Zwanzigtausend Meilen unter'm Meer

Vingt mille lieues sous les mers

   Zweiundzwanzigstes Capitel.

   XXII

   Letzte Worte des Kapitän Nemo.

   LES DERNIÈRES PAROLES DU CAPITAINE NEMO

   Die Läden wurden nach diesem erschrecklichen Anblick geschlossen, aber das Licht im Salon nicht wieder angezündet. Im Inneren des Nautilus nur Dunkel und Schweigen. Er verließ diesen heillosen Ort, hundert Fuß unter'm Wasser, mit reißender Schnelligkeit. Wohin fuhr er? nord- oder südwärts? Wohin floh dieser Mann nach der grauenhaften Racheübung?

   Les panneaux s'étaient refermés sur cette vision effrayante, mais la lumière n'avait pas été rendue au salon. A l'intérieur du Nautilus, ce n'étaient que ténèbres et silence. Il quittait ce lieu de désolation, à cent pieds sous les eaux, avec une rapidité prodigieuse. Où allait-il? Au nord ou au sud? Où fuyait cet homme après cette horrible représaille?

   Ich begab mich zurück in mein Zimmer, wo Ned und Conseil sich schweigend befanden. Ich empfand ein unüberwindliches Grauen vor dem Kapitän Nemo. Was er auch von Seiten der Menschen erlitten haben mochte, so zu strafen war er nicht befugt. Er hatte mich, wenn auch nicht zum Mitschuldigen, doch zum Zeugen seiner Unthat gemacht! Das war schon zu viel.

   J'étais rentré dans ma chambre où Ned et Conseil se tenaient silencieusement. J'éprouvais une insurmontable horreur pour le capitaine Nemo. Quoi qu'il eût souffert de la part des hommes, il n'avait pas le droit de punir ainsi. Il m'avait fait, sinon le complice, du moins le témoin de ses vengeances! C'était déjà trop.

   Um elf Uhr kam das elektrische Licht wieder zum Vorschein. Ich begab mich in den Salon. Er war leer. Ich besorgte die verschiedenen Instrumente. Der Nautilus floh nordwärts mit einer Schnelligkeit von fünfundzwanzig Meilen die Stunde, bald auf der Oberfläche des Meeres, bald dreißig Fuß darunter.

   A onze heures, la clarté électrique réapparut. Je passai dans le salon. Il était désert. Je consultai les divers instruments. Le Nautilus fuyait dans le nord avec une rapidité de vingt-cinq milles à l'heure, tantôt à la surface de la mer, tantôt à trente pieds au-dessous.

   Ein Blick auf die Karte zeigte mir, daß wir am Eingang des Canals fuhren, und unsere Richtung uns mit unvergleichlicher Schnelligkeit in die nördlichen Meere führte.

   Relèvement fait sur la carte, je vis que nous passions à l'ouvert de la Manche, et que notre direction nous portait vers les mers boréales avec une incomparable vitesse.

   A peine pouvais-je saisir à leur rapide passage des squales au long nez, des squales-marteaux, des roussettes qui fréquentent ces eaux, de grands aigles de mer, des nuées d'hippocampes, semblables aux cavaliers du jeu d'échecs, des anguilles s'agitant comme les serpenteaux d'un feu d'artifice, des armées de crabes qui fuyaient obliquement en croisant leurs pinces sur leur carapace, enfin des troupes de marsouins qui luttaient de rapidité avec le Nautilus. Mais d'observer, d'étudier, de classer, il n'était plus question alors.

   Am Abend hatten wir zweihundert Lieues des Atlantischen Meeres zurückgelegt. Es wurde Nacht und das Meer war mit Dunkel bedeckt bis zum Aufgang des Mondes.

   Le soir, nous avions franchi deux cents lieues de l'Atlantique. L'ombre se fit, et la mer fut envahie par les ténèbres jusqu'au lever de la lune.

   Ich begab mich wieder in mein Zimmer, konnte nicht schlafen; ich war von Alpdrücken geplagt. Die grauenhafte Vernichtungsscene stand immer erneuert vor meinem Geist.

