el desván.

   — Puisque tu ne l’as pas vu, comment sais-tu qu’il se trouvait au grenier ?

   -Si no lo viste, ¿cómo sabes que estaba en el desván?

   — Sa femme devait savoir où il était, intervint le directeur de la poste. N’aurait-il pas reçu le télégramme ? S’il y a erreur, que M. Barrymore se plaigne ! »

   -Sin duda su mujer sabía dónde estaba -dijo, de malos modos, el administrador de correos-. ¿Es que no recibió el telegrama? Si ha habido algún error, que presente la queja el señor Barrymore en persona.

   Il me semblait inutile de poursuivre plus loin mon enquête. Ainsi, malgré la ruse inventée par Sherlock Holmes, nous n’avions pas acquis la preuve du séjour de Barrymore au château pendant la semaine précédente. Supposons le contraire…, Supposons que l’homme qui, le dernier, avait vu sir Charles vivant, ait été le premier à espionner son héritier dès son arrivée eu Angleterre. Alors, quoi ? Était il l’instrument de quelqu’un ou nourrissait-il de sinistres projets pour son propre compte ? Quel Intérêt avait il à persécuter la famille Baskerville ? Je pensai à l’étrange avertissement découpé dans les colonnes du Times. Était-ce l’œuvre de Barrymore ou bien celle d’un tiers qui s’évertuait à contrecarrer ses desseins ? Sir Henry avait émis la version la plus plausible : si on éloignait les Baskerville du château, Barrymore et sa femme y trouveraient un gîte confortable et pour un temps indéfini. Certes, une semblable explication ne suffisait pas pour justifier le plan qui paraissait enserrer le baronnet comme dans les mailles d’un invisible filet. Holmes lui-même avait convenu que jamais, au cours de ses sensationnelles enquêtes, on ne lui avait soumis de cas plus complexe. Tout en retournant au château par cette route solitaire, je faisais des vœux pour que mon ami, enfin débarrassé de ses préoccupations, revînt vite me relever de la lourde responsabilité qui pesait sur moi.

   Parecía inútil proseguir la investigación, pero estaba claro que, pese a la estratagema de Holmes, seguíamos sin dilucidar si Barrymore se había trasladado a Londres. Suponiendo que fuera así, suponiendo que la misma persona que había visto a Sir Charles con vida por última vez hubiese sido el primero en seguir al nuevo heredero a su regreso a Inglaterra, ¿qué consecuencias podían sacarse? ¿Era agente de terceros o actuaba por cuenta propia con algún propósito siniestro? ¿Qué interés podía tener en perseguir a la familia Baskerville? Recordé la extraña advertencia extraída del editorial del Times. ¿Era obra suya o más bien de alguien que se proponía desbaratar sus planes? El único motivo plausible era el sugerido por Sir Henry: si se conseguía asustar a la familia de manera que no volviera a la mansión, los Barrymore dispondrían de manera permanente de un hogar muy cómodo. Pero sin duda un motivo así resultaba insuficiente para explicar unos planes tan sutiles como complejos que parecían estar tejiendo una red invisible en torno al joven baronet. Holmes en persona había dicho que de todas sus sensacionales investigaciones aquélla era la más compleja. Mientras regresaba por el camino gris y solitario recé para que mi amigo pudiera librarse pronto de sus ocupaciones y estuviera en condiciones de venir a Devonshire y de retirar de mis hombros la pesada carga de responsabilidad que había echado sobre ellos.

   Soudain je fus tiré de mes réflexions par un bruit de pas. Quelqu’un courait derrière moi, en m’appelant par mon nom. Croyant voir le docteur Mortimer, je me retournai ; mais, à ma grande surprise, un inconnu me poursuivait. J’aperçus un homme de taille moyenne, mince, élancé, blond, la figure rasée, âgé de trente-cinq ans environ, vêtu d’un complet gris et coiffé d’un chapeau de paille. Il portait sur le dos la boîte en fer-blanc des naturalistes et tenait à la main un grand filet vert à papillons.

   De repente mis pensamientos se vieron interrumpidos por el ruido de unos pasos veloces y de una voz que repetía mi nombre. Me volví esperando ver al doctor Mortimer, pero, para mi sorpresa, descubrí que me perseguía un desconocido. Se trataba de un hombre pequeño, delgado, completamente afeitado, de aspecto remilgado, cabello rubio y mandíbula estrecha, entre los treinta y los cuarenta años de edad, que vestía un traje gris y llevaba sombrero de paja. Del hombro le colgaba una caja de hojalata para especímenes botánicos y en la mano llevaba un cazamariposas verde.

   « Je vous prie d’excuser mon indiscrétion, docteur Watson, dit-il, en s’arrêtant tout haletant devant moi. Sur la lande, pas n’est besoin des présentations ordinaires. Mortimer, notre ami commun, a dû vous parler de moi…. Je suis Stapleton, de Merripit house.

   -Estoy seguro de que sabrá excusar mi atrevimiento, doctor Watson -me dijo al llegar jadeando a donde me encontraba-. Aquí en el páramo somos gentes llanas y no esperamos a las presentaciones oficiales. Quizá haya usted oído pronunciar mi apellido a nuestro común amigo, el doctor Mortimer. Soy Stapleton y vivo en la casa Merripit.

   — Votre filet et votre boîte me l’auraient appris, répliquai-je, car je sais que M. Stapleton est un savant naturaliste. Mais comment me connaissez-vous ?

   -El cazamariposas y la caja me hubieran bastado -dije-, porque sabía que el señor Stapleton era naturalista. Pero, ¿cómo sabe usted quién soy yo?

   — Je suis allé faire une visite à Mortimer et, tandis que vous passiez sur la route, il vous a montré à moi par la fenêtre de son cabinet. Comme nous suivions le même chemin, j’ai pensé que je vous rattraperais et que je me présenterais moi-même. J’aime à croire que le voyage n’a pas trop fatigué sir Henry ?

   -He ido a hacer una visita a Mortimer y, al pasar usted por la calle, lo hemos visto desde la ventana de su consultorio. Dado que llevamos el mismo camino, se me ha ocurrido alcanzarlo y presentarme. Confío en que Sir Henry no esté demasiado fatigado por el viaje.

   — Non, merci ; il est en excellente santé.

   -Se encuentra perfectamente, muchas gracias.

   — Tout le monde ici redoutait qu’après la mort de sir Charles le nouveau baronnet ne vînt pas habiter le château. C’est beaucoup demander à un homme jeune et riche de s’enterrer dans un pareil endroit, et je n’ai pas à vous dire combien cette question intéressait la contrée ; sir Henry, je suppose, ne partage par les craintes superstitieuses du populaire ?

