Zwanzigtausend Meilen unter'm Meer

Vingt mille lieues sous les mers

   Zwölftes Capitel.

   XII

   Pottfische und Wallfische.

   CACHALOTS ET BALEINES

   Während der Nacht des 13. zum 14. März fuhr der Nautilus in seiner südlichen Richtung weiter. Ich dachte, auf der Höhe des Cap Horn werde er dieses umfahren, um in dem Stillen Ocean seine Rundreise um die Erde zu vollenden. Wollte er zu dem Pol dringen, das wäre unsinnig gewesen. Ich fing an zu glauben, daß die Verwegenheiten des Kapitäns hinlänglich die Befürchtungen Ned-Land's rechtfertigten.

   Pendant la nuit du 13 au 14 mars, le Nautilus reprit sa direction vers le sud. Je pensais qu'à la hauteur du cap Horn, il mettrait le cap à l'ouest afin de rallier les mers du Pacifique et d'achever son tour du monde. Il n'en fit rien et continua de remonter vers les régions australes. Où voulait-il donc aller? Au pôle? C'était insensé. Je commençai à croire que les témérités du capitaine justifiaient suffisamment les appréhensions de Ned Land.

   Der Canadier sprach seit einiger Zeit nicht mehr mit mir über seine Fluchtprojecte. Er war weniger mittheilsam, fast schweigsam geworden. Ich sah, wie die Fortdauer der Gefangenschaft auf ihm lastete. Ich fühlte, wie sich der Zorn in ihm steigerte. Wenn er mit dem Kapitän zusammen traf, funkelten seine Augen von einem düsteren Feuer, und ich fürchtete stets, das Ungestüm seines Charakters werde ihn zu einem Aeußersten treiben.

   Le Canadien, depuis quelque temps, ne me parlait plus de ses projets de fuite. Il était devenu moins communicatif, presque silencieux. Je voyais combien cet emprisonnement prolongé lui pesait. Je sentais ce qui s'amassait de colère en lui. Lorsqu'il rencontrait le capitaine, ses yeux s'allumaient d'un feu sombre, et je craignais toujours que sa violence naturelle ne le portât à quelque extrémité.

   Am 14. März kam er mit Conseil auf mein Zimmer. Ich fragte sie um die Ursache ihres Besuchs.

   Ce jour-là, 14 mars, Conseil et lui vinrent me trouver dans ma chambre. Je leur demandai la raison de leur visite.

   »Ich habe eine einfache Frage an Sie zu richten, mein Herr, erwiderte der Canadier.

   «Une simple question à vous poser, monsieur, me répondit le Canadien.

   – Reden Sie, Ned.

   — Parlez, Ned.

   – Wieviel Mann glauben Sie, daß sich an Bord des Nautilus befinden?

   — Combien d'hommes croyez-vous qu'il y ait à bord du Nautilus?

   – Ich wüßte es nicht zu sagen, mein Freund.

   — Je ne saurais le dire, mon ami.

   – Es scheint mir, versetzte Ned-Land, sein Manövriren erfordert keine große Mannschaft.

   — Il me semble, reprit Ned Land, que sa manoeuvre ne nécessite pas un nombreux équipage.

   – In der That, erwiderte ich, müssen in den Verhältnissen, worin er sich befindet, wohl zehn Mann höchstens dafür genügen.

   — En effet, répondis-je, dans les conditions où il se trouve, une dizaine d'hommes au plus doivent suffire à le manoeuvrer.

   – Nun, sagte der Canadier, weshalb sollten mehr vorhanden sein?

   — Eh bien, dit le Canadien, pourquoi y en aurait-il davantage?

   – Weshalb?« entgegnete ich, und sah Ned-Land, dessen Absichten leicht zu errathen waren, fest in's Angesicht.

   — Pourquoi?» répliquai-je.

   Je regardai fixement Ned Land, dont les intentions étaient faciles à deviner.

   »Weil, sagte ich, wenn nicht meine Ahnungen mich trügen, wenn ich die Existenz des Nautilus recht verstehe, derselbe nicht blos ein Schiff ist, sondern eine Zuflucht für diejenigen sein soll, welche, wie sein Commandant, alle Verbindung mit der Erde abgeschnitten haben.

   «Parce que, dis-je, si j'en crois mes pressentiments, si j'ai bien compris l'existence du capitaine, le Nautilus n'est pas seulement un navire. Ce doit être un lieu de refuge pour ceux qui, comme son commandant, ont rompu toute relation avec la terre.

   – Vielleicht, sagte Conseil; aber am Ende kann der Nautilus doch nur eine gewisse Anzahl Menschen fassen, und mein Herr könnte wohl schätzen, wie viele höchstens?

   — Peut-être, dit Conseil, mais enfin le Nautilus ne peut contenir qu'un certain nombre d'hommes, et monsieur ne pourrait-il évaluer ce maximum?

   – Wie so, Conseil?

   — Comment cela, Conseil?

   – Durch Berechnung. Da der Umfang des Schiffsraumes meinem Herrn bekannt ist, folglich auch, wie viel Luft er fassen kann; da er ferner weiß, wie viel Luft jeder Mensch durch Einathmen verbraucht; und vergleicht er diese Resultate damit, daß der Nautilus alle vierundzwanzig Stunden auftauchen muß ...«

   — Par le calcul. Étant donné la capacité du navire que monsieur connaît, et, par conséquent, la quantité d'air qu'il renferme; sachant d'autre part ce que chaque homme dépense dans l'acte de la respiration, et comparant ces résultats avec la nécessité où le Nautilus est de remonter toutes les vingt-quatre heures...»

   Ich ließ Conseil nicht seinen Satz ausreden, denn ich sah wohl, wo hinaus er damit wollte.

   La phrase de Conseil n'en finissait pas, mais je vis bien où il voulait en venir.

   »Ich verstehe Dich, sagte ich; aber diese Berechnung, obwohl leicht anzustellen, kann doch nur eine unbestimmte Ziffer ergeben.

   «Je te comprends, dis-je; mais ce calcul-là, facile à établir d'ailleurs, ne peut donner qu'un chiffre très incertain.

