Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 24

   XXIV

   El reino de coral

   LE ROYAUME DU CORAIL

   Al día siguiente, me desperté con la cabeza singularmente despejada, y vi con sorpresa que me hallaba en mi camarote. Mis compañeros debían haber sido también reintegrados al suyo sin darse cuenta, como yo. Como yo, ignoraban lo ocurrido en esa noche. Para desvelar el misterio, sólo podía confiar en el azar de lo porvenir.

   Le lendemain, je me réveillai la tête singulièrement dégagée. A ma grande surprise, j'étais dans ma chambre. Mes compagnons. sans doute, avaient été réintégrés dans leur cabine, sans qu'ils s'en fussent aperçus plus que moi. Ce qui s'était passé pendant cette nuit, ils l'ignoraient comme je l'ignorais moi-même, et pour dévoiler ce mystère, je ne comptais que sur les hasards de l'avenir.

   La idea de salir del camarote me llevó a preguntarme si me hallaría preso o libre nuevamente. Libre por completo. Abrí la puerta, recorrí los pasillos y subí la escalera central. Las escotillas, cerradas la víspera, estaban abiertas.

   Je songeai alors à quitter ma chambre. Étais-je encore une fois libre ou prisonnier? Libre entièrement. J'ouvris la porte, je pris par les coursives, je montai l'escalier central. Les panneaux, fermés la veille, étaient ouverts. J'arrivai sur la plate-forme.

   Llegué a la plataforma, donde ya estaban, esperándome, Ned y Conseil. A mis preguntas respondieron diciendo que no sabían nada. Les había sorprendido hallarse en su camarote, al despertarse de un pesado sueño que no había dejado en ellos recuerdo alguno.

   Ned Land et Conseil m'y attendaient. Je les interrogeai. Ils ne savaient rien. Endormis d'un sommeil pesant qui ne leur laissait aucun souvenir, ils avaient été très surpris de se retrouver dans leur cabine.

   El Nautilus estaba tan tranquilo y tan misterioso como siempre, navegando por la superficie de las olas a una marcha moderada. Nada parecía haber cambiado a bordo.

   Quant au Nautilus, il nous parut tranquille et mystérieux comme toujours. Il flottait à la surface des flots sous une allure modérée. Rien ne semblait changé à bord.

   Ned Land observaba el mar con sus ojos penetrantes. No había nada a la vista. El canadiense no señaló nada nuevo en el horizonte, ni vela ni tierra.

Soplaba una sonora brisa del Oeste, que encrespaba al mar en largas olas, sometiendo al Nautilus a un sensible balanceo.

   Ned Land, de ses yeux pénétrants, observa la mer. Elle était déserte. Le Canadien ne signala rien de nouveau à l'horizon, ni voile, ni terre. Une brise d'ouest soufflait bruyamment, et de longues lames, échevelées par le vent, imprimaient à l'appareil un très sensible roulis.

   Tras haber renovado su aire, el Nautilus se sumergió a una profundidad media de quince metros, al objeto, al parecer, de poder emerger rápidamente a la superficie, operación que, contra toda costumbre, se practicó en varias ocasiones durante aquella jornada del 19 de enero. En todas ellas, el segundo subía a la plataforma y pronunciaba su frase habitual.

   Le Nautilus, après avoir renouvelé son air, se maintint à une profondeur moyenne de quinze mètres, de manière à pouvoir revenir promptement à la surface des flots. Opération qui, contre l'habitude, fut pratiquée plusieurs fois, pendant cette journée du 19 janvier. Le second montait alors sur la plate-forme, et la phrase accoutumée retentissait à l'intérieur du navire.

   El capitán Nemo no apareció durante toda la mañana. El único miembro de la tripulación a quien vi fue al steward, que me sirvió la comida con su exactitud y mutismo de costumbre.

   Quant au capitaine Nemo, il ne parut pas. Des gens du bord, je ne vis que l'impassible stewart, qui me servit avec son exactitude et son mutisme ordinaires.

   Hacia las dos de la tarde me hallaba en el salón, ocupado en clasificar mis notas, cuando apareció el capitán. A mi saludo respondió con una inclinación casi impercetible, sin dirigirme la palabra. Volví a mi trabajo, esperando que me diera quizá alguna explicación sobre los acontecimientos de la noche anterior, pero no me dijo nada. Le miré. Su rostro denunciaba la fatiga, sus ojos enrojecidos no habían sido refrescados por el sueño. Toda su fisonomía expresaba una profunda tristeza, un sentimiento de pesadumbre real. Iba y venía, se sentaba y se incorporaba, tomaba un libro al azar para dejarlo en seguida, consultaba sus instrumentos sin tomar notas como solía, y parecía no poder estar quieto ni un instante.