   Je regagnai ma chambre. Je ne pus dormir. J'étais assailli de cauchemars. L'horrible scène de destruction se répétait dans mon esprit.

   Seit diesem Tag, wer konnte sagen, bis zu welchem Punkt im Nordatlantischen Meer der Nautilus uns schleppte? Stets mit einer nicht zu schätzenden Schnelligkeit! Stets inmitten hyperboräischer Nebel. Berührte er die Vorgebirge Spitzbergens oder die Küsten von Novaja Semlia? Durchlief er das Weiße Meer, das Meer von Kara, den Busen des Ob, den Archipel Lizarow und die unbekannten Gestade der Asiatischen Küste? Ich kann es nicht sagen, und konnte auch die verflossene Zeit nicht berechnen. Die Uhren an Bord standen stille; Tag und Nacht schienen nicht mehr regelmäßig auf einander zu folgen.

   Depuis ce jour, qui pourra dire jusqu'où nous entraîna le Nautilusdans ce bassin de l'Atlantique nord? Toujours avec une vitesse inappréciable! Toujours au milieu des brumes hyperboréennes! Toucha-t-il aux pointes du Spitzberg, aux accores de la Nouvelle-Zemble? Parcourut-il ces mers ignorées, la mer Blanche, la mer de Kara, le golfe de l'Obi, l'archipel de Liarrov, et ces rivages inconnus de la côte asiatique? Je ne saurais le dire. Le temps qui s'écoulait je ne pouvais plus l'évaluer. L'heure avait été suspendue aux horloges du bord. Il semblait que la nuit et le jour, comme dans les contrées polaires, ne suivaient plus leur cours régulier. Je me sentais entraîné dans ce domaine de l'étrange où se mouvait à l'aise l'imagination surmenée d'Edgard Poë. A chaque instant, je m'attendais à voir, comme le fabuleux Gordon Pym, «cette figure humaine voilée, de proportion beaucoup plus vaste que celle d'aucun habitant de la terre, jetée en travers de cette cataracte qui défend les abords du pôle»!

   Ich schätze – aber vielleicht irre ich mich – daß diese abenteuerliche Fahrt des Nautilus vierzehn bis zwanzig Tage dauerte, und ich weiß nicht, wie lange sie gedauert haben würde ohne die Katastrophe, womit diese Reise endigte. Vom Kapitän Nemo war nicht mehr die Rede; auch nicht von seinem Lieutenant. Nicht ein Mann von den Bootsleuten ließ sich nur einen Augenblick sehen. Fast beständig fuhr der Nautilus unter'm Wasser, und wenn er zur Lufterneuerung auftauchte, öffneten oder schlossen sich die Lucken automatisch. Die Lage wurde nicht mehr eingetragen; ich wußte nicht, wo wir uns befanden.

   J'estime — mais je me trompe peut-être , j'estime que cette course aventureuse du Nautilus se prolongea pendant quinze ou vingt jours, et je ne sais ce qu'elle aurait duré, sans la catastrophe qui termina ce voyage. Du capitaine Nemo, il n'était plus question. De son second, pas davantage. Pas un homme de l'équipage ne fut visible un seul instant. Presque incessamment, le Nautilus flottait sous les eaux. Quand ii remontait à leur surface afin de renouveler son air, les panneaux s'ouvraient ou se refermaient automatiquement. Plus de point reporté sur le planisphère. Je ne savais où nous étions.

   Auch der Canadier, dessen Geduld und Kraft erschöpft war, ließ sich nicht mehr sehen. Conseil konnte nicht ein Wort aus ihm herausbringen und fürchtete, er möge in einem Anfall von Wahnsinn oder von erschrecklichem Heimweh getrieben, Hand an sich legen. Er überwachte ihn daher jeden Augenblick mit Hingebung.

   Je dirai aussi que le Canadien, à bout de forces et de patience, ne paraissait plus. Conseil ne pouvait en tirer un seul mot, et craignait que, dans un accès de délire et sous l'empire d'une nostalgie effrayante, il ne se tuât. Il le surveillait donc avec un dévouement de tous les instants.