   -Todos nos temíamos que después de la triste desaparición de Sir Charles el nuevo baronet no quisiera vivir aquí. Es mucho pedir que un hombre acaudalado venga a enterrarse en un sitio como éste, pero no hace falta que le diga cuánto significa para toda la zona. ¿Hago bien en suponer que Sir Henry no alberga miedos supersticiosos en esta materia?

   — Je ne le pense pas.

   -No creo que sea probable.

   — Vous connaissez certainement la légende de ce maudit chien que l’on accuse d’être le fléau de la famille ?

   -Por supuesto usted conoce la leyenda del perro diabólico que persigue a la familia.

   — On me l’a contée.

   -La he oído.

   — Les paysans de ces parages sont extraordinairement crédules. Beaucoup jureraient avoir rencontré sur la lande ce fantastique animal. » Stapleton parlait, le sourire sur les lèvres, mais il me sembla lire dans ses yeux qu’il prenait la chose plus au sérieux. Il reprit : « Cette histoire hantait l’imagination de sir Charles, et je suis sûr qu’elle n’a pas été étrangère à sa fin tragique.

   -¡Es notable lo crédulos que son los campesinos por estos alrededores! Muchos de ellos están dispuestos a jurar que han visto en el páramo a un animal de esas características -hablaba con una sonrisa, pero me pareció leer en sus ojos que se tomaba aquel asunto con más seriedad-. Esa historia llegó a apoderarse de la imaginación de Sir Charles y estoy convencido de que provocó su trágico fin.

   — Comment cela ?

   -Pero, ¿cómo?

   — Ses nerfs étaient tellement exacerbés que l’apparition d’un chien quelconque devait produire un effet désastreux sur son cœur, mortellement atteint. J’imagine qu’il a réellement vu quelque chose de ce genre dans sa dernière promenade, le long de l’allée des Ifs. J’appréhendais sans cesse un malheur, car j’aimais beaucoup sir Charles et je lui savais le cœur très malade.

   -Tenía los nervios tan desquiciados que la aparición de cualquier perro podría haber tenido un efecto fatal sobre su corazón enfermo. Imagino que vio en realidad algo así aquella última noche en el paseo de los Tejos. Yo temía que pudiera suceder un desastre, sentía por él un gran afecto y no ignoraba la debilidad de su corazón.

   — Comment l’aviez-vous appris ?

   -¿Cómo lo sabía?

   — Par mon ami, le docteur Mortimer.

   -Me lo había dicho mi amigo Mortimer.

   — Alors vous croyez qu’un chien a poursuivi sir Charles et que la peur a occasionné sa mort ?

   -¿Piensa usted, entonces, que un perro persiguió a Sir Charles y que, en consecuencia, el anciano baronet murió de miedo?

   — Pouvez-vous me fournir une meilleure explication ?

   -¿Tiene usted alguna explicación mejor?

   — Il ne m’appartient pas de conclure.

   -No he llegado a ninguna conclusión.

   — Quelle est l’opinion de M. Sherlock Holmes ? »

   -¿Tampoco su amigo, el señor Sherlock Holmes?

   Pendant quelques secondes, cette question me coupa la parole. Mais un regard sur la figure placide et sur les yeux assurés de mon compagnon me montra qu’elle ne cachait aucune arrière-pensée

   Aquellas palabras me dejaron sin respiración por un momento, pero la placidez del rostro de mi interlocutor y su mirada impertérrita me hicieron comprender que no se proponía sorprenderme.

   « Nous essayerions vainement de prétendre que nous ne vous connaissons pas, docteur Watson, continua Stapleton. Les hauts faits de votre ami le détective sont parvenus jusqu’à nous et vous ne pouviez les célébrer sans vous rendre vous-même populaire. Lorsque Mortimer vous a nommé, j’ai aussitôt établi votre identité. Vous êtes ici parce que M. Sherlock Holmes s’intéresse à l’affaire, et je suis bien excusable de chercher à connaître son opinion.

   -Es inútil tratar de fingir que no le conocemos, doctor Watson -dijo-. Nos han llegado sus relatos de las aventuras del famoso detective y no podría usted celebrar sus éxitos sin darse también a conocer. Cuando Mortimer me dijo su apellido, no pudo negar su identidad. Si está usted aquí, se sigue que el señor Sherlock Holmes se interesa también por este asunto y, como es lógico, siento curiosidad por saber su opinión sobre el caso.

   — Je regrette de n’être pas en mesure de répondre à cette question.

   -Me temo que no estoy en condiciones de responder a esa pregunta.

   — Puis-je au moins vous demander s’il nous honorera d’une visite ?

   -¿Puede usted decirme si nos honrará visitándonos en persona?

   — D’autres enquêtes le retiennent à la ville en ce moment.

   -En el momento presente sus ocupaciones no le permiten abandonar Londres. Tiene otros casos que requieren su atención.

   — Quel malheur ! Il jetterait un peu de lumière sur tout ce qui reste si obscur pour nous. Quant à vos recherches personnelles, si vous jugez que je vous sois de quelque utilité, j’espère que vous n’hésiterez pas à user de moi. Si vous m’indiquiez seulement la nature de vos soupçons ou de quel côté vous allez pousser vos investigations, il me serait possible de vous donner dès maintenant un avis ou une aide.

   -¡Qué lástima! Podría arrojar alguna luz sobre algo que está muy oscuro para nosotros. Pero por lo que se refiere a sus propias investigaciones, doctor Watson, si puedo serle útil de alguna manera, confío en que no vacile en servirse de mí. Y si contara ya con alguna indicación sobre la naturaleza de sus sospechas o sobre cómo se propone usted investigar el caso, quizá pudiera, incluso ahora mismo, serle de ayuda o darle algún consejo.

   — Je vous affirme que je suis simplement en visite chez mon ami sir Henry et que je n’ai besoin d’aide d’aucune sorte.

   -Siento desilusionarle, pero estoy aquí únicamente para visitar a mi amigo Sir Henry y no necesito ayuda de ninguna clase.

   — Parfait ! dit Stapleton. Vous avez raison de vous montrer prudent et circonspect. Je regrette de vous avoir adressé cette question indiscrète, et je vous promets de m’abstenir dorénavant de la plus légère allusion à ce sujet. »

   -¡Excelente! -dijo Stapleton-. Tiene usted toda la razón para mostrarse cauteloso y reservado. Me considero justamente reprendido por lo que ha sido sin duda una intromisión injustificada y le prometo que no volveré a mencionar este asunto.