   Vers deux heures, j'étais au salon. occupé à classer mes notes, lorsque le capitaine ouvrit la porte et parut. Je le saluai. Il me rendit un salut presque imperceptible, sans m'adresser la parole. Je me remis à mon travail, espérant qu'il me donnerait peut-être des explications sur les événements qui avaient marqué la nuit précédente. Il n'en fit rien. Je le regardai. Sa figure me parut fatiguée; ses yeux rougis n'avaient pas été rafraîchis par le sommeil; sa physionomie exprimait une tristesse profonde, un réel chagrin. Il allait et venait, s'asseyait et se relevait, prenait un livre au hasard, l'abandonnait aussitôt. consultait ses instruments sans prendre ses notes habituelles, et semblait ne pouvoir tenir un instant en place.

   Al fin se acercó a mí y me dijo:

   Enfin, il vint vers moi et me dit:

   -¿Es usted médico, señor Aronnax?

   «Etes-vous médecin, monsieur Aronnax?»

   Era tan inesperada su pregunta, que me quedé mirándole sin responder.

   Je m'attendais si peu à cette demande, que je le regardai quelque temps sans répondre.

   -¿Es usted médico? -repitió-. Sé que algunos de sus colegas han hecho estudios de medicina, como Gratiolet, Moquin Tandon y otros.

   «Etes-vous médecin? répéta-t-il. Plusieurs de vos collègues ont fait leurs études de médecine, Gratiolet, Moquin-Tandon et autres.

   -En efecto -dije-. Soy médico y he practicado durante varios años como interno de hospitales, antes de entrar en el Museo.

   — En effet, dis-je, je suis docteur et interne des hôpitaux. J'ai pratiqué pendant plusieurs années avant d'entrer au Muséum.

   -Bien, muy bien.

   — Bien, monsieur.»

   Mi respuesta satisfizo evidentemente al capitán Nemo.

Ignorando cuáles pudieran ser sus intenciones, esperé que me hiciera nuevas preguntas, reservándome para responderle según las circunstancias.

   Ma réponse avait évidemment satisfait le capitaine Nemo. Mais ne sachant où il en voulait venir, j'attendis de nouvelles questions, me réservant de répondre suivant les circonstances.

   -Señor Aronnax, ¿aceptaría usted asistir a uno de mis hombres?

   «Monsieur Aronnax, me dit le capitaine, consentiriez-vous à donner vos soins à l'un de mes hommes?

   -¿Tiene usted un enfermo?

   — Vous avez un malade?

   -Sí.

   — Oui.

   -Estoy a su disposición.

   — Je suis prêt à vous suivre.

   -Sígame.

   — Venez.»

   Debo confesar que me sentía excitado. No sé por qué veía yo una cierta conexión entre la enfermedad de uno de los tripulantes y los acontecimientos de la víspera, y este misterio me preocupaba casi tanto como el enfermo.

   J'avouerai que mon coeur battait. Je ne sais pourquoi je voyais une certaine connexité entre cette maladie d'un homme de l'équipage et les événements de la veille, et ce mystère me préoccupait au moins autant que le malade.

   El capitán Nemo me condujo a la popa del Nautilus y me hizo entrar en un camarote en el que sobre un lecho yacía un hombre de unos cuarenta años de edad, de aspecto enérgico.

   Le capitaine Nemo me conduisit à l'arrière du Nautilus, et me fit entrer dans une cabine située près du poste des matelots.

   Era un verdadero prototipo del anglosajón.

   Là, sur un lit, reposait un homme d'une quarantaine d'années, à figure énergique, vrai type de l'Anglo-Saxon.

   Al inclinarme sobre él vi que no era simplemente un enfermo, sino un herido. Su cabeza, envuelta en vendajes sanguinolentos, reposaba sobre una doble almohada. Le retiré el vendaje. El herido me miraba fijamente, sin proferir una sola queja.

   Je me penchai sur lui. Ce n'était pas seulement un malade, c'était un blessé. Sa tête, emmaillotée de linges sanglants, reposait sur un double oreiller. Je détachai ces linges, et le blessé, regardant de ses grands yeux fixes, me laissa faire, sans proférer une seule plainte.