   Es ist begreiflich, daß unter diesen Umständen die Lage unhaltbar war.

   On comprend que, dans ces conditions, la situation n'était plus tenable.

   Eines Tages – wann, kann ich nicht angeben – war ich gegen Morgen eingeschlafen, – ein peinlicher und krankhafter Schlaf. Als ich aufwachte, sah ich Ned-Land über mich gebeugt und hörte ihn leise sagen:

   Un matin — à quelle date, je ne saurais le dire — je m'étais assoupi vers les premières heures du jour, assoupissement pénible et maladif. Quand je m'éveillai, je vis Ned Land se pencher sur moi, et je l'entendis me dire à voix basse:

   »Wir wollen entfliehen!«

   «Nous allons fuir!»

   Ich richtete mich auf.

   Je me redressai.

   »Wann wollen wir fliehen? fragte ich.

   «Quand fuyons-nous? demandai-je.

   – In nächster Nacht. Jede Ueberwachung scheint vom Nautilus verschwunden. Man meint, es herrsche Verstörung an Bord. Werden Sie bereit sein, mein Herr?

   — La nuit prochaine. Toute surveillance semble avoir disparu du Nautilus. On dirait que la stupeur règne à bord. Vous serez prêt, monsieur?

   – Ja. Wo befinden wir uns?

   — Oui. Où sommes-nous?

   – Im Angesicht von Land, das ich diesen Morgen mitten im Nebel zwanzig Meilen östlich wahrgenommen habe.

   — En vue de terres que je viens de relever ce matin au milieu des brumes, à vingt milles dans l'est.

   – Was für Land?

   — Quelles sont ces terres?

   – Ich weiß nicht, aber es sei was es wolle, wir wollen dahin fliehen.

   — Je l'ignore, mais quelles qu'elles soient, nous nous y réfugierons.

   – Ja! Ned. Ja, wir fliehen diese Nacht, sollte uns auch das Meer verschlingen!

   — Oui! Ned. Oui, nous fuirons cette nuit, dût la mer nous engloutir!

   – Das Meer ist schlimm, der Wind stark, aber zwanzig Meilen in dem leichten Boot des Nautilus zu machen, ist für mich nichts Erschreckliches. Ich habe unbemerkt einige Lebensmittel und einige Flaschen Wasser hin schaffen können.

   — La mer est mauvaise, le vent violent, mais vingt milles à faire dans cette légère embarcation du Nautilus ne m'effraient pas. J'ai pu y transporter quelques vivres et quelques bouteilles d'eau à l'insu de l'équipage.

   – Ich schließe mich an.

   — Je vous suivrai.

   – Uebrigens, fügte der Canadier bei, wenn ich ertappt werde, wehr' ich mich, lasse mich umbringen.

   — D'ailleurs, ajouta le Canadien, si je suis surpris, je me défends, je me fais tuer.

   – Dann werden wir mit einander sterben, Freund Ned.«

   — Nous mourrons ensemble, ami Ned.»

   Ich war zu Allem entschlossen. Der Canadier verließ mich. Ich begab mich auf die Plateform, wo ich mich gegen den Wellenschlag kaum halten konnte. Der Himmel war drohend, aber da im dichten Nebel Land in der Nähe war, so mußte man fliehen. Kein Tag und keine Stunde war zu verlieren.

   J'étais décidé à tout. Le Canadien me quitta. Je gagnai la plate-forme, sur laquelle je pouvais à peine me maintenir contre le choc des lames. Le ciel était menaçant, mais puisque la terre était là dans ces brumes épaisses, il fallait fuir. Nous ne devions perdre ni un jour ni une heure.

   Ich kam in den Salon zurück, fürchtete und wünschte zugleich den Kapitän Nemo zu treffen, wollte und wollte nicht mehr ihn sehen. Was hätte ich ihm sagen können? Konnte ich ihm das unwillkürliche Grauen verhehlen, das er mir einflöße? Nein. Besser war, nicht mehr vor sein Angesicht zu kommen! Besser war, ihn vergessen! Und doch!