   – Gleichviel, versetzte Ned-Land dringend.

   — N'importe, reprit Ned Land, en insistant.

   – Die Rechnung ist folgende, sagt' ich. Jeder Mensch verbraucht in einer Stunde den in hundert Liter Luft enthaltenen Sauerstoff, das macht in vierundzwanzig Stunden so viel als zweitausendvierhundert Liter. Also muß man aufsuchen, wie viel mal zweitausendvierhundert Liter Luft der Nautilus faßt.

   — Voici le calcul, répondis-je. Chaque homme dépense en une heure l'oxygène contenu dans cent litres d'air, soit en vingt-quatre heures l'oxygène contenu dans deux mille quatre cents litres. Il faut donc chercher combien de fois le Nautilus renferme deux mille quatre cents litres d'air.

   – Ganz richtig, sagte Conseil.

   — Précisément, dit Conseil.

   – Da nun der Nautilus fünfzehnhundert Tonnen faßt, und die Tonne tausend Liter enthält, so muß der Nautilus fünfzehnhunderttausend Liter Luft fassen, die man mit zweitausendvierhundert zu dividiren hat ...«

   — Or, repris-je, la capacité du Nautilus étant de quinze cents tonneaux, et celle du tonneau de mille litres, le Nautilus renferme quinze cent mille litres d'air, qui, divisés par deux mille quatre cents...»

   Ich rechnete rasch das Exempel mit dem Bleistift:

   Je calculai rapidement au crayon:

   » ... Das macht sechshundertfünfundzwanzig. Das will eben so viel heißen als, daß der Nautilus strenge genommen so viel Luft faßt, als für sechshundertfünfundzwanzig Mann während vierundzwanzig Stunden erforderlich ist.

   «... donnent au quotient six cent vingt-cinq. Ce qui revient à dire que l'air contenu dans le Nautilus pourrait rigoureusement suffire à six cent vingt-cinq hommes pendant vingt-quatre heures.

   – Sechshundertfünfundzwanzig, wiederholte Ned.

   — Six cent vingt-cinq! répéta Ned.

   – Aber seien Sie nur versichert, fügte ich bei, daß wir, Passagiere, Matrosen oder Officiere, nicht den zehnten Theil dieser Zahl ausmachen.

   — Mais tenez pour certain, ajoutai-je, que, tant passagers que marins ou officiers, nous ne formons pas la dixième partie de ce chiffre.

   – Gegen drei Mann ist dies zu viel! brummte Conseil.

   — C'est encore trop pour trois hommes! murmura Conseil.

   – Folglich, armer Ned, kann ich Ihnen nichts rathen, als Geduld.

   — Donc, mon pauvre Ned, je ne puis que vous conseiller la patience.

   – Und mehr noch Ergebung, erwiderte Conseil.

   — Et même mieux que la patience, répondit Conseil, la résignation.»

   Conseil avait employé le mot juste.

   – Trotzdem, fuhr er fort, kann der Kapitän nicht immerfort südwärts fahren! Er muß wohl einmal einhalten, sei es auch nur vor den Eisbergen, und muß in mehr cultivirte Meere zurück kehren! Dann wird es Zeit sein, Ned-Land's Projecte wieder vorzunehmen!«

   «Après tout, reprit-il, le capitaine Nemo ne peut pas aller toujours au sud! Il faudra bien qu'il s'arrête, ne fût-ce que devant la banquise, et qu'il revienne vers des mers plus civilisées! Alors, il sera temps de reprendre les projets de Ned Land.»

   Der Canadier schüttelte den Kopf, fuhr mit der Hand über seine Stirne, und zog sich ohne zu antworten zurück.

   Le Canadien secoua la tête, passa la main sur son front, ne répondit pas, et se retira.

   »Erlaube mir mein Herr, sagte darauf Conseil, etwas zu bemerken. Diesem armen Ned stehen seine Gedanken auf alles, was er nicht haben kann. Es kommt ihm alles aus seiner Vergangenheit. Alles was uns untersagt ist, darnach sehnt er sich. Seine früheren Erinnerungen überwältigen ihn, und sein Gemüth ist davon voll. Man muß ihn begreifen. Was hat er hier zu thun? Nichts. Er ist nicht ein Gelehrter, wie mein Herr, und weiß den Wundern des Meeres keinen Geschmack abzugewinnen. Er würde alles daran setzen, um einmal eine Schenke seines Landes besuchen zu können!«

   «Que monsieur me permette de lui faire une observation, me dit alors Conseil. Ce pauvre Ned pense à tout ce qu'il ne peut pas avoir. Tout lui revient de sa vie passée. Tout lui semble regrettable de ce qui nous est interdit. Ses anciens souvenirs l'oppressent et il a le coeur gros. Il faut le comprendre. Qu'est-ce qu'il a à faire ici? Rien. Il n'est pas un savant comme monsieur, et ne saurait prendre le même goût que nous aux choses admirables de la mer. Il risquerait tout pour pouvoir entrer dans une taverne de son pays!»

   An ein thätiges Leben in Freiheit gewöhnt, mußte der Canadier die Einförmigkeit des Lebens an Bord unerträglich finden. Selten traten Ereignisse ein, die ihn mit Leidenschaft interessiren konnten. Doch begab sich damals ein Zwischenfall, der ihm seine frohen Tage als Harpunier in Erinnerung brachte.

   Il est certain que la monotonie du bord devait paraître insupportable au Canadien, habitué à une vie libre et active. Les événements qui pouvaient le passionner étaient rares. Cependant, ce jour-là, un incident vint lui rappeler ses beaux jours de harponneur.

   Gegen elf Uhr Vormittags, als sich der Nautilus auf der Meeresoberfläche befand, gerieth er mitten unter einen Trupp Wallfische. Diese Thiere flüchten nämlich, wenn sie auf's Aeußerste verfolgt werden, in die höheren Breitengrade.

   Vers onze heures du matin, étant à la surface de l'Océan, le Nautilus tomba au milieu d'une troupe de baleines. Rencontre qui ne me surprit pas, car je savais que ces animaux, chassés à outrance, se sont réfugiés dans les bassins des hautes latitudes.