   La herida era horrible. El cráneo, machacado por un instrumento contundente, dejaba el cerebro al descubierto. La sustancia cerebral había sufrido una profunda atrición y se habían producido unos cuajarones sanguíneos con un color parecido al de las heces del vino. Había a la vez contusión y conmocion cerebrales. La respiración del enfermo era lenta. Su rostro estaba agitado por espasmódicas contracciones musculares. La flegmasía cerebral era completa y provocaba ya la parálisis de la sensibilidad y del movimiento.

   La blessure était horrible. Le crâne, fracassé par un instrument contondant, montrait la cervelle à nu, et la substance cérébrale avait subi une attrition profonde. Des caillots sanguins s'étaient formés dans la masse diffluente, qui affectait une couleur lie de vin. Il y avait eu à la fois contusion et commotion du cerveau. La respiration du malade était lente, et quelques mouvements spasmodiques des muscles agitaient sa face. La phlegmasie cérébrale était complète et entraînait la paralysie du sentiment et du mouvement.

   El pulso del herido era intermitente. Comenzaban a enfriarse las extremidades del cuerpo. Comprendí que la muerte se acercaba sin que fuera posible hacer nada por impedirlo. Tras haber vendado al herido, me dirigí al capitán Nemo.

   Je pris le pouls du blessé. Il était intermittent. Les extrémités du corps se refroidissaient déjà, et je vis que la mort s'approchait, sans qu'il me parût possible de l'enrayer. Après avoir pansé ce malheureux, je rajustai les linges de sa tête, et je me retournai vers le capitaine Nemo.

   -¿Cómo se ha producido esta herida?

   «D'où vient cette blessure? Lui demandai-je.

   -¿Qué puede importar eso? -respondió evasivamente el capitán-. Un choque del Nautílus ha roto una de las palancas de la maquinaria y herido a este hombre. Pero, dígame, ¿cómo está?

   — Qu'importe! répondit évasivement le capitaine. Un choc du Nautilus a brisé un des leviers de la machine, qui a frappé cet homme. Mais votre avis sur son état?»

   Al ver mi vacilación en responder, el capitán me dijo:

   J'hésitais à me prononcer.

   -Puede usted hablar libremente. Este hombre no comprende el francés.

   «Vous pouvez parler, me dit le capitaine. Cet homme n'entend pas le français.»

   Miré nuevamente al herido y respondí:

   Je regardai une dernière fois le blessé, puis je répondis:

   -Va a morir de aquí a dos horas.

   «Cet homme sera mort dans deux heures.

   -¿No hay nada que hacer?

   — Rien ne peut le sauver?

   -Nada.

   — Rien.»

   Pude ver cómo se crispaban las manos del capitán Nemo, y cómo brotaban las lágrimas de sus ojos, que yo no hubiera creído hechos para llorar.

   La main du capitaine Nemo se crispa, et quelques larmes glissèrent de ses yeux, que je ne croyais pas faits pour pleurer.

   Durante algunos momentos seguí observando al agonizante, cuya palidez iba aumentando bajo la luz eléctrica que iluminaba su lecho mortal. Miraba su rostro inteligente, surcado de prematuras arrugas labradas tal vez hacía tiempo por la desgracia, si no por la miseria.

Trataba de sorprender el secreto de su vida en las últimas palabras que pudieran dejar escapar sus labios.

   Pendant quelques instants, j'observai encore ce mourant dont la vie se retirait peu à peu. Sa pâleur s'accroissait encore sous l'éclat électrique qui baignait son lit de mort. Je regardais sa tête intelligente. sillonnée de rides prématurées, que le malheur, la misère peut-être. avaient creusées depuis longtemps. Je cherchais à surprendre le secret de sa vie dans les dernières paroles échappées à ses lèvres!

   -Puede usted retirarse, señor Aronnax -me dijo el capitán Nemo.

   «Vous pouvez vous retirer, monsieur Aronnax», me dit le capitaine Nemo.

   Dejé al capitán en el camarote del agonizante y volví al mío, muy emocionado por aquella escena. Durante todo el día me sentí agitado por siniestros presentimientos. Dormí mal aquella noche, y en los momentos de duermevela creí oír lejanos suspiros, y algo así como una fúnebre salmodia. ¿Sería aquello una plegaria de difuntos en esa lengua que yo no podía comprender?