   Je revins au salon, craignant et désirant tout à la fois de rencontrer le capitaine Nemo, voulant et ne voulant plus le voir. Que lui aurais-je dit? Pouvais-je lui cacher l'involontaire horreur qu'il m'inspirait! Non! Mieux valait ne pas me trouver face à face avec lui! Mieux valait l'oublier! Et pourtant!

   Wie wurde mir dieser Tag lang, der letzte, den ich an Bord des Nautilus verleben sollte! Ich blieb allein. Ned-Land und Conseil vermieden mit mir zu reden, aus Furcht sich zu verrathen.

   Combien fut longue cette journée, la dernière que je dusse passer à bord du Nautilus! Je restais seul. Ned Land et Conseil évitaient de me parler par crainte de se trahir.

   Um sechs Uhr speiste ich, aber ich hatte keinen Hunger. Ich zwang mich wider Willen zu essen, um nicht an Kräften schwächer zu werden.

   A six heures, je dînai, mais je n'avais pas faim. Je me forçai à manger, malgré mes répugnances, ne voulant pas m'affaiblir.

   Um halb sieben kam Ned-Land auf mein Zimmer und sagte:

   A six heures et demi, Ned Land entra dans ma chambre. Il me dit:

   »Wir werden uns vor unserer Abfahrt nicht wieder sehen. Um zehn Uhr ist der Mond noch nicht aufgegangen, und die Dunkelheit wird uns zu Gute kommen. Kommen Sie zum Boot. Ich werde mit Conseil Sie dort erwarten.«

   «Nous ne nous reverrons pas avant notre départ. A dix heures, la lune ne sera pas encore levée. Nous profiterons de l'obscurité. Venez au canot. Conseil et moi, nous vous y attendrons.»

   Darauf entfernte sich der Canadier, ehe ich Zeit hatte, ihm zu antworten.

   Puis le Canadien sortit, sans m'avoir donné le temps de lui répondre.

   Ich wünschte über die Richtung des Nautilus Auskunft zu haben, und begab mich in den Salon. Wir fuhren Nord-Nord-Ost unter erschrecklicher Geschwindigkeit bei fünfzig Meter Tiefe.

   Je voulus vérifier la direction du Nautilus. Je me rendis au salon. Nous courions nord-nord-est avec une vitesse effrayante, par cinquante mètres de profondeur.

   Ich warf einen letzten Blick auf diese Wunder der Natur, auf die in diesem Museum gehäuften Schätze der Kunst, auf diese unvergleichliche Sammlung, die einst in der Tiefe des Meeres zugleich mit ihrem Gründer zu Grunde gehen sollte. Ich wünschte in meinem Geist einen letzten Eindruck festzuhalten. Eine Stunde lang blieb ich hier, in der hellen Beleuchtung die Schätze musternd, welche unter ihren Glaskästen glänzten. Darauf kehrte ich auf mein Zimmer zurück.

   Je jetai un dernier regard sur ces merveilles de la nature, sur ces richesses de l'art entassées dans ce musée, sur cette collection sans rivale destinée à périr un jour au fond des mers avec celui qui l'avait formée. Je voulus fixer dans mon esprit une impression suprême. Je restai une heure ainsi, baigné dans les effluves du plafond lumineux, et passant en revue ces trésors resplendissant sous leurs vitrines. Puis, je revins à ma chambre.

   Hier zog ich dauerhafte Meerkleidung an, nahm meine Notizen zusammen und steckte sie wie Kostbarkeiten zu mir. Mein Herz pochte gewaltig; seine Schläge ließen sich nicht hemmen. Gewiß, meine Unruhe, meine Aufregung würden mich dem Kapitän Nemo verrathen haben.

   Là, je revêtis de solides vêtements de mer. Je rassemblai mes notes et les serrai précieusement sur moi. Mon coeur battait avec force. Je ne pouvais en comprimer les pulsations. Certainement, mon trouble, mon agitation m'eussent trahi aux yeux du capitaine Nemo.