   Nous étions arrivés à un endroit où un étroit sentier tapissé de mousse se branchait sur la route pour traverser ensuite la lande. Sur la droite, un monticule escarpé, caillouteux, avait dû être exploité autrefois comme carrière de granit. Le versant qui nous faisait face était taillé à pic ; dans les anfractuosités de la roche, poussaient des fougères et des ronces. Dans le lointain, un panache de fumée montait perpendiculairement dans le ciel.

   Habíamos llegado a un punto donde un estrecho sendero cubierto de hierba se separaba de la carretera para internarse en el páramo. A la derecha quedaba una empinada colina salpicada de rocas que en tiempos remotos se había utilizado como cantera de granito. La cara que estaba vuelta hacia nosotros formaba una sombría escarpadura, en cuyos nichos crecían helechos y zarzas. Por encima de una distante elevación se alzaba un penacho gris de humo.

   « Quelques minutes de marche dans ce sentier perdu nous conduiront à Merripit house, dit Stapleton. Voulez-vous me consacrer une heure ?… Je vous présenterai à ma sœur. »

   -Un paseo no demasiado largo por esta senda del páramo nos llevará hasta la casa Merripit -dijo mi acompañante-. Si dispone usted de una hora, tendré el placer de presentarle a mi hermana.

   Mon premier mouvement fut de refuser. Mon devoir me commandait de retourner auprès de sir Henry. Mais je me souvins de l’amas de papiers qui recouvrait sa table et je me dis que je ne lui étais d’aucun secours pour les examiner. D’ailleurs Holmes ne m’avait-il pas recommandé d’étudier tous les habitants de la lande ? J’acceptai donc l’invitation de Stapleton et nous nous engageâmes dans le petit chemin.

   Lo primero que pensé fue que mi deber era estar al lado de Sir Henry, pero a continuación recordé los muchos documentos y facturas que abarrotaban la mesa de su estudio. Era indudable que yo no podía ayudarlo en aquella tarea. Y Holmes me había pedido expresamente que estudiara a los vecinos del baronet. Acepté la invitación de Stapleton y torcimos juntos por el sendero.

   « Quel endroit merveilleux que la lande ! dit mon compagnon, en jetant un regard circulaire sur les ondulations de la montagne qui ressemblaient à de gigantesques vagues de granit. On ne se lasse jamais du spectacle qu’elle offre à l’œil de l’observateur. Vous ne pouvez imaginer quels secrets étonnants cache cette solitude !… Elle est si vaste, si dénudée, si mystérieuse !

   -El páramo es un lugar maravilloso -dijo mi interlocutor, recorriendo con la vista las ondulantes lomas, semejantes a grandes olas verdes, con crestas de granito dentado que formaban con su espuma figuras fantásticas-. Nunca cansa. No es posible imaginar los increíbles secretos que contiene. ¡Es tan vasto, tan estéril, tan misterioso!

   — Vous la connaissez donc bien ?

   -Lo conoce usted bien, ¿no es cierto?

   — Je ne suis ici que depuis deux ans. Les gens du pays me considèrent comme un nouveau venu…. Nous nous y installâmes peu de temps après l’arrivée de sir Charles…. Mes goûts me portèrent à explorer la contrée jusque dans ses plus petits recoins…. Je ne pense pas qu’il existe quelqu’un qui la connaisse mieux que moi.

   -Sólo llevo aquí dos años. Los naturales de la zona me llamarían recién llegado. Vinimos poco después de que Sir Charles se instalara en la mansión. Pero mis aficiones me han llevado a explorar todos los alrededores y estoy convencido de que pocos conocen el páramo mejor que yo.

   — Est-ce donc si difficile ?

   -¿Es difícil conocerlo?

   — Très difficile. Voyez-vous, par exemple, cette grande plaine, là-bas, vers le nord, avec ces proéminences bizarres ? Qu’y trouvez-vous de remarquable ?

   -Muy difícil. Fíjese, por ejemplo, en esa gran llanura que se extiende hacia el norte, con las extrañas colinas que brotan de ella. ¿Observa usted algo notable en su superficie?

   — On y piquerait un fameux galop.

   -Debe de ser un sitio excepcional para galopar.

   — Naturellement, vous deviez me répondre cela…. Que de vies humaines cette erreur n’a-t-elle pas déjà coûté ? Apercevez-vous ces places vertes disséminées à sa surface ?

   -Eso es lo que pensaría cualquiera, pero ya le ha costado la vida a más de una persona. ¿Advierte usted las manchas de color verde brillante que abundan por toda su superficie?

   — Le sol paraît y être plus fertile. »

   -Sí, parecen más fértiles que el resto.

   Stapleton se mit à rire.

   Stapleton se echó a reír.

   « C’est la grande fondrière de Grimpen, fit-il. Là-bas, un faux pas conduit à une mort certaine — homme ou bête. Pas plus tard qu’hier, j’ai vu s’y engager un des chevaux qui errent sur la lande. Il n’en est plus ressorti…. Pendant un moment, sa tête s’est agitée au-dessus de la vase, puis le bourbier l’a aspiré ! On ne la traverse pas sans danger dans la saison sèche ; mais après la saison d’automne, l’endroit est terriblement dangereux. Et cependant je puis m’y promener en tous sens et en sortir sans encombre. Tenez ! voilà encore un de ces malheureux chevaux ! »

   -Es la gran ciénaga de Grimpen -dijo-, donde un paso en falso significa la muerte, tanto para un hombre como para cualquier animal. Ayer mismo vi a uno de los jacos del páramo meterse en ella. No volvió a salir. Durante mucho tiempo aún sobresalía la cabeza, pero el fango terminó por tragárselo. Incluso en las estaciones secas es peligroso cruzarla, pero aún resulta peor después de las lluvias del otoño. Y sin embargo yo soy capaz de llegar hasta el centro de la ciénaga y regresar vivo. ¡Vaya por Dios, allí veo a otro de esos desgraciados jacos!

   Une forme brune allait et venait au milieu des ajoncs. Tout à coup, une encolure se dressa, en même temps qu’un hennissement lugubre réveilla tous les échos de la lande. Je me sentis frissonner de terreur ; mais les nerfs de mon compagnon me parurent beaucoup moins impressionnables que les miens.

   Algo marrón se agitaba entre las juncias verdes. Después, un largo cuello atormentado se disparó hacia lo alto y un terrible relincho resonó por todo el páramo. El horror me heló la sangre en las venas, pero los nervios de mi acompañante parecían ser más resistentes que los míos.

   « C’est fini ! me dit-il. La fondrière s’en est emparée…. Cela fait deux en deux jours !… Et ils seront suivis de bien d’autres. Pendant la sécheresse, ils ont l’habitude d’aller brouter de ce côté, et, lorsqu’ils s’aperçoivent que le sol est devenu moins consistant, la fondrière les a déjà saisis.