   Je laissai le capitaine dans la cabine du mourant, et je regagnai ma chambre. très ému de cette scène. Pendant toute la journée, je fus agité de sinistres pressentiments. La nuit, je dormis mal, et, entre mes songes fréquemment interrompus, je crus entendre des soupirs lointains et comme une psalmodie funèbre. Était-ce la prière des morts, murmurée dans cette langue que je ne savais comprendre?

   Al día siguiente, por la mañana, cuando subí al puente hallé allí al capitán Nemo. Nada más verme me dijo:

   Le lendemain matin, je montai sur le pont. Le capitaine Nemo m'y avait précédé. Dès qu'il m'aperçut. il vint à moi.

   -Señor profesor, ¿desea hacer hoy una excursión submarina?

   «Monsieur le professeur, me dit-il, vous conviendrait-il de faire aujourd'hui une excursion sous-marine?

   -¿Con mis compañeros?

   — Avec mes compagnons? demandai-je.

   -Si quieren.

   — Si cela leur plaît.

   -Estamos a sus órdenes, capitán.

   — Nous sommes à vos ordres, capitaine.

   -Vayan, pues, a ponerse sus escafandras.

   — Veuillez donc aller revêtir vos scaphandres.»

   Nada me dijo del moribundo o del muerto. Fui a buscar a Ned Land y a Conseil, a quienes participé la proposición del capitán Nemo. Conseil se apresuró a aceptar y, esta vez, el canadiense se mostró muy dispuesto a seguirnos.

   Du mourant ou du mort il ne fut pas question. Je rejoignis Ned Land et Conseil. Je leur fis connaître la proposition du capitaine Nemo. Conseil s'empressa d'accepter, et, cette fois, le Canadien se montra très disposé à nous suivre.

   Eran las ocho de la mañana. Media hora después estábamos ya vestidos para ese nuevo paseo, y equipados de los dos aparatos de alumbrado y de respiración. Se abrió la doble puerta, y, acompañados del capitán Nemo, al que seguían doce hombres de la tripulación, pusimos el pie a una profundidad de diez metros sobre el suelo firme en el que reposaba el Nautilus.

   Il était huit heures du matin. A huit heures et demie, nous étions vêtus pour cette nouvelle promenade, et munis des deux appareils d'éclairage et de respiration. La double porte fut ouverte, et, accompagnés du capitaine Nemo que suivaient une douzaine d'hommes de l'équipage, nous prenions pied à une profondeur de dix mètres sur le sol ferme où reposait le Nautilus.

   Una ligera pendiente nos condujo a un fondo accidentado, a una profundidad de unas quince brazas. Aquel fondo difería mucho del que había visitado durante mi primera excursión bajo las aguas del océano Pacífico. Ni arena fina, ni praderas submarinas, ni bosques pelágicos. Reconocí inmediatamente la maravillosa región a que nos conducía aquel día el capitán Nemo. Era el reino del coral.

   Une légère pente aboutissait à un fond accidenté. par quinze brasses de profondeur environ. Ce fond différait complètement de celui que j'avais visité pendant ma première excursion sous les eaux de l'Océan Pacifique. Ici, point de sable fin, point de prairies sous-marines, nulle forêt pélagienne. Je reconnus immédiatement cette région merveilleuse dont, ce jour-là, le capitaine Nemo nous faisait les honneurs. C'était le royaume du corail.

   Entre los zoófltos y en la clase de los alcionarios figura el orden de los gorgónidos, que incluye a las gorgonias, las isis y los coralarios. Es a este último grupo al que pertenece el coral, curiosa sustancia que fue alternativamente clasificada en los reinos mineral, vegetal y animal. Utilizada como remedio por los antiguos y como joya ornamental por los modernos, su definitiva incorporación al reino animal, hecha por el marsellés Peysonnel, data tan sólo de 1694.

   Dans l'embranchement des zoophytes et dans la classe des alcyonnaires, on remarque l'ordre des gorgonaires qui renferme les trois groupes des gorgoniens, des isidiens et des coralliens. C'est à ce dernier qu'appartient le corail, curieuse substance qui fut tour à tour classée dans les règnes minéral, végétal et animal. Remède chez les anciens, bijou chez les modernes, ce fut seulement en 1694 que le Marseillais Peysonnel le rangea définitivement dans le règne animal.

   El coral es una colonia de pequeñísimos animales unidos entre sí por un polípero calcáreo y ramificado de naturaleza quebradiza. Estos pólipos tienen un generador único que los produce por brotes. Su vida comunal no les dispensa de tener una existencia propia. Es, pues, una especie de socialismo natural.