   Der Wallfisch hat in der Geschichte der Entdeckungen eine große Rolle gespielt. Er hat die Basken, die Asturier, Engländer und Holländer gegen die Gefahren des Meeres gleichgiltig gemacht, so daß sie bei seiner Verfolgung von einem Land zum anderen drangen. Sie sind vorzugsweise in den südlichen und nördlichen Meeren zu Hause.

   Le rôle joué par la baleine dans le monde marin, et son influence sur les découvertes géographiques, ont été considérables. C'est elle, qui, entraînant à sa suite, les Basques d'abord, puis les Asturiens, les Anglais et les Hollandais, les enhardit contre les dangers de l'Océan et les conduisit d'une extrémité de la terre à l'autre. Les baleines aiment à fréquenter les mers australes et boréales. D'anciennes légendes prétendent même que ces cétacés amenèrent les pêcheurs jusqu'à sept lieues seulement du pôle nord. Si le fait est faux, il sera vrai un jour et c'est probablement ainsi, en chassant la baleine dans les régions arctiques ou antarctiques, que les hommes atteindront ce point inconnu du globe.

   Wir saßen bei ruhiger Fluth auf der Plateform, und der October hat unter jenen Breitegraden recht schöne Herbsttage. Der Canadier gewahrte in einer Entfernung von fünf Meilen einen Wallfisch am östlichen Horizont.

   Nous étions assis sur la plate-forme par une mer tranquille. Mais le mois d'octobre de ces latitudes nous donnait de belles journées d'automne. Ce fut le Canadien — il ne pouvait s'y tromper — qui signala une baleine à l'horizon dans l'est. En regardant attentivement, on voyait son dos noirâtre s'élever et s'abaisser alternativement au-dessus des flots, à cinq milles du Nautilus.

   »Ach! rief Ned-Land, wäre ich an Bord eines Wallfischjägers, das wäre mir eine Luft! Was für ein stattliches Thier das ist! Wie mächtig schleudert er die Wassersäulen empor! Tausend Teufel! Daß ich auch an dies Stück Eisen gefesselt bin!

   «Ah! s'écria Ned Land, si j'étais à bord d'un baleinier, voilà une rencontre qui me ferait plaisir! C'est un animal de grande taille! Voyez avec quelle puissance ses évents rejettent des colonnes d'air et de vapeur! Mille diables! pourquoi faut-il que je sois enchaîné sur ce morceau de tôle!

   – Wie? Ned, erwiderte ich, Sie haben immer noch Ihre alten Fischergedanken?

   — Quoi! Ned, répondis-je, vous n'êtes pas encore revenu de vos vieilles idées de pêche?

   – Mein Herr, kann ein Wallfischfänger sein Handwerk vergessen?

   — Est-ce qu'un pêcheur de baleines, monsieur, peut oublier son ancien métier? Est-ce qu'on se lasse jamais des émotions d'une pareille chasse?

   – In diesen Meeren, Ned, haben Sie nie gefischt?

   — Vous n'avez jamais pêché dans ces mers, Ned?

   – Nein, mein Herr. Nur im Norden, und in der Berings- wie in der Davis-Straße.

   — Jamais, monsieur. Dans les mers boréales seulement, et autant dans le détroit de Bering que dans celui de Davis.

   – So kennen Sie also den südlichen Wallfisch noch nicht. Der nördliche, den Sie bisher gejagt haben, würde sich nicht in die warmen Gewässer des Aequators wagen.

   — Alors la baleine australe vous est encore inconnue. C'est la baleine franche que vous avez chassée jusqu'ici, et elle ne se hasarderait pas à passer les eaux chaudes de l'Équateur.

   – Ah! Herr Professor, was sagen Sie mir da? erwiderte der Canadier etwas ungläubig.

   — Ah! monsieur le professeur, que me dites-vous là? répliqua le Canadien d'un ton passablement incrédule.

   – Ich sage, wie es wirklich ist.

   — Je dis ce qui est.

   – Ich will Ihnen ein Beispiel sagen. Ich habe im Jahre fünfundsechzig in der Nähe von Grönland einen Wallfisch aufgetrieben, dem steckte in der Seite eine Harpune mit dem Stempel eines Wallfischjägers der Beringsstraße. Nun frage ich Sie, wie ist es möglich gewesen, daß ein Thier, welches im Westen von Amerika getroffen worden, im Osten erlegt wurde, wenn es nicht über den Aequator kam, sei es um's Cap Horn oder das Cap der guten Hoffnung?

   — Par exemple! Moi qui vous parle, en soixante-cinq, voilà deux ans et demi, j'ai amariné près du Groenland une baleine qui portait encore dans son flanc le harpon poinçonné d'un baleinier de Bering. Or, je vous demande, comment après avoir été frappé à l'ouest de l'Amérique, l'animal serait venu se faire tuer à l'est, s'il n'avait, après avoir doublé, soit le cap Horn, soit le cap de Bonne Espérance, franchi l'Équateur?

   – Das ist auch meine Meinung, sagte Conseil, und ich bin begierig, was mein Herr darauf antworten wird.

   — Je pense comme l'ami Ned, dit Conseil, et j'attends ce que répondra monsieur.

   – Ich habe darauf zu antworten, meine Freunde, daß die Wallfische ihren Gattungen nach in gewissen Meeren einheimisch sind, welche sie nicht verlassen. Wenn es nun der Fall ist, daß ein solches Thier aus der Berings- in die Davis-Straße kam, so ist das ganz einfach ein Beweis, daß zwischen dem einen und dem anderen Meere eine Verbindung stattfindet, sei's auf der amerikanischen oder asiatischen Küste.

   — Monsieur vous répondra, mes amis, que les baleines sont localisées, suivant leurs espèces, dans certaines mers qu'elles ne quittent pas. Et si l'un de ces animaux est venu du détroit de Béring dans celui de Davis, c'est tout simplement parce qu'il existe un passage d'une mer à l'autre, soit sur les côtes de l'Amérique, soit sur celles de l'Asie.

   – Darf man das glauben? fragte der Canadier.

   — Faut-il vous croire? demanda le Canadien, en fermant un oeil.

