Le Chien des Baskerville

El Sabueso de los Baskerville

   XII

   CAPÍTULO DOCE

   MORT SUR LA LANDE

   MUERTE EN EL PÁRAMO

   Pendant une ou deux minutes, la surprise me suffoqua ; j’eus toutes les peines du monde à en croire mes oreilles. Cependant je me ressaisis et, en même temps que je reprenais ma respiration, je sentis mon âme soulagée du poids de la terrible responsabilité qui l’oppressait. Cette parole froide, incisive, ironique, ne pouvait appartenir qu’à un seul homme.

   Durante unos instantes contuve la respiración, apenas capaz de dar crédito a mis oídos. Luego recobré los sentidos y la voz, al mismo tiempo que, como por ensalmo, el peso de una abrumadora responsabilidad pareció desaparecer de mis hombros. Aquella voz fría, incisiva, irónica, sólo podía pertenecer a una persona en todo el mundo.

   « Holmes ! m’écriai-je…. Holmes !

   -¡Holmes! -exclamé-. ¡Holmes!

   — Venez ! me dit-il… et ne faites pas d’imprudence avec votre revolver. »

   -Salga -dijo- y, por favor, tenga cuidado con el revólver.

   Je me courbai pour passer sous le linteau de la porte, et, près de la hutte, j’aperçus mon ami, assis sur une pierre. À la vue de mon visage étonné, ses yeux gris papillotèrent de joie. Holmes paraissait amaigri, fatigué, mais toujours aussi vif et aussi alerte. Dans son complet de cheviotte, avec son chapeau de drap sur la tête, on l’aurait pris pour un simple touriste visitant la lande. Soigneux de sa personne comme un chat de sa fourrure — c’est une de ses caractéristiques — il s’était arrangé pour avoir son menton aussi finement rasé et son linge aussi irréprochable que s’il fût sorti de son cabinet de toilette de Baker street.

   Me agaché bajo el tosco dintel y allí estaba, sentado sobre una piedra en el exterior del refugio, los ojos grises llenos de regocijo mientras captaban el asombro que reflejaban mis facciones. Mi amigo estaba muy flaco y fatigado, pero tranquilo y alerta, el afilado rostro tostado por el sol y curtido por el viento. Con el traje de tweed y la gorra de paño parecía uno de los turistas que visitan el páramo y, gracias al amor casi felino por la limpieza personal que era una de sus características, había logrado que sus mejillas estuvieran tan bien afeitadas y su ropa blanca tan inmaculada como si siguiera viviendo en Baker Street.

   « Je n’ai jamais été plus heureux de voir quelqu’un, fis-je, en lui secouant les mains.

   -Nunca me he sentido tan contento de ver a nadie en toda mi vida -dije mientras le estrechaba la mano con todas mis fuerzas.

   — Ni plus étonné, hein ?

   -Ni tampoco más asombrado, ¿no es cierto?

   — Je l’avoue.

   -Así es, tengo que confesarlo.

   — Croyez bien que ma surprise a égalé la vôtre. Comment supposer que vous auriez retrouvé ma retraite momentanée…. Jusqu’à vingt mètres d’ici, je ne me serais pas douté que vous occupiez la hutte.

   -No ha sido usted el único sorprendido, se lo aseguro. Hasta llegar a veinte pasos de la puerta no tenía ni idea de que hubiera descubierto mi retiro provisional y menos aún de que estuviera dentro.

   — Vous avez reconnu l’empreinte de mes pas ?

   -¿Mis huellas, supongo?

   — Non, Watson. Je ne me livrerais pas à une recherche aussi ardue. Seulement, si vous désirez vous cacher de moi, je vous conseille de changer de marchand de tabac. Lorsque je trouve un bout de cigarette portant la marque de Bradley, Oxford Dirent, je devine que mon ami Watson n’est pas loin. Regardez, en voilà une à peu près intacte dans le sentier. Vous l’avez jetée, sans doute, au moment de faire irruption dans la hutte vide ?

   -No, Watson; me temo que no estoy en condiciones de reconocer sus huellas entre todas las demás. Si se propone usted de verdad sorprenderme, tendrá que cambiar de estanquero, porque cuando veo una colilla en la que se lee Bradley, Oxford Street, sé que mi amigo Watson se encuentra por los alrededores. Puede usted verla ahí, junto al sendero. Sin duda alguna se deshizo del cigarrillo en el momento crucial en que se abalanzó sobre el refugio vacío.

   — Oui.

   -Exacto.

   — Je l’aurais parié !… Et, connaissant votre admirable ténacité, j’étais certain de vous y trouver embusqué, une arme à portée de votre main, attendant ainsi le retour de celui qui l’habite. Vous pensiez donc qu’elle servait de refuge à un criminel ?

   -Eso pensé y, conociendo su admirable tenacidad, tenía la certeza de que estaba emboscado, con un arma al alcance de la mano, en espera de que regresara el ocupante del refugio. ¿De manera que creyó usted que era yo el criminal?

   — J’ignorais le nom de son hôte de passage, mais j’étais déterminé à découvrir son identité.

   -No sabía quién se ocultaba aquí, pero estaba decidido a averiguarlo.

   — Très bien, Watson. Mais comment aviez-vous appris la présence d’un étranger sur la lande ? Peut-être m’avez-vous vu, la nuit où vous avez donné la chasse au convict — cette nuit où je fus assez imprudent pour m’exposer à la clarté de la lune ?

   -¡Excelente, Watson! Y, ¿cómo me ha localizado? ¿Me vio quizá la noche en que Sir Henry y usted persiguieron al preso, cuando cometí la imprudencia de permitir que la luna se alzara por detrás de mí?

   — En effet, je vous ai vu, cette nuit-là.

   -Sí; le vi en aquella ocasión.

   — Alors, vous avez fouillé toutes les huttes, jusqu’à ce que vous soyez arrivé à celle-ci ?

   -Y, sin duda, ¿ha registrado usted todos los refugios hasta llegar a éste?

   — Non ; j’ai guetté votre jeune commissionnaire et j’ai su où venir tout droit.

   -No; alguien ha advertido los movimientos del muchacho que le trae la comida y eso me ha servido de guía para la búsqueda.

   — Je comprends… le vieux bonhomme au télescope !… J’aurais dû m’en méfier lorsque, pour la première fois, je vis ses lentilles étinceler aux feux du soleil. » Holmes se leva et jeta un coup d’œil dans l’intérieur de la hutte. « Ah ! reprit-il, Cartwright m’a ravitaillé…. Tiens, un papier !… Vous êtes donc allé à Coombe Tracey ?

   -Sin duda el anciano caballero con el telescopio. No conseguí entender de qué se trataba la primera vez que vi el reflejo del sol sobre la lente -se levantó y miró dentro del refugio-. Vaya, veo que Cartwright me ha traído algunas provisiones. ¿Qué dice el papel? De manera que ha estado usted en Coombe Tracey, ¿no es eso?