Yo conocía los últimos estudios hechos sobre este curioso zoófito que se mineraliza al arborizarse, según la muy atinada observación de los naturalistas, y nada podía tener mayor interés para mí que visitar uno de esos bosques petrificados que la naturaleza ha plantado en el fondo del mar.

   Le corail est un ensemble d'animalcules, réunis sur un polypier de nature cassante et pierreuse. Ces polypes ont un générateur unique qui les a produits par bourgeonnement, et ils possèdent une existence propre, tout en participant à la vie commune. C'est donc une sorte de socialisme naturel. Je connaissais les derniers travaux faits sur ce bizarre zoophyte, qui se minéralise tout en s'arborisant, suivant la très juste observation des naturalistes, et rien ne pouvait être plus intéressant pour moi que de visiter l'une de ces forêts pétrifiées que la nature a plantées au fond des mers.

   Con los aparatos Ruhmkorff en funcionamiento, caminamos a lo largo de un banco de coral en vía de formación, que, con el tiempo, llegará a cerrar un día esta zona del océano índico. El camino estaba bordeado de inextricables espesuras formadas por el entrelazamiento de arbustos coronados por florecillas de blancas corolas en forma de estrella. Pero a diferencia de las plantas terrestres, aquellas arborescencias, fijadas a las rocas del suelo, se dirigían todas de arriba abajo.

   Les appareils Rumhkorff furent mis en activité, et nous suivîmes un banc de corail en voie de formation, qui, le temps aidant, fermera un jour cette portion de l'océan indien. La route était bordée d'inextricables buissons formés par l'enchevêtrement d'arbrisseaux que couvraient de petites fleurs étoilées à rayons blancs. Seulement, à l'inverse des plantes de la terre, ces arborisations, fixées aux rochers du sol, se dirigeaient toutes de haut en bas.

   La luz producía maravillosos efectos entre aquellos ramajes tan vivamente coloreados. Bajo la ondulación de las aguas parecían temblar aquellos tubos membranosos y cilíndricos, que me ofrecían la tentación de coger sus frescas corolas ornadas de delicados tentáculos, recién abiertas unas, apenas nacientes otras, que los peces rozaban al pasar como bandadas de pájaros. Pero bastaba que acercara la mano a aquellas flores vivas, como sensitivas, para que la alarma recorriera la colonia. Las corolas blancas se replegaban en sus estuches rojos, las flores se desvanecían ante mis ojos, y el «matorral» se transformaba en un bloque pétreo.

   La lumière produisait mille effets charmants en se jouant au milieu de ces ramures si vivement colorées. Il me semblait voir ces tubes membraneux et cylindriques trembler sous l'ondulation des eaux. J'étais tenté de cueillir leurs fraîches corolles ornées de délicats tentacules, les unes nouvellement épanouies, les autres naissant à peine, pendant que de légers poissons, aux rapides nageoires, les effleuraient en passant comme des volées d'oiseaux. Mais, si ma main s'approchait de ces fleurs vivantes, de ces sensitives animées, aussitôt l'alerte se mettait dans la colonie. Les corolles blanches rentraient dans leurs étuis rouges, les fleurs s'évanouissaient sous mes regards, et le buisson se changeait en un bloc de mamelons pierreux.

   El azar me había puesto en presencia de una de las más preciosas muestras de este zoófito. Aquel coral era tan valioso como el que se pesca en el Mediterráneo, a lo largo de las costas de Francia, Italia y del Norte de África. Por sus vivos tonos, justificaba los poéticos nombres de flor y espuma de sangre que da el comercio a sus más hermosos productos.

El coral llega a venderse hasta a quinientos francos el kilogramo, y el que allí tenía ante mis ojos hubiera hecho la fortuna de un gran número de joyeros. La preciosa materia, mezclada a menudo con otros políperos, formaba esos conjuntos inextricables y compactos que se conocen con el nombre de «macciota», y entre los cuales pude ver admirables especímenes de coral rosa.

   Le hasard m'avait mis là en présence des plus précieux échantillons de ce zoophyte. Ce corail valait celui qui se pêche dans la Méditerranée, sur les côtes de France, d'Italie et de Barbarie. Il justifiait par ses tons vifs ces noms poétiques de fleur de sang et d'écume de sang que le commerce donne à ses plus beaux produits. Le corail se vend jusqu'à cinq cents francs le kilogramme, et en cet endroit, les couches liquides recouvraient la fortune de tout un monde de corailleurs. Cette précieuse matière, souvent mélangée avec d'autres polypiers, formait alors des ensembles compacts et inextricables appelés «macciota», et sur lesquels je remarquai d'admirables spécimens de corail rose.