   – Meinem Herrn muß man wohl glauben, erwiderte Conseil.

   — Il faut croire monsieur, répondit Conseil.

   – Weil ich also, fuhr der Canadier fort, niemals in diesen Gegenden gefischt habe, kenne ich nicht die da hausenden Wallfische?

   — Dès lors, reprit le Canadien, puisque je n'ai jamais pêché dans ces parages, je ne connais point les baleines qui les fréquentent?

   – Das ist meine Meinung, Ned.

   — Je vous l'ai dit, Ned.

   – Um so mehr Grund ihre Bekanntschaft zu machen, versetzte Conseil.

   — Raison de plus pour faire leur connaissance, répliqua Conseil.

   – Sehen Sie da! Sehen Sie! rief der Canadier mit bewegter Stimme. Da kommt einer heran! Auf uns zu! Er verhöhnt mich! Er weiß, daß ich nichts gegen ihn kann!«

   — Voyez! voyez! s'écria le Canadien la voix émue. Elle s'approche! Elle vient sur nous! Elle me nargue! Elle sait que je ne peux rien contre elle!»

   Ned stampfte mit dem Fuße, ballte die Faust, als schwinge er seine Harpune.

   Ned frappait du pied. Sa main frémissait en brandissant un harpon imaginaire.

   »Sind diese Wallfische eben so groß, fragte er, als die im Norden?

   «Ces cétacés, demanda-t-il, sont-ils aussi gros que ceux des mers boréales?

   – Fast ebenso, Ned.

   — A peu près, Ned.

   – Denn ich habe sehr große Wallfische gesehen, mein Herr, die waren bis hundertundfünfzig Fuß lang! Man hat mir sogar erzählt, der Hullamock und der Umgallick der Aleuteninseln seien mitunter noch größer.

   — C'est que j'ai vu de grosses baleines, monsieur, des baleines qui mesuraient jusqu'à cent pieds de longueur! Je me suis même laissé dire que le Hullamock et l'Umgallick des îles Aléoutiennes dépassaient quelquefois cent cinquante pieds.

   – Das scheint mir übertrieben, erwiderte ich. Die hiesigen, gleich den Pottfischen, sind im allgemeinen kleiner, wie die nördlichen.

   — Ceci me paraît exagéré, répondis-je. Ces animaux ne sont que des baleinoptères, pourvus de nageoires dorsales, et de même que les cachalots, ils sont généralement plus petits que la baleine franche.

   – Ah! rief der Canadier, der unverwandt auf das Meer hin schaute, er kommt näher, in den Bereich des Nautilus!«

   — Ah! s'écria le Canadien, dont les regards ne quittaient pas l'Océan, elle se rapproche, elle vient dans les eaux du Nautilus

   Dann fuhr er fort:

   Puis, reprenant sa conversation:

   »Sie haben den Pottfisch ein kleines Thier genannt. Doch führt man Beispiele von riesenmäßiger Größe an. Sie sind gescheit. Mitunter, sagt man, bedecken sie sich mit Algen und Meergras. Man hält sie für Eilande, läßt sich darauf nieder, macht Feuer an ...

   «Vous parlez, dit-il, du cachalot comme d'une petite bête! On cite cependant des cachalots gigantesques. Ce sont des cétacés intelligents. Quelques-uns, dit-on, se couvrent d'algues et de fucus. On les prend pour des îlots. On campe dessus, on s'y installe, on fait du feu...

   – Man baut Häuser darauf, sagte Conseil.

   — On y bâtit des maisons, dit Conseil.

   – Ja, Possenreißer, erwiderte Ned-Land. Darauf, eines schönen Morgens taucht das Thier unter, und nimmt alle seine Bewohner mit in die Tiefe.

   — Oui, farceur, répondit Ned Land. Puis, un beau jour l'animal plonge et entraîne tous ses habitants au fond de l'abîme.

   — Comme dans les voyages de Simbad le marin, répliquai-je en riant.

   – Ei! Meister Land, es scheint, Sie lieben solche Extra-Geschichtchen! Ich hoffe, Sie glauben nicht daran.

   — Ah! maître Land, il paraît que vous aimez les histoires extraordinaires! Quels cachalots que les vôtres! J'espère que vous n'y croyez pas!

   – Herr Naturforscher, erwiderte der Canadier ernsthaft, von den Wallfischen kann man alles glauben.

   — Monsieur le naturaliste, répondit sérieusement le Canadien, il faut tout croire de la part des baleines!

   — Comme elle marche, celle-ci! Comme elle se dérobe!

   – Man behauptet, sie könnten in vierzehn Tagen den Weg um die ganze Erde machen.

   — On prétend que ces animaux-là peuvent faire le tour du monde en quinze jours.

   — Je ne dis pas non.

   — Mais, ce que vous ne savez sans doute pas, monsieur Aronnax, c'est que, au commencement du monde, les baleines filaient plus rapidement encore.

   — Ah! vraiment, Ned! Et pourquoi cela?

   — Parce que alors, elles avaient la queue en travers, comme les poissons, c'est-à-dire que cette queue, comprimée verticalement, frappait l'eau de gauche à droite et de droite à gauche. Mais le Créateur, s'apercevant qu'elles marchaient trop vite, leur tordit la queue, et depuis ce temps-là, elles battent les flots de haut en bas au détriment de leur rapidité.

   – Ich widerspreche nicht, sagte ich. – Doch muß man daran glauben?

   — Bon, Ned, dis-je, en reprenant une expression du Canadien, faut-il vous croire?

   – Nicht allzuviel, erwiderte Ned-Land; ebenso wenig, als wenn ich sagte, es gäbe dreihundert Fuß lange Wallfische.

   — Pas trop, répondit Ned Land, et pas plus que si je vous disais qu'il existe des baleines longues de trois cents pieds et pesant cent mille livres.

   – Das ist allerdings etwas stark, sagte ich.«

   — C'est beaucoup, en effet, dis-je. Cependant, il faut avouer que certains cétacés acquièrent un développement considérable, puisque, dit-on, ils fournissent jusqu'à cent vingt tonnes d'huile.

   — Pour ça, je l'ai vu, dit le Canadien.