   -¡Desaparecido! -dijo-. La ciénaga se lo ha tragado. Dos en cuarenta y ocho horas y quizá muchos más, porque se acostumbran a ir allí cuando el tiempo es seco y no advierten la diferencia hasta quedar atrapados. La gran ciénaga de Grimpen es un sitio muy peligroso.

   — Et vous dites que vous pouvez vous y aventurer ?

   -¿Y usted dice que penetra en su interior?

   — Oui. Il existe un ou deux sentiers dans lesquels un homme courageux peut se risquer…. Je les ai découverts.

   -Sí, hay uno o dos senderos que un hombre muy ágil puede utilizar y yo los he descubierto.

   — Quel désir vous poussait donc à pénétrer dans un lieu si terrible ?

   -Pero, ¿qué interés encuentra en un sitio tan espantoso?

   — Regardez ces monticules — au delà ! Ils représentent de vrais îlots de verdure découpés dans l’immensité de la fondrière. C’est là qu’on rencontre les plantes rares et les papillons peu communs… Si le cœur vous dit d’aller les y chercher ?…

   -¿Ve usted aquellas colinas a lo lejos? Son en realidad islas separadas del resto por la ciénaga infranqueable, que ha ido rodeándolas con el paso de los años. Allí es donde se encuentran las plantas raras y las mariposas, si es usted lo bastante hábil para llegar.

   — Quelque jour j’essayerai. »

   -Algún día probaré suerte.

   Stapleton me regarda avec étonnement :

   Stapleton me miró sorprendido.

   « Au nom du ciel, s’écria-t-il, abandonnez ce funeste projet ! Je vous affirme que vous n’avez pas la plus petite chance de vous tirer de là vivant. Je n’y parviens qu’en me servant de points de repère très compliqués.

   -¡Por el amor de Dios, ni se le ocurra pensarlo! -dijo-. Su sangre caería sobre mi cabeza. Le aseguro que no existe la menor posibilidad de que regrese con vida. Yo lo consigo únicamente gracias a recordar ciertas señales de gran complejidad.

   — Hein ? fis-je…. Qu’y a-t-il encore ? »

   -¡Caramba! -exclamé-. ¿Qué es eso?

   Un long gémissement, indiciblement triste, courut mur la lande. Bien qu’il eût ébranlé l’air, il était impossible de préciser d’où il venait. Commencé sur une modulation sourde, semblable à un murmure, il se changea en un profond rugissement, pour finir en un nouveau murmure, mélancolique, poignant.

   Un largo gemido muy profundo, indescriptiblemente triste, se extendió por el páramo. Aunque llenaba el aire, resultaba imposible decir de dónde procedía. De un murmullo apagado pasó a convertirse en un hondísimo rugido, para volver de nuevo al murmullo melancólico. Stapleton me miró con una expresión peculiar.

   « Hé ! curieux endroit, la lande ! répéta Stapleton.

   -¡Extraño lugar el páramo! -dijo.

   — Qu’était-ce donc ?

   -Pero, ¿qué era eso?

   — Les paysans prétendent que c’est le chien de Baskerville qui hurle pour attirer sa proie. Je l’ai déjà entendu une ou deux fois, mais jamais aussi distinctement. »

   -Los campesinos dicen que es el sabueso de los Baskerville reclamando su presa. Lo había oído antes una o dos veces, pero nunca con tanta claridad.

   Avec un tressaillement de crainte au fond du cœur, je regardai cette vaste étendue de plaine, mouchetée de larges taches vertes formées par les ajoncs. Sauf deux corbeaux qui croassaient lugubrement sur la cime d’un pic, une immobilité de mort régnait partout.

   Con el frío del miedo en el corazón contemplé la enorme llanura salpicada por las manchas verdes de los juncos. Nada se movía en aquella gran extensión si se exceptúa una pareja de cuervos, que graznaron con fuerza desde un risco a nuestras espaldas.

   « Vous êtes un homme instruit, dis-je, vous ne pouvez croire à de pareilles balivernes ! À quelle cause attribuez-vous ce bruit étrange ?

   -Usted es un hombre educado: no me diga que da crédito a tonterías como ésa -respondí-. ¿Cuál cree usted que es la causa de un sonido tan extraño?

   — Les fondrières rendent parfois des sons bizarres, inexplicables…. La boue se tasse… l’eau sourd ou quelque chose….

   -Las ciénagas hacen a veces ruidos extraños. El barro al moverse, o el agua al subir de nivel, o algo parecido.

   — Non, non, répondis-je ; c’était une voix humaine.

   -No, no; era la voz de un ser vivo.

   — Peut-être bien, répondit Stapleton. Avez-vous jamais entendu s’envoler un butor ?

   -Sí, quizá lo fuera. ¿Ha oído alguna vez mugir a un avetoro?

   — Non, jamais.

   -No, nunca.

   — C’est un oiseau très rare — à peu près complètement disparu de l’Angleterre — mais, dans la lande, rien n’est impossible. Oui, je ne serais pas étonné d’apprendre que c’est le cri du dernier butor qui vient de frapper nos oreilles.

   -Es un pájaro poco común; casi extinguido en Inglaterra actualmente, pero todo es posible en el páramo. Sí; no me sorprendería que acabáramos de oír el grito del último de los avetoros.

   — Quel bruit étrange !…

   -Es la cosa más misteriosa y extraña que he oído en toda mi vida.

   — Ce pays est plein de surprises. Regardez le flanc de la colline…. Que croyez-vous apercevoir ? »

   -Sí, estamos en un lugar más bien extraño. Mire la falda de esa colina. ¿Qué supone usted que son esas formaciones?

   Je vis une vingtaine de tas de pierres grises amoncelées circulairement.

   Toda la empinada pendiente estaba cubierta de grises anillos de piedra, una veintena al menos.

   « Je ne sais pas…. Des abris de bergers ?

   -¿Qué son? ¿Apriscos para las ovejas?

   — Non. Nos dignes ancêtres habitaient là. L’homme préhistorique vivait sur la lande et comme, depuis cette époque, personne ne l’a imité, nous y retrouvons encore presque intacts les vestiges de son passage. Ceci vous représente des wigwams recouverts de leur toiture. Si la curiosité vous prenait de les visiter, vous y verriez un foyer, une couchette….

   -No; son los hogares de nuestros dignos antepasados. Al hombre prehistórico le gustaba vivir en el páramo, y como nadie lo ha vuelto a hacer desde entonces, encontramos sus pequeñas construcciones exactamente como él las dejó. Es el equivalente de las tiendas indias si se les quita el techo. Podrá usted ver incluso el sitio donde hacían fuego así como el lugar donde dormían, si la curiosidad le empuja a entrar en uno de ellos.