   Pero pronto los «matorrales» se espesaron y crecieron las formaciones arbóreas, abriéndose ante nosotros verdaderos sotos petrificados y largas galerías de una arquitectura fantástica. El capitán Nemo se adentró por una de ellas a lo largo de una suave pendiente que nos condujo a una profundidad de cien metros. La luz de nuestras linternas arrancaba a veces mágicos efectos de las rugosas asperezas de aquellos arcos naturales y de las pechinas que semejaban lucernas a las que hacía refulgir con vivos centelleos. Entre los arbustos de coral vi otros pólipos no menos curiosos, melitas, iris con ramificaciones articuladas, matojos de coralinas, unas verdes y otras rojas, verdaderas algas enquistadas en sus sales calcáreas, a las que los naturalistas han alojado definitivamente, tras largas discusiones, en el reino vegetal. Un pensador ha dicho que «quizá se halle allí el límite real a partir del cual la vida empieza a salir del sueño de la piedra, sin por ello liberarse totalmente y todavía de su rudo punto de partida».

   Mais bientôt les buissons se resserrèrent, les arborisations grandirent. De véritables taillis pétrifiés et de longues travées d'une architecture fantaisiste s'ouvrirent devant nos pas. Le capitaine Nemo s'engagea sous une obscure galerie dont la pente douce nous conduisit à une profondeur de cent mètres. La lumière de nos serpentins produisait parfois des effets magiques, en s'accrochant aux rugueuses aspérités de ces arceaux naturels et aux pendentifs disposés comme des lustres, qu'elle piquait de pointes de feu. Entre les arbrisseaux coralliens, j'observai d'autres polypes non moins curieux, des mélites, des iris aux ramifications articulées, puis quelques touffes de corallines, les unes vertes, les autres rouges, véritables algues encroûtées dans leurs sels calcaires, que les naturalistes, après longues discussions, ont définitivement rangées dans le règne végétal. Mais, suivant la remarque d'un penseur, «c'est peut-être là le point réel où la vie obscurément se soulève du sommeil de pierre, sans se détacher encore de ce rude point de départ».

   Al cabo de dos horas de marcha habíamos llegado a una profundidad de unos trescientos metros, es decir, al límite extremo de la formación del coral. Allí no existía ya ni el aislado «matorral» ni el «bosquecillo» de monte bajo. Era el dominio del bosque inmenso, de las grandes vegetaciones minerales, de los enormes árboles petrificados, reunidos por guirnaldas de elegantes plumarias, esas lianas marinas, cuya belleza realzaban sus matices de color y sus destellos fosforescentes. Andábamos fácilmente bajo los altos ramajes perdidos en la oscuridad de las aguas, mientras a nuestros pies, las tubíporas, las meandrinas, las astreas, las fungias, las cariófilas, formaban un tapiz de flores sembrado de gemas resplandecientes.

   Enfin, après deux heures de marche, nous avions atteint une profondeur de trois cents mètres environ, c'est-à-dire la limite extrême sur laquelle le corail commence à se former. Mais là, ce n'était plus le buisson isolé, ni le modeste taillis de basse futaie. C'était la forêt immense, les grandes végétations minérales, les énormes arbres pétrifiés, réunis par des guirlandes d'élégantes plumarias, ces lianes de la mer, toutes parées de nuances et de reflets. Nous passions librement sous leur haute ramure perdue dans l'ombre des flots, tandis qu'à nos pieds, les tubipores, les méandrines, les astrées, les fongies, les cariophylles, formaient un tapis de fleurs, semé de gemmes éblouissantes.

   ¡Qué indescriptible espectáculo! ¡Ah! ¡No poder comunicar nuestras sensaciones! ¡Hallarse aprisionado en una jaula de metal y de vidrio! ¡Vernos imposibilitados para comunicarnos entre nosotros! ¡Ah, no poder vivir la vida de esos peces que pueblan el líquido elemento, o mejor aún, la de esos anfibios que, durante largo tiempo, pueden recorrer al albedrío de su antojo el doble dominio de la tierra y del agua!