   — Je le crois volontiers, Ned, comme je crois que certaines baleines égalent en grosseur cent éléphants. Jugez des effets produits par une telle masse lancée à toute vitesse!

   — Est-il vrai, demanda Conseil, qu'elles peuvent couler des navires?

   — Des navires, je ne le crois pas, répondis-je. On raconte, cependant, qu'en 1820, précisément dans ces mers du sud, une baleine se précipita sur l'Essex et le fit reculer avec une vitesse de quatre mètres par seconde. Des lames pénétrèrent par l'arrière, et l'Essex sombra presque aussitôt.»

   Ned me regarda d'un air narquois.

   «Pour mon compte, dit-il, j'ai reçu un coup de queue de baleine — dans mon canot, cela va sans dire. Mes compagnons et moi, nous avons été lancés à une hauteur de six mètres. Mais auprès de la baleine de monsieur le professeur, la mienne n'était qu'un baleineau.

   — Est-ce que ces animaux-là vivent longtemps? demanda Conseil.

   — Mille ans, répondit le Canadien sans hésiter.

   — Et comment le savez-vous, Ned?

   — Parce qu'on le dit.

   — Et pourquoi le dit-on?

   — Parce qu'on le sait.

   — Non, Ned, on ne le sait pas, mais on le suppose, et voici le raisonnement sur lequel on s'appuie. Il y a quatre cents ans, lorsque les pêcheurs chassèrent pour la première fois les baleines, ces animaux avaient une taille supérieure à celle qu'ils acquièrent aujourd'hui. On suppose donc, assez logiquement, que l'infériorité des baleines actuelles vient de ce qu'elles n'ont pas eu le temps d'atteindre leur complet développement. C'est ce qui a fait dire à Buffon que ces cétacés pouvaient et devaient même vivre mille ans. Vous entendez?»

   So plauderten sie noch eine Weile von unglaublichen Dingen. Aber Ned-Land hörte nicht mehr zu. Der Wallfisch kam näher.

   Ned Land n'entendait pas. Il n'écoutait plus. La baleine s'approchait toujours. Il la dévorait des yeux.

   »Ah! rief er aus, es ist nicht mehr ein Thier; es sind zehn, zwanzig, eine ganze Heerde! Und nichts thun zu können!

   «Ah! s'écria-t-il, ce n'est plus une baleine, c'est dix, c'est vingt, c'est un troupeau tout entier! Et ne pouvoir rien faire! Etre là pieds et poings liés!

   – Aber, Freund Ned, sagte Conseil, warum fragen Sie nicht den Kapitän Nemo um Erlaubniß, eine Jagd zu machen?«

   — Mais, ami Ned, dit Conseil, pourquoi ne pas demander au capitaine Nemo la permission de chasser?...»

   Conseil hatte noch nicht ausgesprochen, als Ned-Land schon die Lucke hinab eilte, den Kapitän aufzusuchen. Nach einer kleinen Weile erschienen sie beide wieder auf der Plateform.

   Conseil n'avait pas achevé sa phrase, que Ned Land s'était affalé par le panneau et courait à la recherche du capitaine. Quelques instants après, tous deux reparaissaient sur la plate-forme.

   Der Kapitän Nemo betrachtete die Truppe, welche sich eine Meile entfernt auf dem Wasser belustigte.

   Le capitaine Nemo observa le troupeau de cétacés qui se jouait sur les eaux à un mille du Nautilus.

   »Es sind Süd-Wallfische, sagte er. Es wäre da für eine Flotte von Wallfischjägern zu thun.

   «Ce sont des baleines australes, dit-il. Il y a là la fortune d'une flotte de baleiniers.

   – Nun, mein Herr, könnte ich nicht Jagd darauf machen, sei's auch nur, um mein früheres Handwerk nicht zu vergessen?

   — Eh! bien, monsieur, demanda le Canadien, ne pourrais-je leur donner la chasse, ne fût-ce que pour ne pas oublier mon ancien métier de harponneur?

   – Weshalb denn, erwiderte der Kapitän Nemo, jagen, nur um zu vernichten? Wir brauchen an Bord keinen Thran.

   — A quoi bon, répondit le capitaine Nemo, chasser uniquement pour détruire! Nous n'avons que faire d'huile de baleine à bord.

   – Doch haben Sie mir im Rothen Meere gestattet, den Dugong zu verfolgen.

   — Cependant, monsieur, reprit le Canadien, dans la mer Rouge, vous nous avez autorisés à poursuivre un dugong!

   – Damals handelte sich's darum, meiner Mannschaft frisches Fleisch zu verschaffen. Hier aber wäre es tödten, nur um zu tödten. Ich weiß zwar, daß dies ein Vorrecht des Menschen ist, aber ich lasse so mörderischen Zeitvertreib nicht gelten. Wenn Ihr den südlichen Wallfisch ebenso wie den nördlichen vernichtet, unschädliche und nützliche Geschöpfe, so ist das zu tadeln. So hat man bereits die ganze Baffinsbai verödet, und so wird man eine Classe nützlicher Thiere ausrotten. Lasset doch die armen Wallfische in Ruhe, die an ihren natürlichen Feinden, den Pottfischen, Schwert- und Sägefischen schon genug haben.«

   — Il s'agissait alors de procurer de la viande fraîche à mon équipage. Ici, ce serait tuer pour tuer. Je sais bien que c'est un privilège réservé à l'homme, mais je n'admets pas ces passe-temps meurtriers. En détruisant la baleine australe comme la baleine franche, êtres inoffensifs et bons, vos pareils, maître Land, commettent une action blâmable. C'est ainsi qu'ils ont déjà dépeuplé toute la baie de Baffin, et qu'ils anéantiront une classe d'animaux utiles. Laissez donc tranquilles ces malheureux cétacés. Ils ont bien assez de leurs ennemis naturels, les cachalots, les espadons et les scies, sans que vous vous en mêliez.»