   — Oui.

   -Sí.

   — Voir Mme Laura Lyons ?

   -¿Para ver a la señora Laura Lyons?

   — Parfaitement.

   -Así es.

   — Bonne idée ! Nos enquêtes suivaient une route parallèle, et, à l’heure où nous combinerons nos renseignements respectifs, nous ne serons pas loin d’avoir fait la lumière.

   -¡Bien hecho! Nuestras investigaciones han avanzado en líneas paralelas y cuando sumemos los resultados espero obtener una idea bastante completa del caso.

   — Si vous saviez, mon cher Holmes, combien je suis heureux de vous retrouver ici !… Ce mystère, cette responsabilité pesaient trop lourdement sur mes pauvres nerfs. Mais pourquoi diable êtes-vous venu à Dartmoor et qu’y faisiez-vous ? Je vous croyais toujours à Baker street, occupé à débrouiller cette affaire de chantage.

   -Bueno; yo me alegro en el alma de haberlo encontrado, porque a decir verdad la responsabilidad y el misterio estaban llegando a ser demasiado para mí. Pero, por el amor del cielo, ¿cómo es que ha venido usted aquí y qué es lo que ha estado haciendo? Creía que seguía en Baker Street, trabajando en ese caso de chantaje.

   — J’avais intérêt à ne pas vous détromper.

   -Eso era lo que yo quería que pensara.

   — Ainsi ; vous vous moquez de moi et, qui plus est, vous me refusez votre confiance ! fis-je avec quelque amertume. Je méritais mieux que cela, Holmes.

   -¡Entonces me utiliza pero no tiene confianza en mí! -exclamé con cierta amargura-. Creía haber merecido que me tratara usted mejor, Holmes.

   — Mon cher ami, dans ce cas, comme dans beaucoup d’autres, votre concours m’a été très utile, et Je vous prie de me pardonner ce semblant de méfiance. En vérité, je ne me suis caché de vous que par souci de votre propre sécurité, et, seul, le sentiment du danger que vous couriez m’a poussé à venir examiner par moi-même la situation. Auprès de sir Henry et de vous, j’aurais partagé votre manière de voir et ma présence aurait mis en garde nos redoutables adversaires. Notre séparation, au contraire, m’a permis d’atteindre un résultat que je n’aurais pas osé espérer, si j’avais vécu au château. Je reste un facteur inconnu, prêt à se lancer dans la bagarre au moment opportun.

   -Mi querido amigo, en ésta, como en otras muchas ocasiones, su ayuda me ha resultado inestimable y le ruego que me perdone si doy la impresión de haberle jugado una mala pasada. A decir verdad, lo he hecho en parte pensando en usted, porque lo que me empujó a venir y a examinar la situación en persona fue darme cuenta con toda claridad del peligro que corría. Si los hubiera acompañado a Sir Henry y a usted, mi punto de vista coincidiría por completo con el suyo, y mi presencia habría puesto sobre aviso a nuestros formidables antagonistas. De este otro modo me ha sido posible moverme como no habría podido hacerlo de vivir en la mansión, por lo que sigo siendo un factor desconocido en este asunto, listo para intervenir con eficacia en un momento crítico.

   — Pourquoi ne pas me prévenir ?

   -Pero, ¿por qué mantenerme a oscuras?

   — Cela ne nous aurait été d’aucune utilité et aurait peut-être amené ma découverte. Vous auriez eu à me parler ; avec le cœur compatissant que je vous connais, vous m’auriez apporté des provisions de toutes sortes, que sais-je ?… Enfin nous aurions couru un risque inutile. Cartwright — le gamin de l’Express Office, vous vous rappelez ? — m’avait accompagné ; il a pourvu à mes besoins peu compliqués : une miche de pain et un col propre. Que faut-il de plus ? Ensuite, il représentait une paire d’yeux supplémentaires, surmontant deux pieds excessivement agiles. J’ai tiré grand profit des uns et des autres.

   -Que usted estuviera informado no nos habría servido de nada y podría haber descubierto mi presencia. Habría usted querido contarme algo o, llevado de su amabilidad, habría querido traerme esto o aquello para que estuviera más cómodo y de esa manera habríamos corrido riesgos innecesarios. Traje conmigo a Cartwright (sin duda recuerda usted al muchachito de la oficina de recaderos) que ha estado atendiendo a mis escasas necesidades: una barra de pan y un cuello limpio. ¿Para qué más? También me ha prestado un par de ojos suplementarios sobre unas piernas muy activas y ambas cosas me han sido inapreciables.

   — Mes rapports ont donc été perdus ! » m’écriai-je. Au souvenir de la peine et de l’orgueil éprouvés en les rédigeant, ma voix tremblait.

   -¡En ese caso mis informes no le han servido de nada! -me tembló la voz y recordé las penalidades y el orgullo con que los había redactado.

   Holmes tira de sa poche un paquet de papiers.

   Holmes se sacó unos papeles del bolsillo.

   « Les voilà, vos rapports, dit-il,… lus et relus, je vous l’assure. J’avais pris toutes mes précautions pour qu’on me les réexpédiât sans retard de Baker street. Je tiens à vous féliciter du zèle et de l’intelligence que vous avez déployés dans une affaire aussi difficile. »

   -Aquí están sus informes, mi querido amigo, que he estudiado muy a fondo, se lo aseguro. He arreglado muy bien las cosas y sólo me llegaban con un día de retraso. Tengo que felicitarle por el celo y la inteligencia de que ha hecho usted gala en un caso extraordinariamente difícil.

   Je gardais encore rancune à Holmes du tour qu’il m’avait joué, mais la spontanéité et la chaleur de ses louanges dissipèrent bien vite mon ressentiment. Dans mon for intérieur, je convenais qu’il avait raison et qu’il était préférable, pour la réussite de nos projets, que sa présence sur la lande demeurât ignorée.

   Todavía estaba bastante dolorido por el engaño de que había sido objeto, pero el calor de los elogios de Holmes me ablandó y además comprendí que tenía razón y que en realidad era mejor para nuestros fines que no me hubiera informado de su presencia en el páramo.

   « Je vous aime mieux ainsi, dit mon ami, en voyant s’éclaircir mon visage rembruni. Et maintenant, racontez-moi votre visite à Mme Laura Lyons…. J’ai deviné sans peine que vous alliez là-bas pour causer avec elle…. Je suis convaincu qu’elle seule, à Coombe Tracey, peut nous rendre quelques services. Si vous n’aviez pas tenté cette démarche aujourd’hui, moi, je l’aurais faite demain. »

   -Eso ya está mejor -dijo Holmes, al ver cómo desaparecía la sombra de mi rostro-. Y ahora cuénteme el resultado de su visita a la señora Laura Lyons; no me ha sido difícil adivinar que había ido usted a verla porque ya sabía que es la única persona de Coombe Tracey que podía sernos útil en este asunto. De hecho, si usted no hubiera ido hoy, es muy probable que mañana lo hubiera hecho yo.