   Was that er in diesem Moment? Ich horchte an der Thüre seines Zimmers; hörte da Fußtritte. Der Kapitän war darin; er hatte sich nicht zu Bette gelegt. Bei jeder Bewegung kam es mir vor, er werde zu mir treten und mich fragen, weshalb ich fliehen wolle! Ich empfand unablässige Beunruhigung. Meine Einbildungskraft vergrößerte sie noch. Diese Empfindungen waren so peinigend, daß ich mich fragte, ob es nicht besser wäre, in's Zimmer des Kapitäns zu treten, ihm gerade in's Angesicht zu sehen, mit Blick und Geberde zu trotzen!

   Que faisait-il en ce moment? J'écoutai à la porte de sa chambre. J'entendis un bruit de pas. Le capitaine Nemo était là. Il ne s'était pas couché. A chaque mouvement, il me semblait qu'il allait m'apparaître et me demander pourquoi je voulais fuir! J'éprouvais des alertes incessantes. Mon imagination les grossissait. Cette impression devint si poignante que je me demandai s'il ne valait pas mieux entrer dans la chambre du capitaine, le voir face à face, le braver du geste et du regard!

   Ein wahnsinniger Gedanke. Glücklicherweise that ich's nicht, und legte mich auf mein Bett, um die körperliche Aufregung in mir zu stillen. Meine Nerven wurden ein wenig ruhiger, aber bei der Ueberspannung meines Gehirns überblickte ich in rascher Erinnerung mein ganzes Leben an Bord des Nautilus, alle die glücklichen oder unglücklichen Erlebnisse seit meinem Verschwinden vom Abraham Lincoln bis zu der gräßlichen Scene des mit seiner Mannschaft versenkten Schiffes. Da erschien mir der Kapitän Nemo über die Maßen groß, als ein Charakter von übermenschlichen Verhältnissen, der seines Gleichen nicht hatte.

   C'était une inspiration de fou. Je me retins heureusement, et je m'étendis sur mon lit pour apaiser en moi les agitations du corps. Mes nerfs se calmèrent un peu, mais, le cerveau surexcité, je revis dans un rapide souvenir toute mon existence à bord du Nautilus, tous les incidents heureux ou malheureux qui l'avaient traversée depuis ma disparition de l'Abraham-Lincoln, les chasses sous-marines, le détroit de Torrès, les sauvages de la Papouasie, l'échouement, le cimetière de corail, le passage de Suez, l'île de Santorin, le plongeur crétois, la baie de Vigo, l'Atlantide, la banquise, le pôle sud, l'emprisonnement dans les glaces, le combat des poulpes, la tempête du Gulf-Stream, le Vengeur, et cette horrible scène du vaisseau coulé avec son équipage!... Tous ces événements passèrent devant mes yeux, comme ces toiles de fond qui se déroulent à l'arrière-plan d'un théâtre. Alors le capitaine Nemo grandissait démesurément dans ce milieu étrange. Son type s'accentuait et prenait des proportions surhumaines. Ce n'était plus mon semblable, c'était l'homme des eaux, le génie des mers.

   Es war damals halb zehn Uhr. Ich hielt meinen Kopf mit beiden Händen, damit er nicht zerspringe. Ich schloß die Augen; wollte nicht mehr denken. Also noch eine halbe Stunde! Das Warten konnte mich zum Narren machen!

   Il était alors neuf heures et demie. Je tenais ma tête à deux mains pour l'empêcher d'éclater. Je fermais les yeux. Je ne voulais plus penser. Une demi-heure d'attente encore! Une demi-heure d'un cauchemar qui pouvait me rendre fou!

   In dem Augenblick vernahm ich die Accorde der Orgel, eine traurige Harmonie, eine unbeschreibliche Melodie, den klagenden Ausdruck einer Seele, welche ihre irdischen Bande sprengen will. Ich lauschte mit allen Sinnen zugleich, kaum athmend, gleich dem Kapitän Nemo in die musikalische Entzückung versenkt, welche ihn über die Grenzen dieser Welt hinauszog.