   Man kann sich vorstellen, was der Canadier bei dieser Moral-Lection für ein Gesicht machte. Solche Gründe waren bei einem Jäger weggeworfene Worte. Ned-Land sah dem Kapitän Nemo in's Angesicht, verstand aber offenbar nicht, was er damit meinte. Doch hatte der Kapitän Recht. Der barbarische und unüberlegte Eifer der Wallfischjäger wird einmal diese Thierart vom Ocean vertilgen.

   Je laisse à imaginer la figure que faisait le Canadien pendant ce cours de morale. Donner de semblables raisons à un chasseur, c'était perdre ses paroles. Ned Land regardait le capitaine Nemo et ne comprenait évidemment pas ce qu'il voulait lui dire. Cependant, le capitaine avait raison. L'acharnement barbare et inconsidéré des pêcheurs fera disparaître un jour la dernière baleine de l'Océan.

   Ned-Land pfiff halblaut sein Yankee doodle, steckte seine Hände in die Taschen und wendete uns den Rücken.

   Ned Land siffla entre les dents son Yankee doodle, fourra ses mains dans ses poches et nous tourna le dos.

   Indessen betrachtete der Kapitän Nemo die Heerde Wallfische, und sprach zu mir:

   Cependant le capitaine Nemo observait le troupeau de cétacés, et s'adressant à moi:

   »Nicht ohne Grund habe ich gesagt, daß auch ohne den Menschen die Wallfische Feinde genug haben. Es wird nicht lange dauern, so werden diese ihre harte Noth bekommen. Sehen Sie, Herr Arronax, acht Meilen unter'm Wind diese schwärzlichen Punkte sich bewegen?

   «J'avais raison de prétendre, que sans compter l'homme, les baleines ont assez d'autres ennemis naturels. Celles-ci vont avoir affaire à forte partie avant peu. Apercevez-vous, monsieur Aronnax, à huit milles sous le vent ces points noirâtres qui sont en mouvement?

   – Ja, Kapitän, erwiderte ich.

   — Oui, capitaine, répondis-je.

   – Das sind Pottfische, fürchterliche Thiere, die ich mitunter in Scharen von zwei- bis dreihundert getroffen habe! Diese, ein grausames, schädliches Gezücht, zu vernichten, ist wohl gerechtfertigt.«

   — Ce sont des cachalots, animaux terribles que j'ai quelquefois rencontrés par troupes de deux ou trois cents! Quant à ceux-là, bêtes cruelles et malfaisantes, on a raison de les exterminer.»

   Bei diesen Worten wendete sich der Canadier lebhaft um.

   Le Canadien se retourna vivement à ces derniers mots.

   »Nun denn, Kapitän, sagte ich, es ist noch Zeit, zu Gunsten der Wallfische ...

   «Eh bien, capitaine, dis-je, il est temps encore, dans l'intérêt même des baleines...

   – Man braucht sich nicht der Gefahr auszusetzen, Herr Professor. Der Nautilus wird schon allein mit diesen Pottfischen fertig werden. Sein stählerner Schnabel kann wohl eben so viel ausrichten, als Meister Land's Harpune.«

   — Inutile de s'exposer, monsieur le professeur. Le Nautilus suffira à disperser ces cachalots. Il est armé d'un éperon d'acier qui vaut bien le harpon de maître Land, j'imagine.»

   Der Canadier zuckte keck die Achseln. Fische mit dem Schiffsschnabel angreifen, das wäre unerhört.

   Le Canadien ne se gêna pas pour hausser les épaules. Attaquer des cétacés à coups d'éperon! Qui avait jamais entendu parler de cela?

   »Warten Sie nur, Herr Arronax, sagte der Kapitän Nemo. Wir werden Ihnen eine Jagd zum Besten geben, von der Sie noch keinen Begriff haben. Kein Mitleid mit diesem wilden Gethier. Sie bestehen ja nur aus Maul und Zähnen!«

   «Attendez, monsieur Aronnax, dit le capitaine Nemo. Nous vous montrerons une chasse que vous ne connaissez pas encore. Pas de pitié pour ces féroces cétacés. Ils ne sont que bouche et dents!»

   Maul und Zähne! Ja wohl. Denn obwohl der Pottfisch mitunter fünfundzwanzig Meter groß ist, so nimmt sein enormer Kopf doch etwa den dritten Theil seines Körpers ein. Er ist besser bewehrt als der Wallfisch, dessen Oberkiefer nur mit Barten besetzt ist, hat fünfundzwanzig starke, zwanzig Centimeter hohe, walzenförmige, zugespitzte, zwei Pfund schwere Zähne. Im oberen Theile dieses enormen Kopfes und in großen, durch Knorpel gesonderten Höhlungen befinden sich drei- bis vierhundert Kilogramm des kostbaren Oeles, welches »Wallrath« genannt wird. Der Pottfisch ist ein häßliches Thier, von üblem Körperbau, so zu sagen auf der ganzen linken Seite mangelhaft, so daß er auch nur mit dem rechten Auge sieht.

   Bouche et dents! On ne pouvait mieux peindre le cachalot macrocéphale, dont la taille dépasse quelque fois vingt-cinq mètres. La tête énorme de ce cétacé occupe environ le tiers de son corps. Mieux armé que la baleine, dont la mâchoire supérieure est seulement garnie de fanons, il est muni de vingt-cinq grosses dents, hautes de vingt centimètres, cylindriques et coniques à leur sommet, et qui pèsent deux livres chacune. C'est à la partie supérieure de cette énorme tête et dans de grandes cavités séparées par des cartilages, que se trouvent trois à quatre cents kilogrammes de cette huile précieuse, dite «blanc de baleine». Le cachalot est un animal disgracieux, plutôt têtard que poisson, suivant la remarque de Frédol. Il est mal construit, étant pour ainsi dire «manqué» dans toute la partie gauche de sa charpente, et n'y voyant guère que de l'oeil droit.

   Inzwischen kam die Truppe Ungeheuer immer näher heran; sie hatten die Wallfische bemerkt und bereiteten sich zum Angriff vor. Man konnte den Sieg der Pottfische voraussehen, nicht allein weil ihr Körperbau ihnen den Vortheil über ihre Gegner giebt, sondern auch weil sie länger unter'm Wasser aushalten können, ohne auf der Oberfläche Luft schöpfen zu müssen.