   Le soleil s’était couché. Peu à peu l’obscurité envahissait la lande. Le vent ayant fraîchi, nous entrâmes dans la hutte pour y chercher un abri. Là, assis dans la pénombre, je narrai à Holmes ma conversation avec la fille de Frankland ; le récit l’intéressa à tel point que je dus le recommencer.

   El sol se había ocultado y la oscuridad se extendía por el páramo. El aire era frío y entramos en el refugio para calentamos. Allí, sentados en la penumbra, le conté a Holmes mi conversación con la dama. Se interesó tanto por mi relato que tuve que repetirle algunos fragmentos antes de que se diera por satisfecho.

   « Tout ceci est fort important, me dit Sherlock, lorsque j’eus terminé. Vous avez éliminé du problème une inconnue que j’étais incapable de dégager : peut-être savez-vous qu’il existe une grande intimité entre Mme Lyons et Stapleton ?

   -Todo eso es de gran importancia en este asunto tan complicado -dijo cuando terminé-, porque colma una laguna que yo había sido incapaz de llenar. Quizá está usted al corriente del trato íntimo que esa dama mantiene con Stapleton.

   — Je l’ignorais.

   Lo ignoraba por completo.

   — Si, une très grande intimité. Ils se rencontrent. Ils s’écrivent ; il y a entre eux une entente parfaite. C’est une arme puissante entre nos mains…. Si je pouvais seulement l’utiliser pour détacher sa femme de lui….

   -No existe duda alguna al respecto. Se ven, se escriben, hay un entendimiento total entre ambos. Y esto coloca en nuestras manos un arma muy poderosa. Si pudiéramos utilizarla para separar a su mujer...

   — Sa femme ? interrompis-je.

   -¿Su mujer?

   — Oui, sa femme. Je vous donne des renseignements en échange des vôtres. La dame qui passe ici pour Mlle Stapleton est en réalité la femme du naturaliste.

   -Déjeme que le dé alguna información a cambio de toda la que usted me ha proporcionado. La dama que se hace pasar por la señorita Stapleton es en realidad esposa del naturalista.

   — Grands dieux, Holmes ! Êtes-vous sûr de ce que vous dites ? Comment aurait-il permis que le baronnet en devînt amoureux ?

   -¡Cielo santo, Holmes! ¿Está usted seguro de lo que dice? ¿Cómo ha permitido ese hombre que Sir Henry se enamore de ella?

   — L’amour de sir Henry ne devait nuire qu’à lui-même. Stapleton — vous en avez été témoin vous-même — ne veillait qu’à une chose : empêcher sir Henry de courtiser sa femme. Je vous répète que la dame n’est pas mademoiselle, mais bien madame Stapleton.

   -El enamoramiento de Sir Henry sólo puede perjudicar al mismo baronet. Stapleton ha tenido buen cuidado de que Sir Henry no haga el amor a su mujer, como usted ha tenido ocasión de comprobar. Le repito que la dama de que hablamos es su esposa y no su hermana.

   — Pourquoi ce mensonge ?

   -Pero, ¿cuál es la razón de un engaño tan complicado?

   — Son mari prévoyait qu’elle servirait mieux ses projets, si le baronnet se croyait en face d’une jeune fille à marier. »

   -Prever que le resultaría mucho más útil presentarla como soltera.

   Tous mes secrets pressentiments, tous mes vagues soupçons prirent un corps et se concentrèrent sur le naturaliste. Dans cet homme impassible, terne, avec son chapeau de paille et son filet à papillons, je découvrais maintenant quelque chose de terrible — un être infiniment patient, diaboliquement rusé, qui dissimulait une âme de meurtrier sous un visage souriant.

   Todas mis dudas silenciadas y mis vagas sospechas tomaron repentinamente forma concentrándose en el naturalista, en aquel hombre impasible, incoloro, con su sombrero de paja y su cazamariposas. Me pareció descubrir algo terrible: un ser de paciencia y habilidad infinitas, de rostro sonriente y corazón asesino.

   « Alors c’est lui qui nous a espionnés à Londres ? demandai-je à Holmes. Notre ennemi, le voilà donc ?

   -¿Es él, entonces, nuestro enemigo? ¿Es él quien nos siguió en Londres?

   — Oui. J’explique ainsi l’énigme.

   -Así es como yo leo el enigma.

   — Et la lettre d’avis ? Elle émanait de sa femme ?

   -Y el aviso..., ¡tiene que haber venido de ella!

   — Parfaitement. »

   -Exacto.

   Des ténèbres qui nous environnaient, je voyais poindre une monstrueuse infamie.

   En medio de la oscuridad que me había rodeado durante tanto tiempo empezaba a perfilarse el contorno de una monstruosa villanía, mitad vista, mitad adivinada.

   « Ne vous trompez-vous pas, Holmes ? insistai-je. Comment avez-vous découvert qu’ils étaient mariés ?

   -Pero, ¿está usted seguro de eso, Holmes? ¿Cómo sabe que esa mujer es su esposa?

   — La première fois que Stapleton vous rencontra, il eut le tort de vous confier une partie de sa véritable biographie. Depuis, il a dû regretter bien souvent ce moment de franchise…. J’appris par vous qu’il avait ouvert autrefois une école dans le nord de l’Angleterre. Rien n’est plus aisé que de retrouver les traces d’un magister. Il existe des agences à l’aide desquelles on peut identifier tout homme ayant exercé cette profession. Quelques recherches me montrèrent qu’on avait supprimé une école dans d’assez vilaines circonstances…. Son propriétaire — le nom différait — avait disparu ainsi que sa femme. Les signalements concordaient. Lorsque je sus que l’homme s’adonnait à l’entomologie, je ne conservai plus de doutes sur son identité. »

   -Porque el día que usted lo conoció cometió la torpeza de contarle un fragmento auténtico de su autobiografía, torpeza que, me atrevería a afirmar, ha lamentado muchas veces desde entonces. Es cierto que fue en otro tiempo profesor en el norte de Inglaterra. Ahora bien, no hay nada tan fácil de rastrear como un profesor. Existen agencias académicas que permiten identificar a cualquier persona que haya ejercido la docencia. Una pequeña investigación me permitió descubrir cómo un colegio se había venido abajo en circunstancias atroces, y cómo su propietario (el apellido era entonces diferente) había desaparecido junto con su esposa. La descripción coincidía. Cuando supe que el desaparecido se dedicaba a la entomología, no me quedó ninguna duda.

   Le nuage se déchirait insensiblement ; toutefois beaucoup de points restaient encore dans l’ombre.

   La oscuridad se aclaraba, pero aún quedaban muchas cosas ocultas por las sombras.

   Je questionnai de nouveau Sherlock Holmes. « Si cette femme est vraiment Mme Stapleton, dis-je, que vient faire ici Mme Laura Lyons ?

   -Si esa mujer es de verdad su esposa, ¿qué papel corresponde a la señora Lyons en todo esto? pregunté.

   — Vos enquêtes ont élucidé ce point. Votre entrevue avec cette jeune femme a considérablement déblayé la situation…. J’ignorais l’existence d’un projet de divorce entre son mari et elle. Si les tribunaux prononçaient la séparation, elle espérait que Stapleton, qu’elle croyait célibataire, l’épouserait.

   -Ese es uno de los puntos sobre los que han arrojado luz sus investigaciones. Su entrevista con ella ha aclarado mucho la situación. Yo no tenía noticia del proyecto de divorcio. En ese caso, y creyendo que Stapleton era soltero, la señora Lyons pensaba sin duda convertirse en su esposa.

   — Qu’adviendra-t-il, lorsqu’elle connaîtra la vérité ?

   -Y, ¿cuando sepa la verdad?

   — Elle nous sera un précieux allié. Demain nous irons la voir ensemble…. Mais ne pensez-vous pas, Watson, que vous avez abandonné votre poste depuis bien longtemps ? Votre place, mon ami, est au château de Baskerville. »

   -Llegado el momento podrá sernos útil. Quizá nuestra primera tarea sea verla mañana, los dos juntos. ¿No le parece, Watson, que lleva demasiado tiempo lejos de la persona que le ha sido confiada? En este momento debería estar usted en la mansión de los Baskerville.

   Les dernières lueurs du crépuscule venaient de s’éteindre dans la direction de l’occident, et la nuit était descendue sur la lande. Quelques étoiles clignotaient sur la surface violacée du ciel.

   En el occidente habían desaparecido los últimos jirones rojos y la noche se había adueñado del páramo. Unas cuantas estrellas brillaban débilmente en el cielo color violeta.

   « Une dernière question, Holmes ! fis-je, en me levant. Il ne peut y avoir de secrets entre vous et moi…. Que signifie tout ceci ? Où Stapleton veut-il en arriver ? »

   -Una última pregunta, Holmes -dije, mientras me ponía en pie-. Sin duda no hay ninguna necesidad de secreto entre usted y yo. ¿Qué sentido tiene todo esto? ¿Qué es lo que se propone Stapleton?

   Sherlock baissa la voix pour me répondre.

   Mi amigo bajó la voz al responder:

   « À un meurtre, Watson,… à un meurtre longuement prémédité, froidement exécuté avec d’odieux raffinements. Ne me demandez pas de détails. Mes filets se resserrent autour du meurtrier — autant que les siens autour de sir Henry ― et, grâce à votre appui, je le sens déjà à ma merci. Un seul danger nous menace : c’est qu’il frappe avant que nous soyons prêts à frapper nous-mêmes. Encore un jour — deux au plus — et j’aurai réuni toutes mes preuves. Jusque-là veillez sur le baronnet avec la sollicitude d’une tendre mère pour son enfant malade. Votre sortie d’aujourd’hui s’imposait, et cependant je souhaiterais que vous n’eussiez pas quitté sir Henry…. Écoutez ! »

   -Se trata de asesinato, Watson; de asesinato refinado, a sangre fría, lleno de premeditación. No me pida detalles. Mis redes se están cerrando en torno suyo como las de Stapleton tienen casi apresado a Sir Henry, pero con la ayuda que usted me ha prestado, Watson, lo tengo casi a mi merced. Tan sólo nos amenaza un peligro: la posibilidad de que golpee antes de que estemos preparados. Un día más, dos como mucho, y el caso estará resuelto, pero hasta entonces ha de proteger usted al hombre que tiene a su cargo con la misma dedicación con que una madre amante cuida de su hijito enfermo. Su expedición de hoy ha quedado plenamente justificada y, sin embargo, casi desearía que no hubiera dejado solo a Sir Henry. ¡Escuche!

   Un cri perçant, cri d’horreur et d’angoisse, éclata dans le silence de la lande et nous glaça le sang.

   Un alarido terrible, un grito prolongado de horror y de angustia había brotado del silencio del páramo. Aquel sonido espantoso me heló la sangre en las venas.

   « Oh ! mon Dieu ! balbutiai-je. Que se passe-t-il ? Pourquoi ce cri ? »

   -¡Dios mío! -dije con voz entrecortada-. ¿Qué ha sido eso? ¿Qué es lo que significa?

   Holmes s’était dressé vivement. Sa silhouette athlétique se profilait dans l’encadrement de la porte, les épaules voûtées, la tête penchée en avant, ses yeux fouillant l’épaisseur des ténèbres.

   Holmes se había puesto en pie de un salto y su silueta atlética se recortó en la puerta del refugio, los hombros inclinados, la cabeza adelantada, escudriñando la oscuridad.

   « Silence ! dit-il tout bas…. Silence ! »

   -¡Silencio! -susurró-. ¡Silencio!

   Ce cri n’était parvenu jusqu’à nous qu’en raison de sa violence. Tout, d’abord il avait surgi des profondeurs lointaines de la lande. Maintenant il se rapprochait, plus fort et plus pressant que jamais.

   El grito nos había llegado con claridad debido a su vehemencia, pero procedía de un lugar lejano de la llanura en tinieblas. De nuevo estalló en nuestros oídos, más cercano, más intenso, más perentorio que antes.

   « Où est-ce ? reprit Holmes, en sourdine. Où est-ce, Watson ? » Au tremblement de sa voix, je reconnus que cet homme d’airain était remué jusqu’au fond de l’âme.

   -¿De dónde viene? -susurró Holmes; y supe, por el temblor de su voz, que también él, el hombre de hierro, se había estremecido hasta lo más hondo-. ¿De dónde viene, Watson?

   J’indiquai un point dans la nuit. « Là, répondis-je.

   -De allí, me parece -dije señalando hacia la oscuridad.

   — Non, là », rectifia Holmes.

   -¡No, de allí!

   Une fois encore, ce cri, toujours plus proche et plus strident, passa sur la lande. Il s’y mêlait un nouveau son, un grondement profond, rythmé quoique menaçant, qui s’élevait et s’abaissait, semblable au murmure continu de la mer.

   De nuevo el grito de angustia se extendió por el silencio de la noche, más intenso y más cercano que nunca. Y un nuevo ruido mezclado con él, un fragor hondo y contenido, musical y sin embargo amenazador, que se alzaba y descendía como el murmullo constante y profundo del mar.

   « Le chien ! s’écria Holmes. Venez, Watson, venez vite ! Pourvu que nous n’arrivions pas trop tard ! »

   -¡El sabueso! -exclamó Holmes-. ¡Vamos, Watson, vamos! ¡No quiera Dios que lleguemos tarde!

   Mon ami partit comme une flèche ; je courais sur ses talons. D’un endroit quelconque de ce sol tourmenté, en avant de nous, monta un dernier appel désespéré, suivi du bruit sourd que fait un corps en s’abattant comme une masse. Nul autre bruit ne troubla plus le calme de cette nuit sans vent.

   Mi amigo corría ya por el páramo a gran velocidad y yo le seguí inmediatamente. Pero ahora surgió, de algún lugar entre las anfractuosidades del terreno que se hallaba inmediatamente frente a nosotros, un último alarido de desesperación y luego un ruido sordo producido por algo pesado. Nos detuvimos y escuchamos. Ningún nuevo sonido quebró el denso silencio de la noche sin viento.

   Je vis Holmes porter la main à son front, comme un homme affolé. Il frappait du pied avec impatience.

   Vi que Holmes se llevaba la mano a la frente, como un hombre que ha perdido el dominio sobre sí mismo, y que golpeaba el suelo con el pie.

   « Ce Stapleton nous a vaincus, dit-il. Nous arriverons trop tard.

   -Nos ha vencido, Watson. Hemos llegado demasiado tarde.

   — Non, non ! répondis-je,… sûrement non !

   -No, no, ¡es imposible!

   — J’ai été assez insensé pour ne pas lui mettre la main au collet !… Et vous, Watson, voyez ce que nous coûte votre sortie du château ! Mais par Dieu ! si sir Henry est mort, nous le vengerons ! »

   -Mi estupidez por no atacar antes. Y usted, Watson, ¡vea lo que sucede por dejar solo a Sir Henry! Pero, el cielo me es testigo, ¡si ha sucedido lo peor, lo vengaremos!

   En aveugles, nous marchions dans l’obscurité, trébuchant contre les quartiers de roches, escaladant les collines, dégringolant les pentes, dans la direction des appels déchirants que nous avions entendus. Du haut de chaque sommet, Holmes regardait avidement autour de lui ; mais l’ombre était épaisse sur la lande et rien ne bougeait sur cette immense solitude.

   Corrimos a ciegas en la oscuridad, tropezando contra las rocas, abriéndonos camino entre matas de aulaga, jadeando colinas arriba y precipitándonos pendientes abajo, siempre en la dirección de donde nos habían llegado aquellos gritos espantosos. En todas las elevaciones Holmes miraba atentamente a su alrededor, pero las sombras se espesaban sobre el páramo y no había el menor movimiento en su monótona superficie.

   Holmes me demanda : « Apercevez-vous quelque chose, Watson ?

   -¿Ve usted algo?

   — Non, rien.

   -Nada.

   — Écoutez !

   -¡Escuche! ¿Qué es eso?

   Sur notre gauche, on avait poussé un faible gémissement. De ce côté, une ligne de rochers formait une sorte de falaise, surplombant un escarpement parsemé de grosses pierres. Au bas, nous distinguâmes vaguement quelque chose de noir et d’informe. La face contre terre, un homme gisait sur le sol, la tête repliée sous lui, suivant un angle horrible à voir, les épaules remontées et le corps en boule, dans le mouvement de quelqu’un qui va exécuter un saut périlleux. L’attitude était si grotesque que, sur le moment, je ne pus admettre que le gémissement qui avait appelé notre attention fût un râle d’agonie. Pas une plainte, pas un souffle ne sortait de cette masse noire sur laquelle nous étions penchés. Holmes promena sa main sur ce corps inerte, mais il la retira aussitôt avec une exclamation d’horreur. Je frottai une allumette et je vis que ses doigts étaient ensanglantés…. Un filet de sang suintait du crâne de la victime. L’allumette nous permit de voir autre chose encore : le corps de sir Henry Baskerville. — Nous faillîmes nous évanouir.

   Un débil gemido había llegado hasta nuestros oídos. ¡Y luego una vez más a nuestra izquierda! Por aquel lado una hilera de rocas terminaba en un farallón cortado a pico. Abajo, sobre las piedras, divisamos un objeto oscuro, de forma irregular. Al acercarnos corriendo la silueta imprecisa adquirió contornos definidos. Era un hombre caído boca abajo, con la cabeza doblada bajo el cuerpo en un ángulo horrible, los hombros curvados y el cuerpo encogido como si se dispusiera a dar una vuelta de campana. La postura era tan grotesca que tardé unos momentos en comprender que había muerto al exhalar aquel último gemido. Porque ya no nos llegaba ni un susurro, ni el más pequeño movimiento, de la figura en sombra sobre la que nos inclinábamos. Holmes lo tocó y enseguida retiró la mano con una exclamación de horror. El resplandor de un fósforo permitió ver que se había manchado los dedos de sangre, así como el espantoso charco que crecía lentamente y que brotaba del cráneo aplastado de la víctima. Y algo más que nos llenó de desesperación y de desánimo: ¡se trataba del cuerpo de Sir Henry Baskerville!

   Nous ne pouvions pas ne pas reconnaître ce burlesque complet de cheviotte rougeâtre — celui que le baronnet portait le matin où il se présenta pour la première fois à Baker street. Nous l’aperçûmes l’espace d’une seconde, au moment où l’allumette jeta une dernière clarté avant de s’éteindre — de même que s’éteignait en nos âmes notre suprême lueur d’espoir. Holmes soupira profondément, et, malgré l’obscurité, je le vis pâlir.

   Era imposible que ninguno de los dos olvidara aquel peculiar traje rojizo de tweed: el mismo que llevaba la mañana que se presentó en Baker Street. Lo vimos un momento con claridad y enseguida el fósforo parpadeó y se apagó, de la misma manera qué la esperanza había abandonado nuestras almas. Holmes gimió y su rostro adquirió un tenue resplandor blanco a pesar de la oscuridad.

   « La brute ! Oh ! la brute ! m’écriai-je, les mains crispées. Je ne me pardonnerai jamais d’avoir causé ce malheur.

   -¡Fiera asesina! -exclamé, apretando los puños-. ¡Ah, Holmes, nunca me perdonaré haberlo abandonado a su destino!

   — Je suis tout autant à blâmer que vous, Watson…. Pour satisfaire mon amour-propre professionnel, pour réunir un faisceau de preuves irréfutables, j’ai laissé tuer mon client !… C’est le plus gros échec de toute ma carrière…. Mais comment pouvais-je prévoir que, malgré mes avis réitérés, sir Henry s’aventurerait seul sur la lande !… Oui, comment pouvais-je le prévoir ?

   -Yo soy más culpable que usted, Watson. Con el fin de dejar el caso bien rematado y completo, he permitido que mi cliente perdiera la vida. Es el peor golpe que he recibido en mi carrera. Pero, ¿cómo iba yo a saber, cómo podía saber, que fuese a arriesgar la vida a solas en el páramo, a pesar de todas mis advertencias?