   En ce moment, j'entendis les vagues accords de l'orgue, une harmonie triste sous un chant indéfinissable, véritables plaintes d'une âme qui veut briser ses liens terrestres. J'écoutai par tous mes sens à la fois, respirant à peine, plongé comme le capitaine Nemo dans ces extases musicales qui l'entraînaient hors des limites de ce monde.

   Darauf erschreckte mich ein plötzlicher Gedanke. Der Kapitän Nemo befand sich in dem Saal, durch welchen ich kommen mußte, um zu entfliehen. Hier sollte ich ihn zum letzten Male treffen. Er würde mich sehen, vielleicht mit mir sprechen! Eine Bewegung von ihm konnte mich vernichten, ein einziges Wort mich an seinen Bord fesseln!

   Puis, une pensée soudaine me terrifia. Le capitaine Nemo avait quitté sa chambre. Il était dans ce salon que je devais traverser pour fuir. Là, je le rencontrerais une dernière fois. Il me verrait, il me parlerait peut-être! Un geste de lui pouvait m'anéantir, un seul mot, m'enchaîner à son bord!

   Indessen war es gleich zehn Uhr. Der Zeitpunkt war gekommen, wo ich mein Zimmer verlassen und zu meinen Gefährten mich begeben mußte.

   Cependant, dix heures allaient sonner. Le moment était venu de quitter ma chambre et de rejoindre mes compagnons.

   Es war nicht mehr zu zögern, sollte auch der Kapitän Nemo mir entgegen treten. Ich öffnete behutsam meine Thüre, und doch schien mir's, als knarrte sie in den Angeln. Vielleicht bildete ich mir's auch nur ein.

   Il n'y avait pas à hésiter, dût le capitaine Nemo se dresser devant moi. J'ouvris ma porte avec précaution, et cependant, il me sembla qu'en tournant sur ses gonds, elle faisait un bruit effrayant. Peut-être ce bruit n'existait-il que dans mon imagination!

   Ich schlich weiter durch die dunkeln Gänge des Nautilus, hielt bei jedem Schritt inne, um mein Herzklopfen zu unterdrücken.

   Je m'avançai en rampant à travers les coursives obscures du Nautilus, m'arrêtant à chaque pas pour comprimer les battements de mon coeur.

   Als ich an der Eckthüre des Salons ankam, öffnete ich leise. Der Salon lag in tiefem Dunkel; die Accorde der Orgel klangen schwach. Der Kapitän Nemo befand sich da, sah mich aber nicht. Ich glaube sogar, bei hellem Tageslicht hätte er mich nicht bemerkt, so sehr war er in Entzücken versunken.

   J'arrivai à la porte angulaire du salon. Je l'ouvris doucement. Le salon était plongé dans une obscurité profonde. Les accords de l'orgue raisonnaient faiblement. Le capitaine Nemo était là. Il ne me voyait pas. Je crois même qu'en pleine lumière, il ne m'eût pas aperçu, tant son extase l'absorbait tout entier.

   Ich schlich auf dem Teppich und vermied das geringste Geräusch, das meine Anwesenheit verrathen hätte. Ich brauchte fünf Minuten, um zu der Thüre zu gelangen, welche zur Bibliothek führte.

   Je me traînai sur le tapis, évitant le moindre heurt dont le bruit eût pu trahir ma présence. Il me fallut cinq minutes pour gagner la porte du fond qui donnait sur la bibliothèque.