   Cependant, le monstrueux troupeau s'approchait toujours. Il avait aperçu les baleines et se préparait à les attaquer. On pouvait préjuger, d'avance, la victoire des cachalots, non seulement parce qu'ils sont mieux bâtis pour l'attaque que leurs inoffensifs adversaires. mais aussi parce qu'ils peuvent rester plus longtemps sous les flots, sans venir respirer à leur surface.

   Es war hohe Zeit, den Wallfischen zu Hilfe zu kommen. Der Nautilus tauchte ein wenig unter die Oberfläche. Conseil und Ned setzten sich neben mich vor die Fenster des Salons. Der Kapitän Nemo begab sich an die Seite des Steuerers, um sein Fahrzeug als wie eine Zerstörungsmaschine zu lenken. Bald wurden die Schläge der Schraube rascher, und unsere Schnelligkeit nahm zu.

   Il n'était que temps d'aller au secours des baleines. Le Nautilus se mit entre deux eaux. Conseil, Ned et moi, nous prîmes place devant les vitres du salon. Le capitaine Nemo se rendit près du timonier pour manoeuvrer son appareil comme un engin de destruction. Bientôt, je sentis les battements de l'hélice se précipiter et notre vitesse s'accroître.

   Der Kampf zwischen den beiden Gegenparteien hatte schon begonnen, als der Nautilus zur Stelle kam. Er manövrierte dergestalt, daß er die Angreifer abschnitt. Diese waren anfangs ziemlich gleichgiltig, als sie sahen, wie sich das neue Ungeheuer einmischte. Aber bald mußten sie seinen Stößen ausweichen.

   Le combat était déjà commencé entre les cachalots et les baleines, lorsque le Nautilus arriva. Il manoeuvra de manière à couper la troupe des macrocéphales. Ceux-ci, tout d'abord, se montrèrent peu émus à la vue du nouveau monstre qui se mêlait à la bataille. Mais bientôt ils durent se garer de ses coups.

   Welch ein Kampf! Ned-Land frohlockte bald, und klatschte mit den Händen. Der Nautilus kam ihm vor wie eine furchtbare Harpune, welche sein Kapitän schleuderte. Er warf sich gegen die Fleischmassen und schnitt sie entzwei, so daß hinter ihm zwei gesonderte Hälften des Thieres zappelten. Die fürchterlichen Schläge seines Schwanzes, womit er ihn auf den Seiten traf, spürte er nicht; eben so wenig seine Stöße. War ein Pottfisch vernichtet, so drang er auf einen anderen ein, wendete an der Stelle, daß er ihm nicht entgehe, schoß vorwärts oder zog sich zurück, nach der Weisung seines Steuerers, tauchte unter, wenn sein Gegner die Tiefe suchte, kam wieder mit ihm zur Oberfläche, traf ihn geradeaus oder schräg, zerschnitt oder zerfleischte, und wohin er sich wendete und drehte, mit seinem fürchterlichen Schnabel ihn durchbohrend.

   Quelle lutte! Ned Land lui-même, bientôt enthousiasmé, finit par battre des mains. Le Nautilus n'était plus qu'un harpon formidable, brandi par la main de son capitaine. Il se lançait contre ces masses charnues et les traversait de part en part, laissant après son passage deux grouillantes moitiés d'animal. Les formidables coups de queue qui frappaient ses flancs, il ne les sentait pas. Les chocs qu'il produisait, pas davantage. Un cachalot exterminé, il courait à un autre, virait sur place pour ne pas manquer sa proie, allant de l'avant, de l'arrière, docile à son gouvernail, plongeant quand le cétacé s'enfonçait dans les couches profondes, remontant avec lui lorsqu'il revenait à la surface, le frappant de plein ou d'écharpe, le coupant ou le déchirant, et dans toutes les directions et sous toutes les allures, le perçant de son terrible éperon.

   Welch' Gemetzel! Welches Getöse auf der Oberfläche der Fluthen! Welch scharfes Pfeifen und eigenthümliches Schnarchen der von Entsetzen ergriffenen Thiere!

   Quel carnage! Quel bruit à la surface des flots! Quels sifflements aigus et quels ronflements particuliers à ces animaux épouvantés! Au milieu de ces couches ordinairement si paisibles, leur queue créait de véritables houles.

   Eine ganze Stunde lang dauerte das Blutbad, dem die Großköpfe nicht entrinnen konnten. Einigemal machten zehn bis zwölf zusammen den Versuch, den Nautilus durch ihre Masse zu zerdrücken. Man sah durch's Fenster ihren ungeheuren, mit Zähnen umzäunten Rachen, ihr fürchterliches Auge. Ned-Land, der außer sich war, drohte ihnen, höhnte sie. Man fühlte, wie sie sich an unser Fahrzeug klammerten, wie Hunde, die einen Keiler packen. Aber der Nautilus, mit gesteigerter Kraft seiner Schraube, schleuderte sie fort, schleppte sie nach oder zog sie wieder auf die Oberfläche, ohne daß ihr enormes Gewicht, oder ihr mächtiges Drücken ihm etwas anhaben konnte.

   Pendant une heure se prolongea cet homérique massacre, auquel les macrocéphales ne pouvaient se soustraire. Plusieurs fois, dix ou douze réunis essayèrent d'écraser le Nautilus sous leur masse. On voyait, à la vitre, leur gueule énorme pavée de dents, leur oeil formidable. Ned Land, qui ne se possédait plus, les menaçait et les injuriait. On sentait qu'ils se cramponnaient à notre appareil, comme des chiens qui coiffent un ragot sous les taillis. Mais le Nautilus, forçant son hélice, les emportait, les entraînait, ou les ramenait vers le niveau supérieur des eaux, sans se soucier ni de leur poids énorme, ni de leurs puissantes étreintes.

   Endlich lichtete sich die Schar der Gegner; die aufgeregten Wogen wurden wieder ruhig. Ich fühlte, daß wir wieder zur Oberfläche kamen. Die Lucke wurde geöffnet und wir stürzten auf die Plateform.