   — Dire que nous avons entendu ses appels — et quels appels, mon Dieu ! — et qu’il nous a été impossible de le sauver ! Où est ce chien qui l’a tué ? Il doit errer parmi ces roches…. Et Stapleton ? Où se cache-t-il ? Il le payera cher, ce meurtre !

   -¡Pensar que hemos oído sus alaridos, y qué alaridos, Dios mío, sin ser capaces de salvarlo! ¿Dónde está ese horrendo sabueso que lo ha llevado a la muerte? Quizá se esconda detrás de aquellas rocas en este instante. Y Stapleton, ¿dónde está Stapleton? Tendrá que responder por este crimen.

   — Oui, mais ce soin me regarde, répondit Holmes avec énergie. L’oncle et le neveu sont morts, le premier, de la frayeur ressentie à la vue d’un animal qu’il croyait surnaturel ; le second, d’une chute faite en voulant échapper à la bête. Il ne nous reste plus qu’à prouver la complicité de l’homme et du chien. Malheureusement, nous ne pouvons affirmer l’existence de ce dernier que pour l’avoir entendu aboyer, car sir Henry est évidemment mort à la suite de sa chute. Mais, quelque rusé que soit Stapleton, je jure bien que je le tiendrai en mon pouvoir avant la nuit prochaine. »

   -Lo hará. Me encargaré de ello. Tío y sobrino han sido asesinados: el primero muerto de miedo al ver a la bestia que él creía sobrenatural y el segundo empujado a la destrucción en su huida desesperada para escapar de ella. Pero ahora tenemos que demostrar la conexión entre el hombre y el animal. Si no fuera por el testimonio de nuestros oídos, ni siquiera podríamos jurar que existe el sabueso, dado que Sir Henry ha muerto a consecuencia de la caída. Pero pongo al cielo por testigo de que a pesar de toda su astucia, ¡ese individuo estará en mi poder antes de veinticuatro horas!

   Le cœur serré, abattus par l’épouvantable accident qui terminait si brusquement notre longue et ingrate mission, nous nous tenions chacun d’un côté de ce cadavre. La lune se levait. Nous gravîmes le sommet des roches du haut desquels cet infortuné sir Henry était tombé et, de ce point culminant, nous promenâmes nos regards sur la lande, irrégulièrement illuminée par les pâles rayons de l’astre de la nuit. Dans le lointain, à plusieurs milles de distance, brillait, dans la direction de Grimpen, une petite lumière jaune. Elle ne pouvait venir que de la demeure isolée de Stapleton. Je me tournai vers elle et, montrant le poing dans un geste de menace :

   Nos quedamos inmóviles con el corazón lleno de amargura a ambos lados del cuerpo destrozado, abrumados por aquel repentino e irreparable desastre que había puesto tan lamentable fin a nuestros largos y fatigosos esfuerzos. Luego, mientras salía la luna, trepamos a las rocas desde cuya cima había caído nuestro pobre amigo y contemplamos el páramo en sombras, mitad plata y mitad oscuridad. Muy lejos, a kilómetros de distancia en la dirección de Grimpen, brillaba constanteuna luz amarilla. Únicamente podía venir de la casa solitaria de los Stapleton. Mientras la miraba agité el puño y dejé escapar una amarga maldición.

   « Pourquoi n’avons-nous pas arrêté cet homme ? dis-je à Sherlock Holmes.

   -¿Por qué no lo detenemos ahora mismo?

   — Les preuves suffisantes nous manquent. Le coquin est habile et rusé au suprême degré. En justice, il ne faut pas se contenter de savoir, il faut encore prouver. À la première fausse manœuvre, le drôle nous aurait échappé certainement.

   -Nuestro caso no está terminado. Ese individuo es extraordinariamente cauteloso y astuto. No cuenta lo que sabemos sino lo que podemos probar. Un solo movimiento en falso y quizá se nos escape aún ese bellaco.

   — Alors qu’allons-nous faire ?

   -¿Qué podemos hacer?

   — La journée de demain sera bien remplie. Pour cette nuit, bornons-nous à rendre les derniers devoirs à notre pauvre ami. »

   -Mañana no nos faltarán ocupaciones. Esta noche sólo nos queda rendir un último tributo a nuestro pobre amigo.

   Nous nous rapprochâmes du cadavre de sir Henry. J’eus un accès de douleur à la vue de ces membres tordus par les dernières convulsions de l’agonie, et mes yeux se remplirent de larmes.

   Juntos descendimos de nuevo la escarpada pendiente y nos acercamos al cadáver, que se recortaba como una mancha negra sobre las piedras plateadas. La angustia que revelaban aquellos miembros dislocados me provocó un espasmo de dolor y las lágrimas me enturbiaron los ojos.

   -¡Hemos de pedir ayuda, Holmes! No es posible llevarlo desde aquí hasta la mansión. ¡Cielo santo! ¿Se ha vuelto loco?

   Holmes avait poussé un cri et s’était penché sur le cadavre. Il riait, il dansait, en se frottant les mains. Était-ce bien là mon compagnon, si flegmatique, si maître de lui ?

   Mi amigo había lanzado una exclamación al tiempo que se inclinaba sobre el cuerpo. Y ahora bailaba y reía y me estrechaba la mano. ¿Era aquél el Sherlock Holmes severo y reservado que yo conocía? ¡Cuánto fuego escondido!

   « Une barbe ! une barbe ! s’écria-t-il. Cet homme a une barbe !

   -¡Una barba! ¡Una barba! ¡El muerto tiene barba!

   — Une barbe ? répétai-je, de plus en plus étonné.

   -¿Barba?

   — Ce n’est pas le baronnet… c’est… oui, c’est mon voisin le convict ! »

   -No es el baronet..., es..., ¡mi vecino, el preso fugado!

   Fiévreusement, nous retournâmes le cadavre en le plaçant sur le dos. Une barbe, raidie par le sang coagulé, dressa sa pointe vers le ciel. Impossible de se méprendre sur ce front proéminent ni sur ces yeux caves. Je reconnus le visage aperçu quelques jours auparavant au-dessus de la bougie placée dans une anfractuosité de roche — le visage de Selden l’assassin.

   Con febril precipitación dimos la vuelta al cadáver, y la barba goteante apuntaba a la luna, clara y fría. No había la menor duda sobre los abultados arcos supraorbitales y los hundidos ojos de aspecto bestial. Se trataba del mismo rostro que me había mirado con cólera a la luz de la vela por encima de la roca: el rostro de Selden, el criminal.