   Quel indescriptible spectacle! Ah! que ne pouvions-nous communiquer nos sensations! Pourquoi étions-nous emprisonnés sous ce masque de métal et de verre! Pourquoi les paroles nous étaient-elles interdites de l'un à l'autre! Que ne vivions-nous, du moins, de la vie de ces poissons qui peuplent le liquide élément, ou plutôt encore de celle de ces amphibies qui, pendant de longues heures, peuvent parcourir, au gré de leur caprice, le double domaine de la terre et des eaux!

   Mis compañeros y yo suspendimos nuestra marcha al ver que el capitán Nemo se había detenido, con sus hombres formando semicírculo en torno suyo. Fue entonces cuando me di cuenta de que cuatro de ellos llevaban sobre sus hombros un objeto de forma oblonga.

   Cependant, le capitaine Nemo s'était arrêté. Mes compagnons et mol nous suspendîmes notre marche, et, me retournant, je vis que ses hommes formaient un demi-cercle autour de leur chef. En regardant avec plus d'attention, j'observai que quatre d'entre eux portaient sur leurs épaules un objet de forme oblongue.

   Nos hallábamos en el centro de un vasto calvero, rodeado por las altas concreciones arbóreas del bosque submarino. Nuestras lámparas proyectaban sobre ese espacio una especie de claridad crepuscular que alargaba desmesuradamente nuestras sombras sobre el suelo. En los lindes del calvero la oscuridad era profunda, sólo surcada por algún que otro centelleo arrancado por nuestras lámparas a las vivas aristas de coral.

   Nous occupions, en cet endroit. Le centre d'une vaste clairière, entourée par les hautes arborisations de la forêt sous-marine. Nos lampes projetaient sur cet espace une sorte de clarté crépusculaire qui allongeait démesurément les ombres sur le sol. A la limite de la clairière, l'obscurité redevenait profonde, et ne recueillait que de petites étincelles retenues par les vives arêtes du corail.

   Ned Land y Conseil se hallaban junto a mí. Yo intuía que íbamos a asistir a una extraña escena. Observando el suelo, vi que en algunos puntos se elevaba ligeramente en unas protuberancias de depósitos calcáreos cuya regularidad traicionaba la mano del hombre.

   Ned Land et Conseil étaient près de moi. Nous regardions, et il me vint à la pensée que j'allais assister a une scène étrange. En observant le sol, je vis qu'il était gonflé, en de certains points, par de légères extumescences encroûtées de dépôts calcaires, et disposées avec une régularité qui trahissait la main de l'homme.

   En medio del calvero, sobre un pedestal de rocas groseramente amontonadas, se erguía una cruz de coral cuyos largos brazos se hubiera dicho estaban hechos de sangre petrificada.

   Au milieu de la clairière, sur un piédestal de rocs grossièrement entassés, se dressait une croix de corail, qui étendait ses longs bras qu'on eût dit faits d'un sang pétrifié.

   A una señal del capitán Nemo, se adelantó uno de sus hombres y, a algunos pasos de la cruz, comenzó a excavar un agujero con un pico que había desatado de su cinturón.

   Sur un signe du capitaine Nemo, un de ses hommes s'avança, et à quelques pieds de la croix, il commença à creuser un trou avec une pioche qu'il détacha de sa ceinture.

   Sólo entonces comprendí que aquel calvero era un cementerio, el agujero, una tumba, y el objeto oblongo, el cuerpo del hombre que había muerto durante la noche. ¡El capitán Nemo y los suyos habían venido a enterrar a su compañero en esa última residencia común, en el fondo inaccesible del océano!

   Je compris tout! Cette clairière c'était un cimetière, ce trou, une tombe, cet objet oblong, le corps de l'homme mort dans la nuit! Le capitaine Nemo et les siens venaient enterrer leur compagnon dans cette demeure commune, au fond de cet inaccessible Océan!

   ¡No! ¡Nunca mi espíritu se había sentido tan sobrecogido como en aquel momento! ¡Jamás me había sentido embargado por una emoción tan impresionante como aquélla! ¡No quería ver lo que estaban viendo mis ojos!

   Non! jamais mon esprit ne fut surexcité à ce point! Jamais idées plus impressionnantes n'envahirent mon cerceau! Je ne voulais pas voir ce que voyait mes yeux!

   Pero la tumba iba tomando forma lentamente. Sobresaltados, huían los peces de aquí y de allá. Se oía resonar el hierro del pico sobre el suelo calcáreo y de vez en cuando sobre algún sílex perdido en el fondo de las aguas. El agujero se iba alargando y ensanchando y pronto se convirtió en una fosa suficientemente profunda para albergar el cuerpo.