   Ich war im Begriff, sie zu öffnen, als ein Seufzen des Kapitäns mich an der Stelle fesselte. Er stand auf, kam auf mich zu, mit gekreuzten Armen, schweigend, schwebend wie ein Gespenst. Er schluchzte aus gedrückter Brust, und ich hörte ihn murmeln – die letzten Worte, die ich aus seinem Munde vernahm:

   J'allais l'ouvrir, quand un soupir du capitaine Nemo me cloua sur place. Je compris qu'il se levait. Je l'entrevis même, car quelques rayons de la bibliothèque éclairée filtraient jusqu'au salon. Il vint vers moi, les bras croisés, silencieux, glissant plutôt que marchant, comme un spectre. Sa poitrine oppressée se gonflait de sanglots. Et je l'entendis murmurer ces paroles — les dernières qui aient frappé mon oreille:

   »Allmächtiger Gott! Genug! Genug!«

   «Dieu tout puissant! assez! assez!»

   War's ein Ausdruck von Gewissensbissen? ...

   Était-ce l'aveu du remords qui s'échappait ainsi de la conscience de cet homme?...

   Ganz bestürzt eilte ich in die Bibliothek. Ich stieg die Mitteltreppe hinauf und gelangte durch den oberen Gang zum Boot. Durch die Oeffnung, welche bereits meinen beiden Gefährten gedient hatte, stieg ich ein.

   Éperdu, je me précipitai dans la bibliothèque. Je montai l'escalier central, et, suivant la coursive supérieure, j'arrivai au canot. J'y pénétrai par l'ouverture qui avait déjà livré passage à mes deux compagnons.

   »Fort nur! fort! rief ich.

   «Partons! Partons! m'écriai-je.

   – Im Augenblick!« erwiderte der Canadier.

   — A l'instant!» répondit le Canadien.

   Die in dem Eisenblech des Nautilus ausgeschnittene Oeffnung wurde erst geschlossen, und mit einem englischen Schlüssel, den sich Ned-Land zu verschaffen gewußt hatte, zugeschraubt. Eben so auch die Oeffnung des Bootes, und der Canadier fing an die Schrauben zu öffnen, welche uns noch am unterseeischen Boot fest hielten.

   L'orifice évidé dans la tôle du Nautilus fut préalablement fermé et boulonné au moyen d'une clef anglaise dont Ned Land s'était muni. L'ouverture du canot se ferma également, et le Canadien commença à dévisser les écrous qui nous retenaient encore au bateau sous-marin.

   Da vernahm man plötzlich ein Geräusch innen; Stimmen in lebhaftem Wortwechsel. Was gab's? Hatte man unsere Flucht gemerkt? Ned-Land steckte mir stille einen Dolch in die Hand.

   Soudain un bruit intérieur se fit entendre. Des voix se répondaient avec vivacité. Qu'y avait-il? S'était-on aperçu de notre fuite? Je sentis que Ned Land me glissait un poignard dans la main.

   »Ja! murmelte ich, wir werden zu sterben wissen!«

   «Oui! murmurai-je, nous saurons mourir!»

   Der Canadier hatte mit seiner Arbeit inne gehalten. Doch ein Wort, zwanzigmal wiederholt, ein fürchterliches Wort, enthüllte mir die Ursache dieser unruhigen Bewegung an Bord des Nautilus. Uns galt die Aufregung nicht!

   Le Canadien s'était arrêté dans son travail. Mais un mot, vingt fois répété, un mot terrible, me révéla la cause de cette agitation qui se propageait à bord du Nautilus. Ce n'était pas à nous que son équipage en voulait!

   »Maelstrom! Maelstrom!« rief es.

   «Maelstrom! Maelstrom!» s'écriait-il.

   Der Maelstrom! Ein schrecklicheres Wort in einer schrecklicheren Lage hätten wir nicht hören können. Wir befanden uns also an dieser gefährlichen Stelle der norwegischen Küste? Ward der Nautilus in diesen Abgrund gerissen im Moment, wo unser Boot sich von ihm los zu machen im Begriff war?

   Le Maelstrom! Un nom plus effrayant dans une situation plus effrayante pouvait-il retentir à notre oreille? Nous trouvions-nous donc sur ces dangereux parages de la côte norvégienne? Le Nautilus était-il entraîné dans ce gouffre, au moment où notre canot allait se détacher de ses flancs?

   Bekanntlich bilden die zwischen den Farör- und Loffoden-Inseln eingeengten Gewässer zur Zeit der Fluth einen Strudel mit unwiderstehlicher Gewalt, dem noch niemals irgend ein Schiff entronnen ist. Von allen Seiten des Horizonts her strömen ungeheuerliche Wogen hier zusammen, und die Anziehungskraft dieses Strudels erstreckt sich auf eine Entfernung von fünfzehn Kilometer, so daß nicht allein Schiffe, sondern auch die Wallfische und Eisbären fortgerissen werden.

   On sait qu'au moment du flux, les eaux resserrées entre les îles Feroë et Loffoden sont précipitées avec une irrésistible violence. Elles forment un tourbillon dont aucun navire n'a jamais pu sortir. De tous les points de l'horizon accourent des lames monstrueuses. Elles forment ce gouffre justement appelé le «Nombril de l'Océan», dont la puissance d'attraction s'étend jusqu'à une distance de quinze kilomètres. Là sont aspirés non seulement les navires, mais les baleines, mais aussi les ours blancs des régions boréales.

   Hierhin war der Nautilus von seinem Kapitän – ohne, oder vielleicht mit Willen – geleitet worden. Er beschrieb eine Spirallinie, deren Umfang stets enger wurde. Mit ihm wurde auch das noch daran befestigte Boot in schwindelhaftem Zug fortgerissen. Todesschrecken befiel uns, im höchsten Grauen stockte das Blut, kalter Schweiß drang auf die Stirne! Und welches Getöse um unser zerbrechliches Boot herum! Ein Brausen, das vom Echo wiederholt gehört wurde. Ein Krachen der Wogen, die sich auf den Felsenspitzen meilenweit brachen im tiefen Grunde, wo die härtesten Körper zerschmettert werden.

   C'est là que le Nautilus involontairement ou volontairement peut-être — avait été engagé par son capitaine. Il décrivait une spirale dont le rayon diminuait de plus en plus. Ainsi que lui, le canot, encore accroché à son flanc, était emporté avec une vitesse vertigineuse. Je le sentais. J'éprouvais ce tournoiement maladif qui succède à un mouvement de giration trop prolongé. Nous étions dans l'épouvante, dans l'horreur portée à son comble, la circulation suspendue, l'influence nerveuse annihilée, traversés de sueurs froides comme les sueurs de l'agonie! Et quel bruit autour de notre frêle canot! Quels mugissements que l'écho répétait à une distance de plusieurs milles! Quel fracas que celui de ces eaux brisées sur les roches aiguës du fond, là où les corps les plus durs se brisent, là où les troncs d'arbres s'usent et se font «une fourrure de poils», selon l'expression norvégienne!

   Welche Lage! Wir wurden gräßlich hin und her geschleudert. Der Nautilus vertheidigte sich, daß seine eisernen Muskeln krachten.

   Quelle situation! Nous étions ballottés affreusement. Le Nautilus se défendait comme un être humain. Ses muscles d'acier craquaient. Parfois il se dressait, et nous avec lui!

   »Wir müssen wacker fest halten, sagte Ned, und die Schrauben wieder befestigen! Bleiben wir am Nautilus fest, so können wir uns noch retten!« ...

   «Il faut tenir bon, dit Ned, et revisser les écrous! En restant attachés au Nautilus, nous pouvons nous sauver encore...!»

   Er hatte noch nicht ausgeredet, als es krachte. Die Schrauben mangelten, das Boot wurde aus seinem Gehäuse gerissen und wie ein Stein aus einer Schleuder mitten in den Strudel geworfen.

   Il n'avait pas achevé de parler, qu'un craquement se produisait. Les écrous manquaient, et le canot, arraché de son alvéole, était lancé comme la pierre d'une fronde au milieu du tourbillon.

   Mein Kopf wurde wider einen eisernen Rahmen geschmettert, und bei der heftigen Erschütterung verlor ich die Besinnung.

   Ma tête porta sur une membrure de fer, et, sous ce choc violent, je perdis connaissance.

Text from zeno.org
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