   La lumière se fit aussitôt dans mon esprit. Je me souvins que le baronnet avait donné ses vieux effets à Barrymore. Celui-ci les avait remis à son beau-frère pour l’aider à fuir. Bottines, chemise, chapeau, tout avait appartenu à sir Henry. Certes, cet homme avait trouvé la mort dans des circonstances particulièrement tragiques, mais les juges ne l’avaient-ils pas déjà condamné ? Le cœur transporté d’allégresse, je racontai à Holmes que le baronnet avait fait cadeau de sa vieille garde-robe à son valet de chambre.

   Luego, en un instante, lo entendí todo. Recordé que el baronet había regalado a Barrymore sus viejas prendas de vestir. El mayordomo se las había traspasado a Selden para facilitarle la huida. Botas, camisa, gorra: todo era de Sir Henry. La tragedia seguía siendo espantosa, pero, al menos de acuerdo con las leyes de su país, aquel hombre había merecido la muerte. Con el corazón rebosante de agradecimiento y de alegría expliqué a Holmes lo que había sucedido.

   « Ces vêtements ont occasionné la mort de ce pauvre diable, me répondit Sherlock. Pour dresser son chien, Stapleton s’est servi d’un objet soustrait à sir Henry — probablement de la bottine volée à l’hôtel — et la bête a poursuivi Selden. Une chose cependant me paraît inexplicable. Comment, dans les ténèbres, le convict a-t-il su que le chien lui donnait la chasse ?

   -De modo que ese pobre desgraciado ha muerto por llevar la ropa del baronet -dijo mi amigo-. Al sabueso se le ha entrenado mediante alguna prenda de Sir Henry (la bota que le desapareció en el hotel, con toda probabilidad) y por eso ha acorralado a este hombre. Hay, sin embargo, una cosa muy extraña: dada la oscuridad de la noche, ¿cómo llegó Selden a saber que el sabueso seguía su rastro?

   — Il l’a entendu probablement.

   -Lo oyó.

   — Parce qu’un chien aboie sur la lande, un homme de la rudesse de Selden ne s’expose pas, en criant comme un forcené, au risque d’une arrestation. Il devait être arrivé au paroxysme de la terreur. D’ailleurs, de la durée de ses appels, je puis conclure qu’il a couru longtemps devant le chien et à une assez grande distance de lui. Comment savait-il que l’animal avait pris sa piste ?

   -Oír a un sabueso en el páramo no habría asustado a un hombre como él hasta el punto de exponerse a una nueva captura a causa de sus frenéticos alaridos pidiendo ayuda. Si nos guiamos por sus gritos, aún corrió mucho tiempo después de saber que el animal lo perseguía. ¿Cómo lo supo?

   — En supposant que nos conjectures soient vraies, je trouve plus inexplicable encore….

   -Para mí es un misterio todavía mayor por qué ese sabueso, suponiendo que todas nuestras conjeturas sean correctas...

   — Je ne suppose rien, interrompit Sherlock Holmes.

   -Yo no supongo nada.

   — Alors, ripostai-je, pourquoi aurait-on lâché ce chien sur la lande, cette nuit ? Je ne présume pas qu’on le laisse continuellement vagabonder. Stapleton l’aura mis en liberté parce qu’il avait de bonnes misons de croire que sir Henry sortirait ce soir.

   -Bien, pero ¿por qué tendría que estar suelto ese animal precisamente esta noche? Imagino que no siempre anda libre por el páramo. Stapleton no lo habría dejado salir sin buenas razones para pensar que iba a encontrarse con Sir Henry.

   — Il est plus difficile de répondre à mes points d’interrogation qu’aux vôtres. Nous serons bientôt fixés sur ce qui vous préoccupe, tandis que les questions que je me pose demeureront éternellement un mystère pour nous…. En attendant, nous voilà bien embarrassés de ce cadavre. Nous ne pouvons l’abandonner en pâture aux vautours et aux renards.

   -Mi dificultad es la más ardua de las dos, porque creo que muy pronto encontraremos una explicación para la suya, mientras que la mía quizá siga siendo siempre un misterio. Ahora el problema es, ¿qué vamos a hacer con el cuerpo de este pobre desgraciado? No podemos dejarlo aquí a merced de los zorros y de los cuervos.

   — Je propose de le placer dans une de ces huttes, jusqu’à ce que nous ayons prévenu la police.

   -Sugiero que lo metamos en uno de los refugios hasta que podamos informar a la policía.

   — Accepté, dit Holmes. À nous deux, nous l’y porterons facilement…. Mais qui vient là, Watson ?… C’est Stapleton lui-même ! Quelle audace ! Pas un mot qui donne l’éveil… pas un mot, sinon toutes mes combinaisons s’effondreront. »

   -De acuerdo. Estoy seguro de que podremos trasladarlo entre los dos. ¡Caramba, Watson! ¿Qué es lo que veo? Nuestro hombre en persona. ¡Fantástico! ¡No cabe mayor audacia! Ni una palabra que revele lo que sabemos; ni una palabra, o mis planes se vienen abajo.

   Sur la lande, une forme indécise s’avançait vers nous ; je distinguais le cercle rouge d’un cigare allumé. Sous la lumière incertaine de la lune, je reconnus la démarche saccadée du naturaliste. À notre vue, il s’arrêta ; puis, presque aussitôt, il continua son chemin.

   Una figura se acercaba por el páramo, acompañada del débil resplandor rojo de un cigarro puro. La luna brillaba en lo alto del cielo y me fue posible distinguir el aspecto atildado y el caminar desenvuelto del naturalista. Stapleton se detuvo al vernos, pero sólo unos instantes.

   « Hé quoi, docteur Watson, vous ici ? fit-il. Vous êtes le dernier homme que je comptais rencontrer à cette heure sur la lande. Mais que vois-je ? Un blessé ! Ce n’est pas ?… Dites-moi vite que ce n’est pas sir Henry ! » Il passa rapidement devant moi et se baissa pour regarder le cadavre. Je l’entendis aspirer l’air profondément ; en même temps son cigare s’échappa de ses doigts.

   -Vaya, doctor Watson; me cuesta trabajo creer que sea usted, la última persona que hubiera esperado encontrar en el páramo a estas horas de la noche. Pero, Dios mío, ¿qué es esto? ¿Alguien herido? ¡No! ¡No me diga que se trata de nuestro amigo Sir Henry!

    Pasó precipitadamente a mi lado para agacharse junto al muerto. Le oí hacer una brusca inspiración y el cigarro se le cayó de la mano.

   « Quel est cet homme ? bégaya-t-il.

   -¿Quién..., quién es este individuo? -tartamudeó.

   — Selden, le prisonnier évadé de la prison de Princetown. »

   -Es Selden, el preso fugado de Princetown.

   Stapleton tourna vers nous un visage hagard. Par un suprême effort, il refoula au fond de son être son désappointement et sa stupeur. Ses regards se portaient alternativement sur Holmes et sur moi.

   Al volverse hacia nosotros la expresión de Stapleton era espantosa, pero, con un supremo esfuerzo, logró superar su asombro y su decepción. Luego nos miró inquisitivamente a los dos.

   « Quelle déplorable aventure ! » reprit-il enfin.

    Et s’adressant plus particulièrement à moi, il ajouta : « De quoi est-il mort ?

   -¡Cielo santo! ¡Qué cosa tan espantosa! ¿Cómo ha muerto?

   — Nous croyons, répondis-je, qu’il se sera cassé la tête en tombant de ces rochers. Nous nous promenions sur la lande mon ami et moi, lorsque nous avons entendu des cris.

   -Parece haberse roto al cuello al caer desde aquellas rocas. Mi amigo y yo paseábamos por el páramo cuando oímos un grito.

   — Moi aussi…. Je ne suis même accouru que pour cela. J’avais des inquiétudes au sujet de sir Henry. »

   -Yo también oí un grito. Eso fue lo que me hizo salir. Estaba intranquilo a causa de Sir Henry.

   Je ne pus m’empêcher de demander : « Pourquoi plutôt au sujet de sir Henry que de toute autre personne ?

   -¿Por qué acerca de Sir Henry en particular? -no pude por menos de preguntar.

   — Je l’avais invité à passer la soirée chez nous. J’étais fort surpris qu’il ne fût pas venu et, naturellement, en entendant crier, j’ai redouté quelque malheur… Auriez-vous par hasard entendu autre chose ? »

    Bien que Stapleton eût prononcé négligemment cette dernière phrase il nous couvait des yeux tout, en parlant.

   -Porque le había propuesto que viniera a mi casa. Me sorprendió que no se presentara y, como es lógico, me alarmé al oír gritos en el páramo. Por cierto -sus ojos escudriñaron de nuevo mi rostro y el de Holmes-, ¿han oído alguna otra cosa además de un grito?

   « Non,… n’est-ce pas, Watson ? répliqua Holmes. Non.

   -No -dijo Holmes-, ¿y usted?

   -Tampoco.

   — Mais pourquoi cette question ? interrogea mon ami d’un air innocent.

   -Entonces, ¿a qué se refiere?

   — Vous connaissez les sottes histoires que racontent les paysans sur un chien-fantôme…. On prétend qu’il hurle parfois la nuit sur la lande…. Je me demandais si, par hasard, cet étrange bruit n’aurait pas retenti ce soir.

   -Bueno, ya conoce las historias de los campesinos acerca de un sabueso fantasmal. Según cuentan se le oye de noche en el páramo. Me preguntaba si en esta ocasión habría alguna prueba de un sonido así.

   — Pas que je sache, répondis-je.

   -No hemos oído nada-dije.

   — Quel est votre avis sur l’accident survenu à ce pauvre diable ? continua Stapleton.

   -Y, ¿cuál es su teoría sobre la muerte de este pobre desgraciado?

   — Les transes perpétuelles dans lesquelles il vivait et les privations auxquelles l’exposait son genre de vie ont probablement ébranlé sa raison. Dans un accès de folie, il s’est mis à courir sur le plateau et, en tombant du haut de ces roches, il se sera fracturé le crâne.

   -No me cabe la menor duda de que la ansiedad y las inclemencias del tiempo le han hecho perder la cabeza. Ha echado a correr por el páramo enloquecido y ha terminado por caerse desde ahí y romperse el cuello.

   — Cela me paraît très vraisemblable, approuva Stapleton, avec un soupir qui témoignait d’un soulagement interne. Et vous, monsieur Holmes, quel est votre avis ? »

   -Parece la teoría más razonable -dijo Stapleton, acompañando sus palabras con un suspiro que a mí me pareció de alivio-. ¿Cuál es su opinión, señor Holmes?

   Mon ami esquissa un vague salut.

   Mi amigo hizo una inclinación de cabeza a manera de cumplido.

   « Je trouve, dit-il, que vous acceptez bien facilement les solutions.

   -Identifica usted muy pronto a las personas -dijo.

   — Depuis la venue du docteur Watson, reprit le naturaliste, nous vous attendions tous les jours…. Vous arrivez pour assister à un drame.

   -Le hemos estado esperando desde que llegó el doctor Watson. Ha venido usted a tiempo de presenciar una tragedia.

   — Oui. Demain, en retournant à Londres, j’emporterai avec moi un pénible souvenir.

   -Así es, efectivamente. No tengo la menor duda de que la explicación de mi amigo se ajusta plenamente a los hechos. Mañana volveré a Londres con un desagradable recuerdo.

   — Vous repartez demain ?

   -¿Regresa usted mañana?

   — J’en ai l’intention.

   -Ésa es mi intención.

   — Je souhaite que votre visite ait fait un peu de lumière sur ces événements qui troublent la contrée. »

   -Espero que su visita haya arrojado alguna luz sobre estos acontecimientos que tanto nos han desconcertado.

   Holmes haussa les épaules ;

   Holmes se encogió de hombros.

   « On ne cueille pas toujours autant de lauriers que l’on croit, fit-il. Pour dégager la vérité, il faut des faits et non des légendes ou des rumeurs. J’ai complètement échoué dans ma mission. »

   -No siempre se consigue el éxito deseado. Un investigador necesita hechos, no leyendas ni rumores. No ha sido un caso satisfactorio.

   Mon ami parlait sur un ton de franchise et d’indifférence parfaitement joué. Cependant Stapleton ne le perdait pas des yeux. Il se retourna vers moi, en disant :

   Mi amigo hablaba con su aire más sincero y despreocupado. Stapleton seguía mirándolo con gran fijeza. Luego se volvió hacia mí.

   « Je voudrais bien transporter chez moi le cadavre de ce malheureux, mais je crains d’effrayer ma sœur. Recouvrons-lui le visage…. Il restera ainsi sans danger jusqu’à demain matin. »

   -Les sugeriría que trasladásemos a este pobre infeliz a mi casa, pero mi hermana se asustaría tanto que no me parece que esté justificado. Creo que si le cubrimos el rostro estará seguro hasta mañana.

   Nous fîmes ce que conseillait Stapleton. Puis, malgré son insistance pour nous emmener à Merripit house, Holmes et moi nous reprîmes le chemin de Baskerville, laissant le naturaliste rentrer seul chez lui. En nous retournant nous vîmes sa silhouette s’éloigner lentement à travers l’immensité de la lande.

   Así lo hicimos. Después de rechazar la hospitalidad que Stapleton nos ofrecía, Holmes y yo nos dirigimos hacia la mansión de los Baskerville, dejando que el naturalista regresara solo a su casa. Al volver la vista vimos cómo se alejaba lentamente por el ancho páramo y, detrás de él, la mancha negra sobre la pendiente plateada que mostraba el sitio donde yacía el hombre que había tenido tan horrible fin.

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