   — On dirait une petite ville. À quelle époque était-elle peuplée ?

   -Se trata, entonces, de toda una ciudad. ¿Cuándo estuvo habitada?

   — L’homme néolithique,… la date nous manque.

   -Se remonta al periodo neolítico, pero se desconocen las fechas.

   — Que faisait-il ?

   -¿A qué se dedicaban sus pobladores?

   — Il menait paître son troupeau sur les pentes et, lorsque les armes de bronze remplacèrent les haches de pierre, il fouillait les entrailles de la terre à la recherche du zinc. Voyez cette grande tranchée sur la colline opposée…. Voilà la preuve de ce que j’avance. Ah ! vous rencontrerez de bien curieux sujets d’étude sur la lande ! Excusez-moi un instant, docteur Watson,… c’est sûrement un cyclopelte !… »

   -El ganado pastaba por esas laderas y ellos aprendían a cavar en busca de estaño cuando la espada de bronce empezaba a desplazar al hacha de piedra. Fíjese en la gran zanja de la colina de enfrente. Esa es su marca. Sí; encontrará usted cosas muy peculiares en el páramo, doctor Watson. Ah, perdóneme un instante. Es sin duda un ejemplar de Cyclopides.

   Un petit insecte avait traversé le chemin et Stapleton s’était aussitôt élancé à sa poursuite. À mon grand désappointement, la bestiole vola droit vers la fondrière, et ma nouvelle connaissance, bondissant de touffe en touffe, courait après elle, son grand filet vert se balançant dans l’air. Ses vêtements gris, sa démarche irrégulière, sautillante, saccadée, le faisaient ressembler lui-même à une gigantesque phalène. Je m’étais arrêté pour suivre sa chasse, et j’éprouvais un mélange d’admiration pour son extraordinaire agilité et de crainte pour le danger auquel il l’exposait dans cette perfide fondrière. Un bruit de pas me fit retourner ; une femme s’avançait vers moi dans le chemin. Elle venait du côté où le panache de fumée dénonçait l’emplacement de Merripit house ; mais la courbure de la lande l’avait cachée à mes yeux jusqu’au moment où elle se trouva près de moi.

   Una mosca o mariposilla se había cruzado en nuestro camino y Stapleton se lanzó al instante tras ella con gran energía y rapidez. Para consternación mía el insecto voló directamente hacia la gran ciénaga, pero mi acompañante no se detuvo ni un instante, persiguiéndola a saltos de mata en mata, con el cazamariposas en ristre. Su ropa gris y la manera irregular de avanzar, a saltos y en zigzag, no le diferenciaban mucho de un gran insecto alado. Contemplaba su carrera con una mezcla de admiración por su extraordinario despliegue de facultades y de miedo a que perdiera pie en la ciénaga traicionera, cuando oí ruido de pasos y, al volverme, vi a una mujer que se acercaba hacia mí por el sendero. Procedía de la dirección en la que, gracias al penacho de humo, sabía ya que estaba localizada la casa Merripit, pero la inclinación del páramo me la había ocultado hasta que estuvo muy cerca.

   Je reconnus en elle miss Stapleton dont on m’avait parlé. Cela me fut aisé, car, indépendamment du petit nombre de femmes qui vivent sur la lande, on me l’avait dépeinte comme une personne d’une réelle beauté. La femme qui s’approchait de moi répondait au portrait qu’on m’avait tracé de la sœur du naturaliste. Impossible de concevoir un plus grand contraste entre un frère et une sœur. Stapleton était quelconque, avec ses cheveux blonds et ses yeux gris, tandis que la jeune fille avait ce teint chaud des brunes — si rare en Angleterre. Son visage un peu altier, mais finement modelé, aurait paru impassible dans sa régularité, sans l’expression sensuelle de la bouche et la vivacité de deux yeux noirs largement fendus. Sa taille parfaite, moulée dans une robe de coupe élégante, la faisait ressembler, sur ce chemin désert, à une étrange apparition. Au moment où je me retournais, elle regardait son frère. Alors elle hâta le pas. J’avais ôté mon chapeau et j’allais prononcer quelques mots d’explication, lorsque ses paroles imprimèrent une autre direction à mes pensées.

   No tuve ninguna duda de que se trataba de la señorita Stapleton, puesto que en el páramo no abundan las damas, y recordaba que alguien la había descrito como muy bella. La mujer que avanzaba en mi dirección lo era, desde luego, y de una hermosura muy poco corriente. No podía darse mayor contraste entre hermanos, porque en el caso del naturalista la tonalidad era neutra, con cabello claro y ojos grises, mientras que la señorita Stapleton era más oscura que ninguna de las morenas que he visto en Inglaterra y además esbelta, elegante y alta. Su rostro, altivo y de facciones delicadas, era tan regular que hubiera podido parecer frío de no ser por la boca y los hermosos ojos, oscuros y vehementes. Dada la perfección y elegancia de su vestido, resultaba, desde luego, una extraña aparición en la solitaria senda del páramo. Seguía con los ojos las evoluciones de su hermano cuando me di la vuelta, pero inmediatamente apresuró el paso hacia mí. Yo me había descubierto y me disponía a explicarle mi presencia con unas frases, cuando sus palabras hicieron que mis pensamientos cambiaran por completo de dirección.

   « Allez-vous-en ! s’écria-t-elle. Retournez vite à Londres. »

   -¡Váyase! -dijo-. Vuelva a Londres inmediatamente.

   Si grande fut ma surprise, que j’en demeurai stupide. En me regardant, ses yeux brillaient et son pied frappait le sol avec impatience.

   No pude hacer otra cosa que contemplarla, estupefacto. Sus ojos echaban fuego al mismo tiempo que su pie golpeaba el suelo con impaciencia.

   « Pourquoi m’en aller ? demandai-je.

   -¿Por qué tendría que marcharme?

   — Je ne puis vous le dire. » Elle parlait d’une voix basse, précipitée, avec un léger grasseyement dans sa prononciation. Elle reprit : « Pour l’amour de Dieu, faites ce que je vous recommande. Retournez vite et ne remettez jamais plus les pieds sur la lande !

   -No se lo puedo explicar -hablaba en voz baja y apremiante y con un curioso ceceo en la pronunciación-. Pero, por el amor de Dios, haga lo que le pido. Váyase y no vuelva nunca a pisar el páramo.

   — Mais j’arrive à peine.

   -Pero si acabo de llegar.

   — Pourquoi ne tenir aucun compte d’un avertissement dicté par votre seul intérêt ?… Retournez à Londres !… Partez ce soir même…. Fuyez ces lieux à tout prix !… Prenez garde ! Voici mon frère,… pas un mot de ce que je vous ai dit…. Soyez donc assez aimable pour me cueillir cette orchidée, là-bas…. La lande est très riche en orchidées… vous en jugerez par vous-même, bien que vous soyez venu à une saison trop avancée pour jouir de toutes les beautés de la nature. » .

   -Por favor -exclamó-. ¿No es capaz de reconocer una advertencia que se le hace por su propio bien? ¡Vuélvase a Londres! ¡Póngase esta misma noche en camino! ¡Aléjese de este lugar a toda costa! ¡Silencio, vuelve mi hermano! Ni una palabra de lo que le he dicho. ¿Le importaría cortarme la orquídea que está ahí, entre las colas de caballo? Las orquídeas abundan en el páramo, aunque, por supuesto, llega usted en una mala estación para disfrutar con la belleza de la zona.

   Stapleton avait renoncé à sa poursuite et retournait vers nous, essoufflé, et le teint coloré par la course.

   Stapleton había abandonado la caza y se acercaba a nosotros jadeante y con el rostro encendido por el esfuerzo.

   « Eh bien, Béryl ? » dit-il. Il me sembla que le ton de cette interpellation manquait de cordialité.

   -¡Hola, Beryl! -dijo; y tuve la impresión de que el tono de su saludo no era excesivamente cordial.

   « Vous avez bien chaud, Jack.

   -Estás muy sofocado, Jack.

   — Oui ; je poursuivais un cyclopelte. Ils sont très rares, surtout à la fin de l’automne. Quel malheur de n’avoir pu l’attraper ! » Il parlait avec un air dégagé, mais ses petits yeux gris allaient sans cesse de la jeune fille à moi.

   -Sí. Perseguía a una Cyclopides. Es una mariposa muy poco corriente y raras veces se la encuentra a finales del otoño. ¡Es una pena que no haya conseguido capturarla!

    Hablaba despreocupadamente, pero sus ojos claros nos vigilaban a ambos sin descanso.

   « Je vois que les présentations sont faites, continua-t-il.

   -Se han presentado ya, por lo que observo.

   — Oui. Je disais à sir Henry qu’il était un peu tard pour admirer les beautés de la lande.

   -Sí. Estaba explicando a Sir Henry que el otoño no es una buena época para la verdadera belleza del páramo.

   — À qui penses-tu donc parler ?

   -¿Cómo? ¿Con quién crees que estás hablando?

   — À sir Henry Baskerville.

   -Supongo que se trata de Sir Henry Baskerville.

   — Non, non, me récriai-je vivement,… pas à sir Henry, mais à un simple bourgeois, son ami…. Je me nomme le docteur Watson. »

   -No, no -dije yo-. Sólo soy un humilde plebeyo, aunque Baskerville me honre con su amistad. Me llamo Watson, doctor Watson.

   Une expression de contrariété passa sur le visage de miss Stapleton. « Nous avons joué aux propos interrompus, dit-elle.

   El disgusto ensombreció por un momento el expresivo rostro de la joven.

    -Hemos sido víctimas de un malentendido en nuestra conversación -dijo la señorita Stapleton.

   — Vous n’avez pas eu le temps d’échanger beaucoup de paroles ? demanda son frère, avec son même regard interrogateur.

   -En realidad no habéis tenido mucho tiempo -comentó su hermano, siempre con los mismos ojos interrogadores.

   — J’ai causé avec le docteur Watson, comme si, au lieu d’un simple visiteur, il eût été un habitant permanent de la lande.

    — Que peut lui importer que la saison soit trop avancée pour les orchidées !… Nous ferez-vous le plaisir de nous accompagner jusqu’à Merripit house ? » ajouta le naturaliste, en se tournant vers moi.

   -He hablado como si el doctor Watson fuera residente en lugar de simple visitante -dijo la señorita Stapleton-. No puede importarle mucho si es pronto o tarde para las orquídeas. Pero, una vez que ha llegado hasta aquí, espero que nos acompañe para ver la casa Merripit.

   Quelques instants après, nous arrivions à une modeste maison ayant autrefois servi d’habitation à un herbager de la lande, mais que l’on avait réparée depuis et modernisée. Un verger l’entourait. Les arbres, comme tous ceux de la lande, étaient rabougris et pelés. L’aspect de ce lieu remplissait l’âme d’une vague tristesse. Nous fûmes reçus par un vieux bonhomme qui paraissait monter la garde autour de la maison. À l’intérieur, les pièces étaient spacieuses et meublées avec une élégance qui trahissait le bon goût de la maîtresse de la maison. Tandis que, par la fenêtre entr’ouverte, je jetais un coup d’œil sur le paysage sauvage qui se déroulait devant moi, je me demandais quelle raison avait amené dans ce pays perdu cet homme d’un esprit cultivé et cette superbe créature.

   Tras un breve paseo llegamos a una triste casa del páramo, granja de algún ganadero en los antiguos días de prosperidad, arreglada después para convertirla en vivienda moderna. La rodeaba un huerto, pero los árboles, como suele suceder en el páramo, eran más pequeños de lo normal y estaban quemados por las heladas; el lugar en conjunto daba impresión de pobreza y melancolía. Nos abrió la puerta un viejo criado, una criatura extraña, arrugada y de aspecto mohoso, muy en consonancia con la casa. Dentro, sin embargo, había habitaciones amplias, amuebladas con una elegancia en la que me pareció reconocer el gusto de la señorita Stapleton. Al contemplar desde sus ventanas el interminable páramo salpicado de granito que se extendía sin solución de continuidad hasta el horizonte más remoto, no pude por menos de preguntarme qué podía haber traído a un lugar así a aquel hombre tan instruido y a aquella mujer tan hermosa.

   « Singulier endroit pour y planter sa tente, n’est-ce pas ? fit Stapleton, répondant ainsi à ma pensée. Et cependant nous nous sommes arrangés pour y être heureux, pas, Béryl ?

   -Extraña elección para vivir, ¿no es eso? -dijo Stapleton, como si hubiera adivinado mis pensamientos-. Y sin embargo conseguimos ser aceptablemente felices, ¿no es así, Beryl?

   — Très heureux, répliqua la jeune fille, dont le ton me parut toutefois manquer de conviction.

   -Muy felices -dijo ella, aunque faltaba el acento de la convicción en sus palabras.

   — Je dirigeais jadis une école, continua Stapleton, dans le nord de l’Angleterre…. Pour un homme de mon tempérament, la besogne était trop machinale et trop dépourvue d’intérêt. Mais j’aimais à vivre ainsi au milieu de la jeunesse, à façonner ces jeunes intelligences à ma guise et à leur inculquer mes idées et mes préférences. La malchance s’en mêla : une épidémie se déclara dans le village et trois enfants moururent. Mon établissement ne se releva jamais de ce coup et la majeure partie de mes ressources se trouva engloutie. Si je ne regrettais la charmante compagnie de mes écoliers, je me réjouirais de cet incident. Avec mon amour immodéré pour la botanique et la zoologie, je rencontrerais difficilement un champ plus ouvert à nos recherches, car ma sœur est aussi éprise que moi des choses de la nature. Ceci, docteur Watson, répond à une question que j’ai lue sur votre visage, pendant que vous regardiez sur la lande.

   -Yo llevaba un colegio privado en el norte -dijo Stapleton-. Para un hombre de mi temperamento el trabajo resultaba monótono y poco interesante, pero el privilegio de vivir con jóvenes, de ayudar a moldear sus mentes y de sembrar en ellos el propio carácter y los propios ideales, era algo muy importante para mí. Pero el destino se puso en contra nuestra. Se declaró una grave epidemia en el colegio y tres de los muchachos murieron. La institución nunca se recuperó de aquel golpe y gran parte de mi capital se perdió sin remedio. De todos modos, si no fuera por la pérdida de la encantadora compañía de los muchachos, podría alegrarme de mi desgracia, porque, dada mi intensa afición a la botánica y a la zoología, tengo aquí un campo ilimitado de trabajo, y mi hermana está tan dedicada como yo a la naturaleza. Le explico todo esto, doctor Watson, porque he visto su expresión mientras contemplaba el páramo desde nuestra ventana.

   — Je me disais, en effet, que ce séjour devait être bien triste, sinon pour vous, du moins pour votre sœur.

   -Es cierto que se me ha pasado por la cabeza la idea de que todo esto pueda ser, quizá, un poco menos aburrido para usted que para su hermana.

   — Non, non, dit vivement miss Stapleton ; je ne connais pas la tristesse.

   -No, no -replicó ella inmediatamente-; no me aburro nunca.

   — Nous avons nos études, nos livres et de bons voisins, paraphrasa mon hôte. Le docteur Mortimer est un véritable savant…. Puis nous possédions dans ce pauvre sir Charles un délicieux compagnon. Nous l’appréciions beaucoup, et nous ressentons plus que je ne puis le dire le vide causé par sa mort…. Serais-je indiscret en me présentant cet après-midi au château pour rendre visite à sir Henry ?

   -Disponemos de muchos libros y de nuestros estudios, y también contamos con vecinos muy interesantes. El doctor Mortimer es un erudito en su campo. También el pobre Sir Charles era un compañero admirable. Lo conocíamos bien y carezco de palabras para explicar hasta qué punto lo echamos de menos. ¿Cree usted que sería una impertinencia por mi parte hacer esta tarde una visita a Sir Henry para conocerlo?

   — Je suis sûr que vous lui ferez le plus grand plaisir.

   -Estoy seguro de que le encantará recibirlo.

   — Alors prévenez-le de ma venue. Nous nous emploierons de tout notre pouvoir pour qu’il s’habitue ici…. Désirez-vous, docteur Watson, visiter ma collection de lépidoptères ? Je ne crois pas qu’il en existe de plus complète dans tout le sud de l’Angleterre. Pendant que vous l’admirerez on nous préparera un lunch. »

   -En ese caso quizá quiera usted tener la amabilidad de mencionarle que me propongo hacerlo. Dentro de nuestra modestia tal vez podamos facilitarle un poco las cosas hasta que se acostumbre a su nuevo hogar. ¿Quiere subir conmigo, doctor Watson, y ver mi colección de Lepidópteros? Creo que es la más completa del suroeste de Inglaterra. Para cuando haya terminado de examinarlas el almuerzo estará casi listo.

   J’avais hâte de reprendre auprès de sir Henry mes fonctions de garde du corps. D’ailleurs, la solitude de la lande, la mort du malheureux cheval aspiré par la fondrière, le bruit étrange que le public associait à l’horrible légende des Baskerville, tout cela m’étreignait le cœur. J’ajouterai encore l’impression produite par l’avis de miss Stapleton, avis si précis et si net que je ne pouvais l’attribuer qu’à quelque grave raison. Je résistai donc à toutes les instances de mon hôte et je repris, par le même étroit sentier, le chemin du château.

   Pero yo estaba deseoso de volver junto a la persona cuya seguridad se me había confiado. Todo -la melancolía del páramo, la muerte del desgraciado jaco, el extraño sonido asociado con la sombría leyenda de los Baskerville- contribuía a teñir de tristeza mis pensamientos. Y por si todas aquellas impresiones más o menos vagas no me bastaran, había que añadirles la advertencia clara y precisa de la señorita Stapleton, hecha con tanta vehemencia que estaba convencido de que la apoyaban razones serias y profundas. Rechacé los repetidos ruegos de los hermanos para que me quedase a almorzar y emprendí de inmediato el camino de regreso, utilizando el mismo sendero crecido de hierba por el que habíamos venido.

   Mais il devait exister un raccourci connu des habitants du pays, car, avant que j’eusse rejoint la grande route, je fus très étonné de voir miss Stapleton, assise sur un quartier de roche, au croisement de deux voies. Elle avait marché très vite, et la précipitation de la course avait empourpré ses joues.

   Existe sin embargo, al parecer, algún atajo que utilizan quienes conocen mejor la zona, porque antes de alcanzar la carretera me quedé pasmado al ver a la señorita Stapleton sentada en una roca al borde del camino. El rubor del esfuerzo embellecía aún más su rostro mientras se apretaba el costado con la mano.

   « J’ai couru de toutes mes forces afin de vous devancer, me dit-elle. Je n’ai même pas pris le temps de mettre mon chapeau…. Je ne m’arrête pas…. Mon frère s’apercevrait de mon absence. Je voulais vous dire combien je déplorais la stupide erreur que j’ai commise en vous confondant avec sir Henry. Oubliez mes paroles, elles ne vous concernent en rien.

   -He corrido todo el camino para alcanzarlo, doctor Watson -me dijo- y me ha faltado hasta tiempo para ponerme el sombrero. No puedo detenerme porque de lo contrario mi hermano repararía en mi ausencia. Quería decirle lo mucho que siento la estúpida equivocación que he cometido al confundirle con Sir Henry. Haga el favor de olvidar mis palabras, que no tienen ninguna aplicación en su caso.

   — Comment les oublierais-je, miss Stapleton, répliquai-je. Je suis l’ami de sir Henry, et le souci de sa sécurité m’incombe tout particulièrement. Apprenez-moi pourquoi vous souhaitiez si ardemment qu’il retournât à Londres.

   -Pero no puedo olvidarlas, señorita Stapleton -respondí-. Soy amigo de Sir Henry y su bienestar es de gran importancia para mí. Dígame por qué estaba usted tan deseosa de que Sir Henry regresara a Londres.

   — Caprice de femme, docteur Watson ! Lorsque vous me connaîtrez davantage, vous comprendrez que je ne puisse pas toujours fournir l’explication de mes paroles ou de mes actes.

   -Un simple capricho de mujer, doctor Watson. Cuando me conozca mejor comprenderá que no siempre puedo dar razón de lo que digo o hago.

   — Non, non…. Je me rappelle le frémissement de votre voix, l’expression de votre regard…. Je vous en prie, je vous en supplie, soyez franche, miss Stapleton ! Depuis que j’ai posé le pied sur ce pays, je me sens environné de mystères. La vie sur la lande ressemble à la fondrière de Grimpen : elle est parsemée d’îlots de verdure auprès desquels l’abîme vous guette, et aucun guide ne s’offre à vous éloigner du danger. Que vouliez-vous dire ? Apprenez-le-moi et je vous promets de communiquer votre avertissement à sir Henry. »

   -No, no. Recuerdo el temblor de su voz. Recuerdo la expresión de sus ojos. Por favor, sea sincera conmigo, señorita Stapleton, porque desde que estoy aquí tengo la sensación de vivir rodeado de sombras. Mi existencia se ha convertido en algo parecido a la gran ciénaga de Grimpen: abundan por todas partes las manchas verdes que ceden bajo los pies y carezco de guía que me señale el camino. Dígame, por favor, a qué se refería usted, y le prometo transmitir la advertencia a Sir Henry.

   Pendant une minute, un combat se livra dans l’âme de la jeune fille. Toutefois, ses traits avaient repris leur expression résolue, lorsqu’elle me répondit :

   Por un instante apareció en su rostro una expresión de duda, pero cuando me respondió su mirada había vuelto a endurecerse.

   « Vous prêtez à mes paroles plus d’importance qu’elles n’en comportent. La mort de sir Charles nous a très vivement impressionnés, mon frère et moi. Nous étions très liés…. Sa promenade favorite consistait à se rendre chez nous par la lande. Cette espèce de sort qui pesait sur sa famille hantait son cerveau, et, lorsque se produisit le tragique événement, je crus ses craintes fondées jusqu’à un certain point. Quand on annonça qu’un nouveau membre de la famille Baskerville allait habiter le château, mes appréhensions se réveillèrent et j’ai pensé bien faire en le prévenant du danger qu’il courait. Voilà le mobile auquel j’ai obéi.

   -Se preocupa usted demasiado, doctor Watson -fueron sus palabras-. A mi hermano y a mí nos impresionó mucho la muerte de Sir Charles. Lo conocíamos muy bien, porque su paseo favorito era atravesar el páramo hasta nuestra casa. A Sir Charles le afectaba profundamente la maldición que pesaba sobre su familia y al producirse la tragedia pensé, como es lógico, que debía de existir algún fundamento para los temores que él expresaba. Me preocupa, por lo tanto, que otro miembro de la familia venga a vivir aquí, y creo que se le debe avisar del peligro que corre. Eso es todo lo que me proponía transmitir con mis palabras.

   — Mais quel est ce danger ?

   -Pero, ¿cuál es el peligro?

   — Vous connaissez bien l’histoire du chien ?

   -¿Conoce usted la historia del sabueso?

   — Je n’ajoute aucune foi à de pareilles absurdités.

   -No creo en semejante tontería.

   — J’en ajoute, moi. Si vous possédez quelque influence sur sir Henry, emmenez-le loin de ce pays qui a déjà été si fatal à sa famille. Le monde est grand…. Pourquoi s’obstinerait-il à vivre au milieu du péril ?

   -Pues yo sí. Si tiene usted alguna influencia sobre Sir Henry, aléjelo de un lugar que siempre ha sido funesto para su familia. El mundo es muy grande. ¿Por qué tendría que vivir en un lugar donde corre tanto peligro?

   — Précisément parce qu’il y a du péril. Sir Henry est ainsi fait. Je crains qu’à moins d’un avis plus motivé que celui que vous m’avez donné il ne me soit impossible de le déterminer à partir.

   -Precisamente por eso. Esa es la manera de ser de Sir Henry. Mucho me temo que si no me da usted una información más precisa, no logrará que se marche.

   — Je ne puis vous dire autre chose,… je ne sais rien de précis.

   -No puedo decir nada más preciso porque no lo sé.

   — Me permettez-vous de vous adresser une dernière question, miss Stapleton ? Quand vous m’avez parlé tout à l’heure, puisqu’il vous était impossible de m’en apprendre davantage, pourquoi redoutiez-vous tant que votre frère ne vous entendît. Il n’y avait rien dans vos paroles que ni lui — ni personne d’ailleurs — ne pût écouter.

   -Permítame que le haga una pregunta más, señorita Stapleton. Si únicamente era eso lo que quería usted decir cuando habló conmigo por vez primera, ¿por qué tenía tanto interés en que su hermano no oyera lo que me decía? No hay en sus palabras nada a lo que ni él, ni nadie, puedan poner objeciones.

   — Mon frère désire que le château soit habité ; il estime que le bonheur des pauvres gens de la lande l’exige. Tout avis poussant sir Henry à s’éloigner l’aurait mécontenté…. J’ai accompli maintenant mon devoir et je n’ajouterai plus un mot. Je retourne vite à la maison pour que mon frère ne se doute pas que avons causé ensemble. Adieu. » Miss Stapleton reprit le chemin par lequel elle était venue, tandis que, le cœur oppressé de vagues alarmes, je continuais ma route vers le château.

   -Mi hermano está deseosísimo de que la mansión de los Baskerville siga ocupada, porque cree que eso beneficia a los pobres que viven en el páramo. Se enojaría si supiera que he dicho algo que pueda impulsar a Sir Henry a marcharse. Pero ya he cumplido con mi deber y no voy a decir nada más. Tengo que volver a casa o de lo contrario Jack me echará de menos y sospechará que he estado con usted. ¡Hasta la vista!

    Se dio la vuelta y en muy pocos minutos había desaparecido entre los peñascos desperdigados por el páramo, mientras yo, con el alma llena de vagos temores, proseguía mi camino hacia la mansión de los Baskerville.

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