   Enfin la masse des cachalots s'éclaircit. Les flots redevinrent tranquilles. Je sentis que nous remontions à la surface de l'Océan. Le panneau fut ouvert, et nous nous précipitâmes sur la plate-forme.

   Das Meer war mit verstümmelten Leichnamen bedeckt. Eine fürchterliche Explosion hätte nicht ärger zerrissen, zerschnitten, zersetzt, wie hier mit diesen Massen geschehen war. Wir schwammen mitten durch die Riesenkörper mit bläulichem Rücken und weißlichem Bauch. Einige Pottfische flohen voll Entsetzen nach dem Horizont. Einige Meilen weit waren die Wogen roth gefärbt, und der Nautilus schwamm durch ein Blutmeer.

   La mer était couverte de cadavres mutilés. Une explosion formidable n'eût pas divisé, déchiré, déchiqueté avec plus de violence ces masses charnues. Nous flottions au milieu de corps gigantesques, bleuâtres sur le dos, blanchâtres sous le ventre, et tout bossués d'énormes protubérances. Quelques cachalots épouvantés fuyaient à l'horizon. Les flots étaient teints en rouge sur un espace de plusieurs milles; et le Nautilus flottait au milieu d'une mer de sang.

   Der Kapitän Nemo kam zu uns.

   Le capitaine Nemo nous rejoignit.

   »Nun, Meister Land? sagte er.

   «Eh bien, maître Land? dit-il.

   – Ei nun, mein Herr, erwiderte der Canadier, dessen Enthusiasmus sich gelegt hatte, es ist ein erschrecklicher Anblick, wirklich. Aber ich bin kein Metzger, sondern ein Jäger, und das ist eine Metzelei.

   — Eh bien, monsieur, répondit le Canadien, chez lequel l'enthousiasme s'était calmé, c'est un spectacle terrible, en effet. Mais je ne suis pas un boucher, je suis un chasseur, et ceci n'est qu'une boucherie.

   – Es ist ein Vernichten schädlicher Thiere, erwiderte der Kapitän, und mein Nautilus ist kein Metzgerbeil.

   — C'est un massacre d'animaux malfaisants, répondit le capitaine, et le Nautilus n'est pas un couteau de boucher.

   – Meine Harpune ist mir doch lieber, versetzte der Canadier.

   — J'aime mieux mon harpon, répliqua le Canadien.

   – Jeder hat seine Waffe«, erwiderte der Kapitän, und blickte Ned-Land scharf in's Angesicht.

   — Chacun son arme», répondit le capitaine, en regardant fixement Ned Land.

   Ich fürchtete schon, dieser werde sich zu einer Gewaltthat fortreißen lassen, die gefährliche Folgen haben könnte. Aber sein Zorn legte sich beim Anblicke eines Wallfisches, der den Zähnen der Pottfische nicht hatte entrinnenkönnen.

   Je craignais que celui-ci ne se laissât emporter à quelque violence qui aurait eu des conséquences déplorables. Mais sa colère fut détournée par la vue d'une baleine que le Nautilus accostait en ce moment.

   Ich erkannte den südlichen Wallfisch, der ganz schwarz ist, mit plattem Kopf, und sich von dem weißen und dem Nordkaper anatomisch dadurch unterscheidet, daß die sieben Nackenwirbel zusammengelöthet sind, und er zwei Rippen mehr hat, als die anderen derselben Gattung. Das Thier lag todt auf dem Rücken, den Bauch von Bissen durchbohrt; an einem Zipfel seiner Flossen hing ein Junges, das er nicht mehr hatte retten können.

   L'animal n'avait pu échapper à la dent des cachalots. Je reconnus la baleine australe, à tête déprimée, qui est entièrement noire. Anatomiquement, elle se distingue de la baleine blanche et du Nord-Caper par la soudure des sept vertèbres cervicales, et elle compte deux côtes de plus que ses congénères. Le malheureux cétacé, couché sur le flanc, le ventre troué de morsures, était mort. Au bout de sa nageoire mutilée pendait encore un petit baleineau qu'il n'avait pu sauver du massacre. Sa bouche ouverte laissait couler l'eau qui murmurait comme un ressac à travers ses fanons.

   Der Kapitän Nemo fuhr zu dem Leichnam heran. Zwei Matrosen stiegen auf den Leib des Thieres, und ich sah mit einigem Erstaunen, wie sie aus den Eutern desselben alle Milch, welche dieselben enthielten, herausmolken, im Gehalt von zwei bis drei Tonnen.

   Le capitaine Nemo conduisit le Nautilus près du cadavre de l'animal. Deux de ses hommes montèrent sur le flanc de la baleine, et je vis, non sans étonnement, qu'ils retiraient de ses mamelles tout le lait qu'elles contenaient, c'est-à-dire la valeur de deux à trois tonneaux.

   Der Kapitän bot mir eine Tasse der noch warmen Milch an. Ich konnte mich nicht enthalten, meinen Ekel davor ihm zu erkennen zu geben. Er versicherte mich, die Milch sei vortrefflich, und auch nicht im Mindesten von Kuhmilch verschieden.

   Le capitaine m'offrit une tasse de ce lait encore chaud. Je ne pus m'empêcher de lui marquer ma répugnance pour ce breuvage. Il m'assura que ce lait était excellent, et qu'il ne se distinguait en aucune façon du lait de vache.

   Ich kostete sie, und theilte seine Meinung. Das war für uns ein nützlicher Vorrath; denn diese Milch, in Form von Butter oder Käse, mußte für unsere tägliche Kost eine angenehme Abwechselung abgeben.

   Je le goûtai et je fus de son avis. C'était donc pour nous une réserve utile, car, ce lait, sous la forme de beurre salé ou de fromage, devait apporter une agréable variété à notre ordinaire.

   Von diesem Tage an merkte ich mit Unruhe, daß Ned-Land's Stimmung gegen den Kapitän Nemo immer übler wurde, und entschloß mich, seine Handlungen und Geberden strenge zu überwachen.

   De ce jour-là, je remarquai avec inquiétude que les dispositions de Ned Land envers le capitaine Nemo devenaient de plus en plus mauvaises, et je résolus de surveiller de près les faits et gestes du Canadien.

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