   Cependant, la tombe se creusait lentement. Les poissons fuyaient çà et là leur retraite troublée. J'entendais résonner, sur le sol calcaire, le fer du pic qui étincelait parfois en heurtant quelque silex perdu au fond des eaux. Le trou s'allongeait, s'élargissait, et bientôt il fut assez profond pour recevoir le corps.

   Los portadores se acercaron a ella. El cuerpo, envuelto en un tejido de biso blanco, descendió a su húmeda tumba. El capitán Nemo, los brazos cruzados sobre el pecho, y todos los demás, se arrodillaron en la actitud de la plegaria… Mis dos compañeros y yo nos inclinamos religiosamente.

   Alors, les porteurs s'approchèrent. Le corps, enveloppé dans un tissu de byssus blanc, descendit dans sa humide tombe. Le capitaine Nemo, les bras croisés sur la poitrine, et tous les amis de celui qui les avait aimés s'agenouillèrent dans l'attitude de la prière... Mes deux compagnons et moi, nous nous étions religieusement inclinés.

   Se recubrió la tumba con los restos arrancados al suelo, formando una ligera protuberancia.

   La tombe fut alors recouverte des débris arrachés au sol, qui formèrent un léger renflement.

   El capitán Nemo y sus hombres se reincorporaron y, acercándose a la tumba, extendieron sus manos en un gesto de suprema despedida.

   Quand ce fut fait, le capitaine Nemo et ses hommes se redressèrent; puis, se rapprochant de la tombe, tous fléchirent encore le genou, et tous étendirent leur main en signe de suprême adieu...

   La fúnebre comitiva emprendió entonces el camino de regreso al Nautilus, bajo los arcos del bosque, a través de los matorrales y a lo largo de las plantas de coral, en un ascenso continuo.

   Alors, la funèbre troupe reprit le chemin du Nautilus, repassant sous les arceaux de la forêt, au milieu des taillis, le long des buissons de corail, et toujours montant.

   Aparecieron al fin las luces del Nautilus que guiaron nuestros últimos pasos. A la una, ya estábamos a bordo.

   Enfin, les feux du bord apparurent. Leur traînée lumineuse nous guida jusqu'au Nautilus. A une heure, nous étions de retour.

   Nada más despojarme de mi escafandra, subí a la plataforma donde, Presa de una terrible confusión de ideas. fui a sentarme cerca del fanal.

   Dès que mes vêtements furent changés, je remontai sur la plate-forme, et, en proie à une terrible obsession d'idées, j'allai m'asseoir près du fanal.

   Pronto se unió a mí el capitán Nemo. Me levanté y le dije:

   Le capitaine Nemo me rejoignit. Je me levai et lui dis:

   -Así, pues, tal y como había pronosticado, ese hombre murió anoche.

   «Ainsi, suivant mes prévisions, cet homme est mort dans la nuit?

   -Sí, señor Aronnax.

   — Oui, monsieur Aronnax, répondit le capitaine Nemo.

   -Y ahora está reposando junto a sus compañeros en ese cementerio de coral.

   — Et il repose maintenant près de ses compagnons, dans ce cimetière de corail?

   -Sí, olvidado de todos, pero no de nosotros. Nosotros cavamos las tumbas y los pólipos se encargan de sellar en ellas a nuestros muertos para toda la eternidad.

   — Oui, oubliés de tous, mais non de nous! Nous creusons la tombe, et les polypes se chargent d'y sceller nos morts pour l'éternité!»

   Ocultando con un gesto brusco su rostro en sus manos crispadas, el capitán trató vanamente de contener un sollozo. Luego, dijo:

   Et cachant d'un geste brusque son visage dans ses mains crispées, le capitaine essaya vainement de comprimer un sanglot. Puis il ajouta:

   -Ése es nuestro apacible cementerio, a algunos centenares de pies bajo la superficie del mar.

   «C'est là notre paisible cimetière, à quelques centaines de pieds au-dessous de la surface des flots!

   -Sus muertos duermen en él tranquilos, capitán, fuera del alcance de los tiburones.

   — Vos morts y dorment, du moins, tranquilles, capitaine, hors de l'atteinte des requins!

   -Sí, señor -respondió gravemente el capitán Nemo-, fuera del alcance de los tiburones y de los hombres.

   — Oui, monsieur, répondit gravement le capitaine Nemo, des requins et des hommes!»

   FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE